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CD, DVD et livres: l’actualité d’avril 04/17/2017
Les chroniques du mois
Sélectionnés par la rédaction
Le Mariage hongrois de Dostal
John Eliot Gardiner dirige Mendelssohn
Hervé Niquet dirige Cherubini et Plantade
Wilhem Latchoumia interprète Falla
Oui !
Nicolás Pasquet dirige Lajtha
Michael Alexander Willens dirige Cherubini
Daniel Reuss dirige Le Roi David
Enrique Mazzola dirige Falla
Christian Thielemann dirige Bruckner (2015)
Wolfgang Riedelbauch dirige Martini
La Fille de neige à L’Avant-Scène Opéra
Marko Ivanonic dirige Kabelác
John Eliot Gardiner dirige Haendel
Ton Koopman dirige Telemann
Gérard Lesne dirige A Scarlatti
Henk de Graaf interprète Krommer
Krzysztof Urbanski dirige Dvorák
Pourquoi pas ?
I Musici interprète Vivaldi
Hervé Niquet dirige Fauré et Gounod
Wilhelm Furtwängler dirige quatre concertos pour violon
Carlo Maria Giulini dirige Cherubini
Alfred Walter dirige Spohr
Le TrioFenix interprète Beethoven
Masaaki Suzuki dirige Mozart
Ludovic Morlot dirige Dvorák et Varèse
Pas la peine
Wilhelm Furtwängler dirige Brahms
Andrés Orozco-Estrada dirige Dvorák
Karel Ancerl dirige Dvorák
En bref
Krommer, dans l’ombre de Weber
La Fille de neige à L’Avant-scène avant Bastille
Le Beethoven expressif et rigoureux du TrioFenix
Masaaki Suzuki aborde Mozart
Nouveau Monde: avantage au Vieux Continent
Rééditions de références baroques chez Warner
Kabelác: un symphoniste à découvrir
Krommer, dans l’ombre de Weber
Franz Krommer (1759-1831) fait partie de ces compositeurs à cheval sur les XVIIIe et XIXe siècles qui, comme ce fut également le cas pour Crusell, Hoffmeister, Kozeluch, Spohr et quelques autres, a naturellement pâti du fait de côtoyer les monstres sacrés de l’époque. C’est fort dommage car c’est un compositeur ô combien talentueux comme le prouvent aussi bien ses symphonies (excellent disque dirigé par Matthias Bamert chez Chandos) que ses œuvres concertantes, où la clarinette a toujours tenu une place importante (précipitez-vous par exemple sur le superbe recueil où Thomas Friedli et Anthony Pay jouent le Concerto pour deux clarinettes opus 35, Claves). Auteur d’une musique de chambre diversifiée, Krommer a composé, entre autres, un Quintette et un Quatuor pour clarinette qui font l’objet du présent disque. Henk de Graaf (né en 1949), notamment excellent soliste d’un disque consacré à des concertos pour clarinette de Molter (Mis), nous offre là encore un très beau disque. Le quatuor à cordes (ici le Schubert Consort Amsterdam) est quelque peu original puisque rassemblant un seul violon mais deux altos et un violoncelle. Aux côtés de passages techniques (moins virevoltants que chez Weber comme l’illustre le Minuetto moderato. Trio), on apprécie surtout les deux mouvements lents (unAndante pour le quatuor, un Adagio pour le quintette) qui sont vraiment poignants et parfaitement exécutés. On retrouve d’ailleurs une certaine noirceur chez les cordes dans l’Allegro conclusif du quintette, où Henk de Graaf nous offre une véritable démonstration: un très bon disque qui offre un écho très intéressant aux Quintettes opus 66, 92 et 104 pour flûte composés par le même Krommer (Brilliant Classics 95040). SGa
La Fille de neige à L’Avant-scène avant Bastille
Ce dernier numéro de la revue L’Avant-Scène Opéra précède ce qui ne manquera pas d’être un temps fort de la saison courante de l’Opéra national de Paris, l’entrée au répertoire La Fille de neige (Snégourotchka), troisième opéra de Rimski-Korsakov dans une production du Russe Dmitri Tcherniakov, dont chaque mise en scène à ce jour (aux exceptions notables de Macbeth à Paris et Don Giovanni à Aix-en-Provence) a toujours été un événement théâtral, particulièrement dans le répertoire russe. Il viendra compléter idéalement la série que cette revue a consacrée à l’opéra russe, particulièrement Le Coq d’or, Sadko et Kitège de Rimski-Korsakov. Créé en 1882 au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg d’après une pièce d’Alexandre Ostrovski, La Fille de neige dut attendre 1908 avant d’être joué dans une traduction française et adapté par Pierre Lalo à l’Opéra Comique. Le compositeur considérait comme son meilleur opéra (et même comme «le plus bel opéra composé depuis Glinka») cette fable qui jouit en Russie d’une belle popularité en raison de la fraîcheur de ses mélodies et la qualité de son instrumentation. L’Avant-Scène Opéra explore grâce au guide d’écoute extrêmement analytique d’André Lischké et dans une nouvelle traduction française de Macha Apreleff toute la complexité thématique et harmonique de l’œuvre. Sont aussi analysées ses sources dans le folklore russe ainsi que la rivalité de l’œuvre avec une musique de scène composée pour la création de la pièce d’Ostrovski en 1873. L’iconographie toujours bien choisie et les indications historiques, bibliographiques et discographiques en font un guide précieux pour se préparer à cette création attendue en avril à l’Opéra de Paris, dont une captation vidéo est déjà annoncée chez BelAir Classiques (n° 297, 114 pages). OB
Le Beethoven expressif et rigoureux du TrioFenix
Après Mozart, le TrioFenix consacre son nouveau disque à Beethoven. Le Premier Trio à cordes profite de la vigueur et de l’inspiration de la formation belge. L’expression et la rigueur l’emportent sur le raffinement, mais les musiciens accordent étroitement leur sonorité et instaurent un dialogue affûté et éloquent. En comparaison, la Sérénade parait trop terre-à-terre: l’œuvre nécessite plus de légèreté et de détachement. Même si manquent toute la souplesse et la plénitude attendues, le trio en livre une interprétation à l’image de l’ensemble de l’enregistrement: de très bonne tenue. Dans le même couplage, le Trio Zimmermann demeure supérieur (Fuga Libera FUG 734). SF
Masaaki Suzuki aborde Mozart
Même si l’on connaît surtout Masaaki Suzuki comme interprète hors pair de la musique de Bach, il lui arrive de faire quelques incursions hors son compositeur de prédilection, comme en témoigne ce disque rassemblant deux des plus célèbres œuvres vocales de Mozart. Le chef japonais ne manque pas de style mais sa Messe en ut mineur ne sonne jamais vraiment: il est vrai qu’on est à l’opposé des options choisies par Karajan (Deutsche Grammophon, la meilleure version à notre avis) mais on est également loin de l’approche voulue par un Gardiner, un Herreweghe ou un Harnoncourt dans une œuvre qui requiert une certaine solennité que l’on ne trouve guère ici. Le Gloria in excelsis Deo s’avère étrangement mécanique tandis que la dimension dramatique que Karajan savait si bien exprimer dans le Gratias agimus tibi est au contraire totalement absente. La faute peut-être à un orchestre relativement réduit mais aussi à des instrumentistes parfois davantage préoccupés par le détail (les accents du hautbois à 2’27 dans le Laudamus te) que par leur contribution aux grandes lignes de l’œuvre. Si le chœur est bon sans être exceptionnel (on est loin par exemple du Chœur Monteverdi!), les solistes ne sont pas convaincants, du moins pour les voix féminines: Carolyn Sampson s’avère assez lisse tout au long de la messe, son duo avec Olivia Vermeulen (Domine Deus) étant quelque peu criard sur la fin. Le ténor Makoto Sakurada est en revanche excellent. Le célèbre Exsultate, jubilate est un bon complément, bien chanté cette fois-ci par Carolyn Sampson, même si elle ne fait pas oublier la voix étincelante d’Edith Mathis ou, plus près de nous, de Christine Schäfer sous les baguettes respectives de Bernhard Klee et Claudio Abbado (toutes deux chez Deutsche Grammophon). Un essai donc en deçà de ce que l’on pouvait attendre de Suzuki: connaissant ses talents, on attend qu’il se rattrape bien vite (SACD BisBIS 2171). SGa
Nouveau Monde: avantage au Vieux Continent
La Neuvième Symphonie «Du Nouveau Monde» de Dvorák figure certainement parmi les cinq ou dix œuvres orchestrales à la plus volumineuse discographie, que quatre parutions récentes viennent néanmoins encore enrichir.
Sous sa propre étiquette, l’Orchestre symphonique de Seattle publie la captation de concerts réalisés avec Ludovic Morlot, music director depuis 2011. En octobre 2014, le chef français donne davantage l’impression de faire le job que d’être réellement inspiré: une réalisation impeccable, un orchestre professionnel et une lecture sans faute de goût ne sauraient suffire à se distinguer. Enregistré trois ans plus tôt, le complément de programme se révèle beaucoup plus intéressant: dans Amériques (version de 1927) de Varèse, Morlot ne force pas sur les décibels et détaille avec autant de finesse que possible une partition qu’il ancre ainsi résolument dans son pays d’origine plus que dans le continent qu’elle évoque dans son titre (Seattle Symphony Media SSM1006).
En mai 2016, l’Orchestre symphonique de Houston poursuivait, après les Sixième, Septième et Huitième, son cycle Dvorák sous la baguette de son music director depuis 2014, Andrés Orozco-Estrada. L’écoute confirme les réserves exprimées par notre correspondant américain dans son compte rendu de ces concerts ainsi que celles portées sur les deux précédents volets de ce cycle Dvorák (voir ici): le chef colombien ne manque pas d’idées et dispose d’un orchestre à la rutilance toute nord-américaine mais, trop soucieux de travailler le détail, il ne parvient pas à proposer un discours cohérent. Versant parfois dans l’exagération (un Largo d’un wagnérisme suspect) ou l’artifice (des tempi exagérément fluctuants), Orozco-Estrada réussit mieux les deux Danses slaves offertes en complément de ce disque néanmoins bien court (SACD Pentatone Classics PTC 5186 574).
Autre jeune espoir de la direction, Krzysztof Urbanski est également, depuis 2011, directeur musical d’une phalange du Nouveau Monde (le Symphonique d’Indianapolis), mais il exerce aussi depuis 2015 les fonctions de premier chef invité du NDR Elbphilharmonie Orchester (nom adopté depuis avril 2016 par l’Orchestre symphonique de la NDR, dont le Chefdirigent est Thomas Hengelbrock). La personnalité du chef polonais compense très largement le fait que la formation hambourgeoise soit sans doute un peu moins performante (mais plus savoureuse) que celles de Seattle et Houston: le phrasé est parfois recherché à l’extrême mais c’est toujours sans une once de complaisance, sans ces alanguissements par lesquels pèche Orozco-Estrada. Une version à la fois captivante et maîtrisée, complétée par le rare Chant héroïque, habité par une très grande intensité dramatique (Alpha 269).
En octobre 1958, Karel Ancerl, au faîte de sa gloire à la tête de la Philharmonie tchèque, se rend au Musikverein de Vienne pour graver la Neuvième chez l’éditeur Fontana, avec non pas l’Orchestre philharmonique mais le Symphonique (qu’il dirigea en vingt-trois occasions durant sa carrière), du temps où Karajan en était presque de facto le chef principal. L’élan et le charme, le naturel et l’autorité pourraient concurrencer le célèbre enregistrement de Prague, légèrement postérieur, moins cursif mais évidemment tout aussi idiomatique (décembre 1961, Supraphon). Mais la réverbération gâche le plaisir et le son, cotonneux dans les tutti, se révèle étonnamment médiocre pour l’époque, ne flattant guère un orchestre qui paraît ici assez moyen en même temps que passablement exotique. En complément, La Moldau n’apporte rien de plus à ce qu’on connaissait déjà d’Ancerl dans cette œuvre, d’autant que cette version a déjà été publiée il y a quinze ans dans l’édition «Great Conductors of the 20th Century»: il aurait donc été plus intéressant de rééditer les Danses slaves de l’Opus 46 enregistrées le mois suivant (Wiener Symphoniker WS008). SC
Rééditions de références baroques chez Warner
Erato réédite depuis plusieurs années diverses gravures dans le cadre de sa collection de doubles disques «Erato Veritas X 2», qui fait suite à la série quasi jumelle «Virgin Veritas X 2». En voici trois nouveaux exemples qui, après des volumes consacrés aussi bien à des Messes de Machaut par Andrew Parrott qu’à des Symphonies de Schubert par Sir Roger Norrington et ses London Mozart Players en passant par des opus consacrés par Hugo Reyne à Francoeur et Philidor ou par William Christie aux Vespro della Beata Vergine de Monteverdi, mettent à la portée de tout un chacun, pour qui ne les aurait pas déjà dans sa discothèque, trois références du répertoire baroque.
Commençons peut-être par le plus incontestable: L’Allegro, il Penseroso ed il Moderato de Händel par John Eliot Gardiner, son Chœur Monteverdi et ses English Baroque Soloists. Depuis la première parution de cette gravure en 1981 (l’enregistrement datant de janvier 1980), on ne cesse de la concurrencer sans jamais dépasser la théâtralité du discours (le ténor puis le chœur dans l’air «Haste thee, nymph, and bring with thee» dans la première partie), la finesse de l’orchestre et la justesse du chant (même si la voix de Michael Ginn comme soprano IV peut parfois paraître quelque peu fluette). Certains passages tiennent du miracle, à l’image de l’entrée du chœur dans l’air «There held in holy passion stil » (plage 9, à 5’) ou de l’air avec flûte «Sweet bird, that shun’st the noise of Folly» (soprano I). L’enthousiasme de chacun est évident à l’occasion de chaque air, plus encore dans les ensembles (le chœur «Populous cities please me then» dans la deuxième partie), Gardiner conférant à la partition toute sa fraîcheur et sa richesse: une version de référence indiscutable (08256 4698374 2).
Presqu’aussi convaincants, Ton Koopman et ses amis amstellodamois (les Amsterdam Baroque Soloists et l’Amsterdam Baroque Orchestra) nous livrent une excellente version de la Tafelmusik de Telemann, le recueil étant ici malheureusement incomplet car ne comportant que des extraits. Signalons tout de suite que ce manque peut facilement être compensé par les magnifiques intégrales signées Reinhard Goebel (Archiv Produktion), Nikolaus Harnoncourt (Teldec puis Warner) ou l’Orchestre baroque de Fribourg (Harmonia Mundi). Les solistes s’appellent alors Monica Huggett et Andrew Manze (violons), Jaap ter Linden (viole de gambe), Marion Verbruggen (flûte à bec) ou Marcel Ponseele (hautbois), autant dire la crème de ce que l’on pouvait avoir et qui continuent aujourd’hui d’être des références incontournables. Les musiciens sont d’une qualité irréprochable (mention spéciale aux flûte et basson dans les sonates du premier disque, notamment la Sonate TWV 42:h4), Koopman animant l’ensemble de son clavecin avec un caractère vibrionnant comme à son habitude (cela se sent par exemple dans les «Postillons» de l’Ouverture TWV 55:B1). Si l’on peut trouver un peu plus brillant dans l’Ouverture TWV 55:D1 (signalons tout de même l’excellente prestation de Crispian Steele-Perkins à la trompette), l’ensemble présenté ici n’en demeure pas moins de toute première qualité (08256 4698381 0).
Œuvre beaucoup plus rare, et quelle chance donc de la voir ici rééditée, Sedecia, Re di Gerusalemme (1705) d’Alessandro Scarlatti par Il Seminario musicale dirigé par Gérard Lesne. Enregistré au début du mois de novembre 1999, cet oratorio fait appel à cinq excellents solistes (Gérard Lesne bien sûr mais aussi le jeune Philippe Jaroussky, Mark Padmore, Peter Harvey et Virginie Pochon), délicatement accompagnés par des musiciens qui exaltent toute la richesse de la partition. Les passages véhéments («L’empia sorte» chanté par Sedecia ou le brillant «Contro te di sdegno armato» de Nabucco) alternent avec des airs ou des duos plus doux (magnifique «Caro figlio» entre Anna et son fils Ismaele, accompagné par le hautbois solo d’Anne Vanlancker), conférant à cette œuvre une grande diversité d’atmosphères. Là encore, et de toute façon, faute d’alternative, on se précipite sur cet enregistrement de toute première qualité (08256 4600107 1). SGa
Kabelác: un symphoniste à découvrir
Elève de Jirák et Schulhoff, Miloslav Kabelác (1908-1979) a connu une certaine célébrité grâce à ses étonnantes Huit Inventions (1962) pour instruments à percussion, commande du tout jeune ensemble des Percussions de Strasbourg. Mais au sein d’un catalogue d’une petite soixantaine d’œuvres, ce sont ses huit Symphonies qui tiennent la place la plus importante. Le disque ne permettait pas de s’en faire une idée très précise, puisque n’étaient disponibles que la Cinquième (sous la direction d’Ancerl, dédicataire de trois des cinq premières symphonies) chez Praga et la Huitième chez Panton: l’intégrale qui en a été réalisée entre mars 2011 et décembre 2014 par l’Orchestre symphonique de la Radio de Prague et le chef Marko Ivanovic (né en 1976) vient donc combler fort opportunément une lacune importante, s’agissant d’un des symphonistes tchèques les plus remarquables de la génération qui a suivi Martinů. Renonçant aux indices les plus apparents du nationalisme musical, ce corpus se révèle d’une grande diversité quant à la forme et à l’effectif instrumental. Seule la Deuxième (1945) fait appel au grand orchestre traditionnel, tandis que les sept autres varient considérablement les formules: cordes et percussions pour la Première (1942), orgue, cuivres et timbales pour la Troisième (1957), orchestre de chambre pour la Quatrième «Camerata» (1958), soprano et orchestre pour la Cinquième «Drammatica» (1960), clarinette et orchestre (incluant deux pianos et bande) pour la Sixième «Concertante» (1961), récitant et orchestre pour la Septième (1968), soprano, chœur, percussions et orgue pour la Huitième «Antiphonies» (1970). La diversité stylistique est en revanche moins marquée: si aucune ne renonce à un langage tonal ou modal et s’il y a une claire évolution entre l’austérité de la Première – qui évoque le Double Concerto de Martinů ou la Deuxième d’Honegger, composés à la même époque – et la profusion psychédélique de la Huitième – qui pourrait rappeler le premier Penderecki, celui de la Passion selon saint Luc –, les six symphonies intermédiaires forment un bloc plus homogène, partageant un univers de tension et de noirceur, fondé sur l’énergie et l’élégie, aux incantations obsessionnelles teintées de mysticisme (coffret de quatre disques Supraphon SU 4202-2). SC
La rédaction de ConcertoNet
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