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Le mois du mélomane professionnel 04/01/2018
Une chronique de confession. J’avoue ne pas connaître toutes les musiques de tous les compositeurs et de tous les temps. N’empêche que ce mois de mars fut pour moi un mois de découvertes de pas mal d’œuvres que je n’avais pas le droit, en tant que musicologue et en tant que violoniste, de ne pas connaître.
Je commence par le Second Concerto de violon de Chostakovitch. Comment ai-je pu ne l’avoir jamais entendu, surtout que je connais par cœur le Premier? Il se peut d’ailleurs que l’amour du Premier m’ait fait ignorer le Second. Gergiev et le Mariinski avec Alena Baeva au violon. Je vais tout faire pour pallier ce manque. C’est promis. Dans le même concert, la Septième «Leningrad» du même, quelques jours après qu’Arte eut diffusé un docu-fiction sur l’œuvre que je connaissais mais pas de la même façon. Ce fut comme si je ne la connaissais pas.
Comme nous parlons de violon, comment ai-je pu passer à côté du premier prix du concours Reine Elisabeth, Baïba Skride, quand elle l’a eu?
Et comme nous parlons symphonie, une vraie découverte, la Première «Rêves d’hiver» de Tchaïkovski, que je ne connaissais pas du tout. Circonstance atténuante: je connais parfaitement bien la Quatrième, la Cinquième et surtout la Sixième «Pathétique». Philippe Jordan et l’Orchestre de l’Opéra. Un ajout important à mon répertoire de mélomane. C’était un manque sérieux car elle est très belle et elle fut très bien jouée.
Assez dit du mal de moi. Il y a eu aussi de belles choses. Ma première sortie au concert depuis un an. J’ai choisi un concert de l’après-midi pour ne pas me coucher trop tard. Quel bonheur de retrouver la Philharmonie, la salle Pierre Boulez et les amis journalistes, dont certains étaient sûrs que j’étais déjà dans le domaine de la musique éternelle. Mon choix fut mon opéra préféré, La Walkyrie, en version concert, avec encore Gergiev et les siens. Je me suis dit que vu mes colères devant pas mal de mises en scène actuelles, la version concert m’irait bien. J’ai oublié que cette version a ses défauts, même des défauts majeurs. En face d’une Sieglinde presque parfaite physiquement pour le rôle, un Siegmund (qui, je le rappelle, est son jumeau), petit, chauve et pas dans la prime jeunesse. Enorme déception. Je n’arrivais pas à suivre. L’imagination a ses limites. Et puis, pourquoi ne pas utiliser une perruque, porter des talons (d’autres et pas des moindres le font), et se maquiller pour paraître un peu plus jeune? Incompréhensible.
Magnifique couple, Elena Mosuc en Lucia et Juan Diego Flórez en Edgardo, dans un très beau Lucia du Liceo de Barcelone. La critique de cette production fut méchamment erronée.
Disons-le: pour connaître toute la musique de tous les compositeurs et de tous les temps, il faudrait vivre mille vies et nous n’en avons malheureusement qu’une seule.
Conclusion de ma confession: je m’absous!
La prochaine chronique sera sous le signe du muguet.
Benjamin Duvshani
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