About us / Contact

The Classical Music Network

Editorials

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

CD, DVD et livres: l’actualité de janvier
01/15/2017



Les chroniques du mois



Must de ConcertoNet


    Peter Hirsch dirige Zimmermann


    Wozzeck à Zurich (2015)


    L’Ange de feu à L’Avant-Scène Opéra




 Sélectionnés par la rédaction


    Nils Schweckendiek dirige Furrer


    Cédric Tiberghien interprète Bartók


    Manfred Huss dirige Mozart


    Musikfabrik interprète Hosokawa


    Rudolf Lutz dirige Bach



    Yannick Nézet-Séguin dirige Bruckner


    «Gala des Etoiles» à la Scala (2015)


    La Fête à Solhaug de Stenhammar


    François-Xavier Roth dirige Strauss




 Oui !

Œuvres sacrées et pour orgue de Perosi
John Eliot Gardiner dirige Bach
Iestyn Davies chante Bach
Luciano Pavarotti chante Verdi
Claudio Abbado dirige Un bal masqué
Yannick Nézet-Séguin dirige Bruckner
Deux ballets d’Ashton à Londres (2016)
Mariss Jansons dirige Strauss
Les Capulets et les Montaigus à Zurich (2015)
Richard Hickox dirige Ireland
Cav/Pag à L’Avant-Scène Opéra
Cav/Pag à Londres (2015)
Neeme Järvi dirige Atterberg
Pablo González dirige Granados
Arturo Tamayo dirige Ginastera



Pourquoi pas ?

Œuvres de Reinhard Fuchs
Philippe Jaroussky chante Bach
Claudio Abbado dirige I Capuleti e i Montecchi
Kent Nagano dirige Strauss
Sebastian Weigle dirige Strauss
Elena Denisova interprète Reger
Musique sacrée de Berkeley



Pas la peine

Nicolas Bucher dirige Bach
«Molière à l’opéra» avec Les Paladins



Hélas !

Klangforum interprète Haubenstock-Ramati





Le match du mois


      

      

Symphonie alpestre de Strauss: M. Jansons, K. Nagano, F.-X. Roth ou S. Weigle?




En bref


Neeme Järvi achève son intégrale Atterberg
Pablo González achève son intégrale Granados
Lennox Berkeley: trois pièces sacrées
Les années 1960-1970 de Ginastera
Cav/Pag à L’Avant-Scène Opéra
Cav/Pag à Covent Garden
Suite du legs Hickox: John Ireland
Pour la Juliette et le Roméo
Un rare arrangement du Concerto pour violon de Reger




Neeme Järvi achève son intégrale Atterberg





C’est précisément au moment où il parvint au fait de sa notoriété en 1928 avec sa Sixième Symphonie (voir le compte rendu du disque réunissant les Quatrième et Sixième Symphonies, avec Järvi au pupitre) que Kurt Atterberg (1887-1974) ralentit considérablement son rythme de composition, alors qu’il avait enchaîné les symphonies depuis le début des années 1910. Il fallut ainsi attendre quatorze ans pour que le Suédois ne revienne à une nouvelle symphonie, écrite d’après des motifs tirés de son opéra Fanal (1934), en un style jugé passéiste du fait de son attachement résolu à la consonance – une constante pendant sa carrière. Nazi notoire, Atterberg s’attache en 1943 les soutiens d’un autre fervent du régime en la personne de Hermann Abendroth, qui crée cette Septième Symphonie «Sinfonia romantica» à Francfort. Les limites stylistiques d’Atterberg, comme ses amitiés politiques, expliquent la relative confidentialité de sa musique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, aujourd’hui compensée par les efforts conjugués des deux intégrales symphoniques d’Ari Rasilainen (CPO, 2000-2001) et de Neeme Järvi (dont ce cinquième volume achève l’intégrale publiée par Chandos depuis 2013). On se réjouira du style expressif de Järvi, dont l’approche verticale avance sans se poser de questions, apportant une certaine modernité à l’œuvre. On y perd en poésie ce qu’on gagne en efficacité dans l’architecture globale de l’œuvre, très plaisante. Järvi montre davantage d’intériorité dans la méconnue Neuvième «Sinfonia visionaria» (1956), ultime ouvrage symphonique du compositeur qui surprend par l’incorporation (inédite chez Atterberg) de deux solistes et d’un chœur dominé par les voix graves. C’est là précisément le ton de cette symphonie, plus sombre et sobre que les précédentes dans les moyens orchestraux déployés, avec un langage plus audacieux à la limite de l’atonalité en certains endroits (SACD CHSA 5166). FC




Pablo González achève son intégrale Granados


      


La découverte du deuxième volume de l’intégrale des pièces orchestrales d’Enrique Granados nous avait fait regretter d’avoir manqué le premier, sorti en mars 2016, tandis que le troisième et dernier a clos la série en septembre. L’achèvement de cette intégrale fournit donc l’occasion de disposer d’un aperçu complet de la musique orchestrale de ce compositeur mieux connu pour ses œuvres pour piano. La pièce la plus ancienne est la Suite arabe de 1889, où Granados fait valoir les influences de Rimski-Korsakov et Grieg dans un orientalisme assez classique et mesuré, dont les climats envoûtants et méditatifs apparaissent assez réussis. On passera en revanche sur la musique de scène de Torrijos (1894), trop inégale pour réellement convaincre et ce malgré la belle utilisation du chœur d’hommes qui rappelle le Kullervo de Sibelius, tandis qu’en ouverture de l’album, la Marche des vaincus (1899) se montre peu inspirée au niveau mélodique. Il faudra écouter en priorité la Suite sur des chants galiciens (1899), chef-d’œuvre de fluidité et de légèreté où le Catalan se régale de ses qualités d’orchestrateur. Autre incontournable avec le «poème lyrique» straussien Liliana (1911, orchestré par Casals en 1921), lumineux et lyrique, avec un final irrésistible que l’on aimerait voir durer plus longtemps encore. Il est également impératif d’écouter en son entier la suite Elisenda (1912), qui démontre combien Granados aurait pu se tourner vers un style plus moderniste si seulement il avait pu vivre plus longtemps. Autour d’un piano très présent (Dani Espasa), Granados fait montre d’une épure toute de simplicité, déroutante au début avant de convaincre par son intériorité chambriste, d’une belle hauteur de vue. Il est à noter que le tout dernier mouvement de cette œuvre, prévu pour soprano, est toujours donné comme perdu. Ces œuvres enregistrées, pour la plupart en première mondiale, bénéficient du geste précis de Pablo González, dont on aimerait seulement davantage d’imagination et de prise de risques, à la tête de l’Orchestre symphonique de Barcelone et de Catalogne. Quoi qu’il en soit, sa démarche honnête et sans exaltation des emprunts folkloriques saura séduire les tenants d’une battue sérieuse et objective (Naxos 8.573263 et 8573265). FC




Lennox Berkeley: trois pièces sacrées





Lyrita publie encore une compilation d’œuvres provenant de concerts diffusés par la BBC entre 1963 et 1968 et enregistrés à titre privé par Richard Itter, fondateur de la marque. L’intérêt de cette édition relève parfois de la rareté de l’œuvre mais plus systématiquement de la sauvegarde d’une prestation éphémère vouée à la disparition sans l’intervention diligente de ce grand mélomane. La rareté, c’est nettement le cas des trois œuvres chorales de Lennox Berkeley (1903-1989). Il s’agit de l’unique enregistrement de la cantate Batter my heart (1962) et seulement du second du Stabat Mater (1947) et du Magnificat (1967-1968). Les œuvres sacrées de Berkeley, fervent catholique, s’élèvent comme un solide pilier au cœur d’un catalogue qui touche à tous les genres, de petites pièces de circonstance à la symphonie ou à l’opéra. A la tête de l’Orchestre symphonique de Londres, il dirige lui-même le Magnificat, partition de grande envergure pour laquelle se réunissent les forces prestigieuses des Chœurs de l’abbaye et de la cathédrale de Westminster et de la cathédrale Saint-Paul, Christopher Dearnley à l’orgue. Sur un ambitus fluctuant mais généreux, les riches textures chorales et orchestrales passent de la lumière à l’effroi, leur éclat affirmé assez rare chez ce compositeur discret. D’une écriture harmoniquement plus aventureuse, le Stabat Mater est beaucoup plus intériorisé malgré sa puissance affective. Norman Del Mar obtient des six solistes (SSATBB) des Ambrosian Singers et de l’Orchestre de chambre anglais, réduit à cinq bois, cinq cordes, harpe et percussion, une interprétation sous tension, profondément ressentie, avec des effets dramatiques augmentés par un effectif rarement à dix-huit mais varié en fonction du récit et des protagonistes incarnés. Pour soprano, chœur, hautbois, cor, ensemble de violoncelles, contrebasse et orgue, la cantate Batter my heart, three person’d God n’est pas fondée sur un texte liturgique mais sur un sonnet choisi parmi les Divine Meditations du poète métaphysique John Donne (1572-1631). C’est un cri non de désespoir mais de violent espoir dont l’expression balance entre lyrisme et rage dans le souci sans cesse réitéré d’un assouvissement final. Soprano, chœur, ensemble et orgue interviennent seul ou accompagné, le rôle imparti à chacun d’une égale importance au service du texte. Les forces réunies, le contrechant de Felicity Harrison se superpose au chœur et l’orgue de Donald Hunt, dans un registre souvent flûté, vient en contraste d’une sonorité instrumentale plus sombre. Berkeley dirige avec ferveur l’Ensemble vocal du Nord de la BBC et des membres de l’orchestre du même nom, l’ancêtre du Philharmonique actuel. Les trois prestations, certes inspirées, ne compensent pas entièrement un son masterisé plutôt sec et sans ampleur malgré l’épanouissement heureux du Magnificat dans l’espace aéré de la cathédrale Saint-Paul (REAM 1129) CL




Les années 1960-1970 de Ginastera





Parfois réduit à ses pièces les plus accessibles inspirées de la musique populaire de son pays natal, l’Argentine (voir par exemple les concerts de musique sud-américaine de Gustavo Dudamel), Alberto Ginastera (1916-1983) parvint aussi à s’imposer dans des œuvres plus ambitieuses, tout particulièrement dans les années 1960-1970. C’est précisément ce que nous donne à entendre ce disque admirablement capté, par ailleurs magnifié par la baguette inspirée du chef espagnol Arturo Tamayo avec l’excellent Orchestre symphonique allemand (DSO) de Berlin. Le programme rassemble tout d’abord le très original Concerto pour cordes (1965) qui a pour idée d’opposer les solistes au reste de leur pupitre, en une scansion nerveuse admirablement contrastée avec les solos, avant de conclure en une emphase plus dramatique. Deux ans plus tard, les Etudes symphoniques laissent entrevoir le goût de Ginastera pour tisser des ambiances inquiétantes au moyen des cordes aiguës en pizzicato: à la limite de la sourdine en certains endroits, sans jamais paraître arides, ces climats sont là encore contrastés avec des tutti brefs mais intenses. On retrouve une même utilisation des cordes aiguës nerveuses et angoissées dans la version pour orchestre de Gloses sur des thèmes de Pau Casals (1977) et son dernier mouvement au grotesque truculent. Ginastera revient enfin à un style moins avant-gardiste dans Iubilum (1980), pièce de circonstance chargée de célébrer le 400e anniversaire de la fondation de Buenos Aires qui, après sa fanfare dissonante initiale et son Adagio mystérieux, n’évite pas une certaine emphase dans son finale. Ce très beau disque permettra de découvrir plus avant ce compositeur justement considéré comme l’un des plus importants en Amérique du Sud au XXe siècle (Capriccio C5271). FC




Cav/Pag à L’Avant-Scène Opéra





Bien qu’il ne fût pas manquant au vaste catalogue de L’Avant-Scène Opéra, le numéro consacré à Cavalleria rusticana de Mascagni et Paillasse de Leoncavallo qui était disponible sous forme de réimpression numérique portait le numéro 50 et datait de mars 1983. Une nouvelle mouture est donc la bienvenue et la couverture a fière allure avec un beau titre Cav/Pag rouge sang et Roberto Alagna en Paillasse sur une très belle photo de la production zurichoise de Grischa Asagaroff. Car L’Avant-Scène Opéra, c’est surtout des livrets et leurs traductions, des articles de fond mais aussi l’iconographie qui est là pour poser les jalons esthétiques et historiques. On peut déplorer que désormais sa place soit plus réduite car les photos sont de plus en plus petites et les photos en pleine page ont quasiment disparu. Les nostalgiques pourront cependant conserver le numéro 50 dans son grand format duquel Vickers, Domingo et Obraztsova ornaient la couverture. Les articles ont été entièrement renouvelés hormis les discographies de Jean Cabourg dûment mises à jour que complètent les vidéographies de Jean-Charles Hoffelé. On a conservé aussi l’excellente traduction française des livrets par Yvelaine Duault. Parmi les articles disparus, on en regrettera bien sûr deux sur le vérisme et le réalisme signés Roland Mancini et Philippe Godefroy. La revue se veut désormais plus pratique et des articles comme «Introduction et guide d’écoute» (Bruno Poindefert) sont les bienvenus mais elle fait toujours place à de plus larges digressions comme celle de Timothée Picard sur «La griffe sonore de la mafia» qui extrapole sur Hollywood et le sang italien (Cav/Pag selon Scorsese, De Palma et Coppola). L’intéressante étude de Sandro Cometta sur la fonction binôme des deux opéras sans cesse remise en cause est aussi un passionnant sujet d’actualité. (n° 295, octobre 2016). OB




Cav/Pag à Covent Garden





Damiano Michieletto imbrique étroitement Cavalleria rusticana et Paillasse. Dans une communauté villageoise des années 1980, les deux drames se déroulent sur un court laps de temps: Santuzza et Lucia apparaissent dans l’opéra de Leoncavallo, tandis que Nedda effectue une apparition dans celui de Mascagni. Peu audacieuse, la mise en scène se signale par sa lisibilité, sa cohérence et sa restitution minutieuse de ce microcosme dans lequel le poids du machisme et de la religion se fait lourdement sentir. La direction d’acteur demeure assez soutenue, parfois artificielle, souvent opérante. Paillasse est le plus réussi: les idées de Michieletto et l’utilisation d’un plateau tournant changent quelque peu la perspective à la fin, quand le spectacle de la troupe itinérante se tient dans une salle de fête d’école. Cette production fait honneur à la réputation du Royal Opera House, qui réunit une distribution de haut niveau et stylistiquement sans grand reproche: passant parfois en force au détriment du lyrisme, Aleksandrs Antonenko dévoile un métal somptueux et une présence intense en Turiddu et Canio. Eva-Maria Westbroek convainc en Santuzza par la force de son incarnation et son chant fort maîtrisé tandis que Carmen Giannattasio compose une Nedda plus touchante mais tout aussi excellente vocalement. Evoluent à leur côté la Mamma Lucia idiomatique d’Elena Zilio et les remarquables Alfio et Tonio de Dimitri Platanias, dont la voix et le physique impressionnent. Antonio Pappano délivre une direction d’un souffle puissant, capable de pittoresque, de nuance et de lyrisme. Les choristes se montrent, quant à eux, irréprochables (Opus Arte DVD OA 1210 D ou Blu-ray OA BD7200 D). SF




Suite du legs Hickox: John Ireland




Chandos poursuit la réédition de certains des enregistrements les plus rares dus au chef britannique Richard Hickox (1948-2008), dont le décès d’une crise cardiaque, à seulement 60 ans, vint interrompre brutalement une activité discographique conséquente. C’est tout particulièrement la musique anglaise qui bénéficia de son infatigable curiosité pour les répertoires négligés, comme le démontrent les nombreux volumes de la série «The Hickox Legacy» depuis 2012 (voir par ailleurs les disques consacrés aux Apôtres et au Royaume d’Elgar, à Bridge et à Tippett). C’est au tour de John Ireland (1879-1962) de bénéficier de cet éclairage opportun avec l’un des trois disques que Hickox consacra dans les années 1990 à cet ancien professeur de Britten. L’œuvre la plus connue gravée sur ce disque est la Suite Downland, composée en 1932 pour cuivres, et ici proposée dans son arrangement pour cordes. Ireland réalisa lui-même l’adaptation des deux mouvements centraux en 1941 (alors publiés sous le titre Minuet and Elegy), avant que son élève Geoffrey Bush (1920-1998), lui-même compositeur, n’achève le travail en 1978. Cette œuvre néoclassique au ton heureux et serein semble parfois sonner comme un véritable hommage au Elgar lyrique des Variations Enigma - il est vrai brillamment emmené par le geste élégant et vif de Hickox, qui rappelle souvent la manière de Neville Marriner. C’est un Ireland beaucoup plus sombre que l’on retrouve en 1939 avec le Concertino Pastorale pour orchestre à cordes, où Hickox fait valoir toute sa virtuosité dans le finale survolté et vertical, moins dissonant que les mouvements précédents. On doit encore à Bush l’adaptation de deux extraits de la musique du film The Overlanders (1946), jadis enregistrés par Adrian Boult et le LPO (Lyrita, 1971, réédité en 2007). Il est à noter que ces extraits ne figurent pas dans la suite qu’en tira Charles Mackerras, en 1971 là aussi. On y découvre un Ireland plus vertical, avec un recours plus franc aux percussions. Autre curiosité enregistrée sur ce disque que le Poème orchestral (1904), une œuvre de jeunesse découverte après le décès du compositeur, qui démontre ici ses influences impressionnistes mâtinées d’un tempérament dramatique néo-wagnérien dans les tutti. Assurément une très belle réédition, magnifiée par le geste sûr de Hickox, parfaitement soutenu par un beau City of London Sinfonia (CHAN 10912 X). FC




Pour la Juliette et le Roméo




De ces Capulets et Montaigus (1830) à Zurich en 2015, retenons surtout la Juliette d’Olga Kulchynska et le Roméo de Joyce DiDonato. Séduisante par le timbre, le style et la justesse de la composition, la jeune soprano ukrainienne s’impose aisément face à la mezzo-soprano à la voix magnétique et à la virtuosité phénoménale, et ce n’est pas un mince compliment, compte tenu de la stature de la chanteuse américaine. Les autres chanteurs se montrent moins impressionnants mais ils ne déparent pas le plateau. Fabio Luisi prend la mesure de la partition, lyrique, élégante et tendue sous sa direction. Christof Loy déplace le conflit au milieu du XXe siècle, dans des intérieurs décrépits, vastes et vides. Le recours au flash-back suggérant que Juliette a été victime d’actes incestueux, la présence d’un double, personnage androgyne à la signification obscure, et le plateau tournant sans cesse constituent les principales idées de cette mise en scène plus intéressante que véritablement marquante (Accentus Music DVD ACC20353 ou Blu-ray ACC10353). SF




Un rare arrangement du Concerto pour violon de Reger




C’est peu dire que l’on connaît mal de nos jours la musique de Max Reger (1873-1916), quasi absent des programmes de concert en France. Pourtant admiré d’Arnold Schönberg, l’ancien professeur de Hindemith semble souffrir de certains préjugés attachés à sa musique postbrahmsienne, sévère et peu engageante. Pour autant, lors de sa courte vie, Reger sut embrasser différents styles, démontrant une curiosité artistique remarquable. Son Concerto pour violon de 1908 fait partie de ses œuvres les plus ambitieuses, non seulement par ses dimensions (près d’une heure de musique pour certaines versions!), mais également par la sévérité de son inspiration. Il faut ainsi aborder cette œuvre avec la concentration nécessaire pour bien en saisir toute la richesse. L’adaptation chambriste réalisée par le violoniste Rudolf Kolisch (ancien élève de Schönberg et Schreker) tourne ce concerto vers les mélodies fuyantes impressionnistes qui caractérisent son début, tandis qu’Elena Denisova se détache en contraste avec une belle force de caractère. Dans cet enregistrement réalisé en avril 2003 et précédemment publié par la Radio autrichienne (ORF), la battue alerte et enjouée d’ Alexei Kornienko, au tempo particulièrement vif, apporte quant à elle beaucoup de modernité à l’œuvre, l’éloignant de la traditionnelle référence à Brahms. Si les habitués de cette œuvre pourront être un peu déconcertés du fait de la perte de confort associée au grand orchestre, on notera que les couleurs assez pauvres de l’Ensemble Gustav Mahler, fondé par la violoniste russe et le chef autrichien, soutiennent correctement la soliste, mais déçoivent en comparaison dans les autres passages (Oehms Classics OC1862). FC



La rédaction de ConcertoNet

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com