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CD, DVD et livres: l’actualité de juin
06/17/2017



Les chroniques du mois



Must de ConcertoNet


    Bernard Haitink dirige Brahms


Tatiana de Neumeier à Hambourg (2014)




 Sélectionnés par la rédaction


    The Raven d’Hosokawa


    Œuvres d’Ivan Fedele


    Œuvres de Hans Zender


    Œuvres de Rolf Riehm


    Œuvres d’Amanda Maier


    Le Quatuor Artis


  Tassis Christoyannis chante Saint-Saëns


    Frédérick Haas interprète Scarlatti




 Oui !

Œuvres contemporaines pour piano et orchestre
Atvars Lakstīgala dirige Vasks
Vladimir Spivakov dirige Schnittke
Giacomo Puccini, mode d’emploi
L’ensemble Il delirio fantastico interprète Vivaldi
Henning Kraggerud interprète Halvorsen et Nielsen
Mariss Jansons dirige Beethoven (2012)
Sean Kennard interprète Scarlatti
Sergio Monteiro interprète Scarlatti
Ton Koopman interprète Scarlatti
Café Zimmermann interprète Avison
Le Quatuor de saxophones Bros
Henri Demarquette interprète Jongen
Anthologie Bach chez Outhere
Howard Griffiths dirige Krommer
Le Prophète de Meyerbeer à L’Avant-Scène Opéra
L’Ensemble Marsyas interprète Fasch
Eugène Scribe ou Le Gynolâtre de Noël Burch
José Luis Domínguez dirige Soro
Le Quatuor Escher interprète Mendelssohn



Pourquoi pas ?

Jos van Immerseel dirige Dvorák et Janácek
Enregistrements d’archives de la musique d’Elgar
Ryan Brown dirige L’Epreuve villageoise de Grétry
Jascha Horenstein dirige Mahler et Brahms
Goran Filipec interprète Scarlatti
Virginia Black interprète Scarlatti
L’Académie de mandoline des Pouilles interprète Avison
Le Quatuor de saxophones de Milan
Fabrizio Cassol revisite Scarlatti
Norma à Barcelone (2015)



Pas la peine

Francesco Tasini interprète A. Scarlatti



Hélas !

Charles Ives par Laurent Denave





En bref


Scribe, celui qui aimait les femmes
Les Escher achèvent leur intégrale Mendelssohn
Encore du Jongen à Liège
Premières au disque pour le Chilien Enrique Soro
Nouvelle pierre à l’édifice Fasch
Le Prophète entre à L’Avant-Scène Opéra
Griffiths exalte la virilité des symphonies de Krommer
Bach le citadin
Une Norma triomphale




Scribe, celui qui aimait les femmes





Le titre reflète parfaitement ce plaisant ouvrage. Dans Eugène Scribe ou Le Gynolâtre, Noël Burch examine douze livrets d’opéras de Scribe sous un abord original: comment cet auteur, aujourd’hui connu essentiellement à l’opéra, adopte une posture que l’on peut qualifier de féministe en dressant des portraits de femmes confrontées à des hommes violents, égocentriques et enfermés dans le fanatisme politico-religieux. Sans en avoir l’air, Scribe, d’origine bourgeoise, semble vouloir faire évoluer les mœurs dans sa propre classe sociale, qui prisait assez bien ses pièces, à l’époque. Ces livrets, pour qui prend la peine de s’y intéresser, tendent à prouver la moralité des femmes et leur nature entreprenante, malgré la dureté des rapports avec l’autre sexe. La contribution très personnelle de cet historien du cinéma présente beaucoup d’intérêt, car cette réflexion, enrichie de multiples commentaires d’extraits de ces livrets, se révèle aussi pertinente que rigoureuse, alors que l’auteur s’exprime dans un domaine qui n’est pas le sien, sans se poser en spécialiste. Burch reconnaît d’ailleurs n’avoir aucune formation musicale, ce qui explique qu’il se focalise sagement sur le texte, sans s’attarder sur la dimension narrative de la partie musicale. Ce répertoire bénéficiant d’un regain d’intérêt, le livre tombe à point et a le mérite de réhabiliter Scribe, surtout connu aujourd’hui des amateurs d’Auber, Donizetti, Gounod, Halévy, Meyerbeer et Rossini. Rédigé d’une plume élégante et fluide, ce texte teinté d’humour donne envie de plonger ou de replonger dans ces opéras bien plus riches qu’ils ne le paraissent. Les plus fins connaisseurs trouveront ici matière à réflexion, quitte à ne pas partager tout à fait l’analyse de l’auteur (Symétrie). SF




Les Escher achèvent leur intégrale Mendelssohn





Déjà le troisième et dernier volume de l’intégrale consacrée par le Quatuor Escher aux Quatuors de Mendelssohn (voir précédemment ici et ici). On reste à nouveau ébahi par le haut niveau technique atteint par cette formation encore jeune malgré ses douze années d’existence: les interprètes semblent ne faire qu’un tant leur symbiose montre une maturité artistique d’une profonde musicalité. C’est bien ces qualités qui nous avait fait mettre en avant les deux premiers jalons de l’intégrale, tandis que la prise de son reste toujours impressionnante dans le détail accordé à chaque instrument. Pour autant, si les qualités de tranchant dans les attaques sèches, les tempi d’enfer et les sonorités obtenues séduisent tout autant, on reste un peu sur sa faim dans ce dernier volume du fait d’un supplément d’âme absent dans les œuvres profondes ici réunies. On retrouve en effet l’un des ultimes chefs-d’œuvre tragiques de Mendelssohn, le Sixième Quatuor, écrit tout juste après le décès inattendu de sa sœur Fanny dont il était très proche. On préférera, dans une même optique à l’expressivité exacerbée, l’approche plus nuancée du Quatuor du Gewandhaus (NCA, 2006), à l’aise aussi bien dans les douleurs intériorisées du dernier quatuor que dans le superbe Adagio du Cinquième Quatuor, délicatement ouvragé. Dans ce dernier, on relèvera cependant la réussite du Scherzo par les Escher, qui font valoir de belles couleurs individuelles (SACD BIS Bis-2160). FC




Encore du Jongen à Liège





L’Orchestre philharmonique royal de Liège poursuit son cycle consacré à Joseph Jongen: après des œuvres datant de l’exil en Angleterre durant la Première Guerre mondiale, il aborde des pages pour violoncelle et orchestre du tournant du siècle, composées peu après l’obtention du premier prix de Rome belge. Dédiés à Jean Gérardy, violoncelliste réputé à l’époque, qui les a peu joués, le Concerto pour violoncelle (1900) et le Première Poème (1900), proche du Poème de Chausson et du Poème élégiaque d’Ysaÿe, profitent du jeu net, vigoureux et lyrique d Henri Demarquette, ce qui vaut également pour le plus tardif Second Poème (1916). Le chef, Christian Arming, parvient à rendre cohérent ce concerto riche d’idées et d’effets, et l’orchestre, qui compte d’admirables bois, trouve le ton de cette musique sincère et bien pensée, mais qui s’oublie trop vite. Notice plaisante et illustrée, comme d’habitude avec Musique en Wallonie (MEW 1785). SF




Premières au disque pour le Chilien Enrique Soro





Si Naxos fête cette année ses trente ans d’existence avec l’édition d’un coffret anniversaire regroupant certains de ses meilleurs enregistrements, l’éditeur n’en oublie pas pour autant sa mission de promotion de nombreuses raretés: une insatiable curiosité toujours intacte. On retrouve ce mois-ci un disque dédié au compositeur chilien Enrique Soro (1884-1954), pédagogue et professeur qui a passé toute sa carrière dans son pays après des études musicales parachevées à Milan en 1904. Naxos parvient à tirer de l’oubli deux premières mondiales: son Andante appassionato (1916) en version orchestrale, qui fait un peu trop appel à la facilité du pathos, et la plus ambitieuse Sinfonía romántica (1921), où Soro fait valoir un bel élan mélodique dans une veine tournée vers le passé, tour à tour franckiste et brahmsienne en son premier mouvement. L’Adagio, plus mahlérien dans ses états d’âme, laisse ensuite place à un Scherzo aérien qui rappelle davantage Dvorák, tandis que le long Finale au début grandiose imprime une course à l’abîme malheureusement trop convenue pour convaincre dans la durée. Le disque s’ouvre sur la mélodie entêtante de la très belle Danza fantástica, dont on regrette seulement qu’elle ne soit pas davantage développée. On s’intéressera enfin aux Trois Airs chiliens de 1942, qui permettent de découvrir un Soro exceptionnellement influencé par le folklore de son pays, en une musique enlevée et dynamique, mise en valeur par le geste enflammé du chef José Luis Domínguez à la tête de l’Orchestre symphonique national du Chili. On aimerait certes, ici et là, davantage de subtilité et de respiration: il n’en reste pas moins que l’énergie et l’éclat conférés par Domínguez rendent justice au souffle lyrique de son compatriote (8.573505). FC




Nouvelle pierre à l’édifice Fasch





Comme on a récemment eu l’occasion de le souligner, le disque n’en finit plus d’exhumer l’œuvre pléthorique de Johann Friedrich Fasch (1688-1758), à tel point qu’on peut presque se demander si l’on doit toujours le considérer, comme l’écrit Brian Clark dans l’excellente notice (en anglais seulement) du présent disque, come une «figure mineure dans l’histoire de la musique». Ayant excellé dans de nombreux genres dont ceux, les plus connus, du concerto et de l’ouverture, Fasch a également composé de la musique de chambre dont ce remarquable disque réalisé par l’Ensemble Marsyas témoigne avec beaucoup de charme. Les divers quatuors enregistrés ici adoptent tous la même forme en quatre mouvements, lent/rapide/lent/rapide et, comme souvent chez Fasch (voir par exemple ici), mettent surtout en valeur les anches doubles (basson et hautbois), quand bien même il s’agirait d’un quatuor pour cor ou flûte à bec. Quelle virtuosité chez les hautbois dans le deuxième mouvement du Quatuor FWV N:B2, chez le basson (l’art du détaché dans toute sa splendeur dans le dernier mouvement du Quatuor FWV N:g2) ou chez les deux dans le premier Allegro du Quatuor FWV N:d2! Les autres musiciens ne sont pas en reste, comme en témoignent tant les solistes (excellente Pamela Thorby à la flûte à bec, notamment dans le très beau dialogue avec le violon solo dans le premier mouvement du Concerto FWV L:F6 puisque figurent également au menu de ce disque deux concertos) que le continuo, tenu notamment par le toujours impeccable Thomas Dunford au théorbe: notez par exemple les très délicats accents de son instrument dans l’Andante du Quatuor FWV N:F3, qui contribuent pour beaucoup à la finesse de l’œuvre. Sans être essentiel, voici donc un très beau disque qui ravira les admirateurs de Fasch dont le nombre devrait croître sans nul doute, compte tenu de l’intérêt qu’il semble susciter (Linn Records CKD 467). SGa




Le Prophète entre à L’Avant-Scène Opéra





Avec un numéro consacré au Prophète, la revue L’Avant-Scène Opéra ajoute un troisième opéra de Giacomo Meyerbeer, après Robert le Diable et Les Huguenots, à son catalogue qui s’achemine vers son trois-centième numéro. Créé à Paris en 1849, Le Prophète sera d’ici à la fin de l’année 2017 à l’affiche du Théâtre du Capitole de Toulouse et du Deutsche Oper de Berlin. C’est le compositeur Gérard Condé qui a réalisé le guide d’écoute de ce numéro avec son habituelle clarté et ses qualités pédagogiques. Didier van Moere en a réalisé la discographie (deux intégrales audio et pas de vidéo) et quelques articles tentent de mettre en relief le symbolisme de l’œuvre et sa place dans la trilogie dont elle fait partie. La reproduction d’une critique par Théophile Gautier et d’une analyse publiée aussi en 1849 par Hector Berlioz sont les points forts de ce numéro pour lequel on peut déplorer la rareté de l’iconographie historique, une part plus large étant accordée aux photographies en couleur de productions des vingt dernières années (n° 298, 104 pages, 28 euros). OB




Griffiths exalte la virilité des symphonies de Krommer




Bien belle idée que de s’intéresser à trois des symphonies du prolifique Franz Krommer (1759-1831), plus connu pour ses nombreux et charmants concertos pour vents (voir notamment ici). On se souvient de l’excellent disque que Matthias Bamert et ses London Mozart Players lui avaient consacré en 1994: une référence toujours insurpassée. On retrouve ici la belle Deuxième Symphonie de 1803, où l’on sent chez Krommer la volonté de se montrer original, en développant beaucoup d’idées. Si l’introduction lente rappelle la dernière manière de Haydn, c’est plus encore le mouvement lent qui donne ce sentiment avec de petites touches gracieuses qui s’opposent en une légèreté un rien superficielle. La fin de l’Adagio se fait plus aventureuse, avant un final particulièrement rythmique et énergique qui met en valeur les contrechants aux vents. On préférera dans cette symphonie, parmi les meilleures de Krommer, le geste narratif à la respiration harmonieuse de Bamert, là où Howard Griffiths montre davantage les muscles, en un élan revigorant mais qui manque de subtilité. On s’intéressera également à la Première Symphonie de 1797, un rien plus inégale, où Krommer fait valoir ses qualités d’orchestrateur en mettant en avant l’individualisation des pupitres. La Troisième Symphonie, publiée en 1807 (mais sans doute issue d’une composition plus ancienne, seule l’introduction lente ayant été ajoutée pour l’occasion), montre une inspiration mélodique plus décevante – sans doute là l’une des faiblesses de Krommer, qui, de 1818 jusqu’à sa mort, finira sa carrière au poste prestigieux de compositeur de la Cour impériale d’Autriche. Un disque de bonne qualité, même si le geste en noir et blanc de Griffiths peut lasser à la longue (CPO 555 099-2). FC




Bach le citadin





La couverture est plaisante: portant un pantalon court et des lunettes de soleil, Bach ressemble à ces touristes en city trip. Publié par Outhere, en collaboration avec la radio Musiq3, ce coffret de cinq disques repose sur un sympathique concept de Jérôme Lejeune: offrir un aperçu des œuvres du compositeur en les parcourant non dans l’ordre chronologique, mais en fonction des villes dans lesquelles le compositeur a vécu: Arnstadt, Mühlhausen, Weimar, Cöthen et Leipzig. Comme elle comporte beaucoup d’extraits, mais aussi des œuvres entières, notamment des cantates, cette publication semble s’adresser à un large public, mais la notice ne prend pas l’acquéreur pour un imbécile et les interprètes sont de qualité (Foccroulle, Ricercar Consort, Collegium Vocale, La Chapelle rhénane, Il Fondamento...). Et comme il s’agit d’une sélection puisée dans des disques précédemment parus (Alpha, Ricercar, Fuga Libera, Ramée, Zig-Zag Territoires, Phi, Arcana), le coffret constitue aussi une belle carte de visite pour le dynamique producteur et distributeur belge. S’il mord à l’hameçon, l’auditeur pourrait bien se procurer les disques originaux. Du marketing efficace (OUT 686). SF




Une Norma triomphale





Sondra Radvanovsky compte parmi les meilleures interprètes de Norma: au Liceu de Barcelone, en février 2015, elle reçoit un accueil triomphal. Davantage dans le contrôle que dans l’expression, la soprano conserve un chant de haute tenue, par la netteté du phrasé, la précision de la vocalisation et la clarté de l’émission. Le duo avec Edita Gubanova, parfaitement armée pour le rôle, fonctionne admirablement: le timbre de cette Adalgise agile dans les traits périlleux se révèle d’une grande pureté et d’une belle fraîcheur. Tout aussi appréciable, le Pollione de Gregory Kunde, capable de puissance et de souplesse. Dans ce rôle nécessitant un tempérament héroïque affirmé, le ténor affiche beaucoup d’aplomb et d’assurance. Plus décevante, en revanche, la direction de Renato Palumbo, qui n’éclaire pas toujours l’orchestration de Bellini avec la plus grande clarté: il manque l’élégance et le souffle au long court. Digne de l’ouvrage et du Liceu, mais sans option tranchée, la mise en scène de Kevin Newbury ne constitue pas à elle seul un motif suffisant pour acquérir cette publication: lisible et fidèle, elle revisite la Gaule dans un contexte médiéval (C Major album de deux DVD 737208 ou un Blu-ray 737304). SF



La rédaction de ConcertoNet

 

 

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