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Levine échoue à Boston
10/30/2001


Faut-il à ce point manquer d’imagination, de courage, de responsabilité, d’intelligence et - tout simplement - d’oreille ! Car oui, c’est officiel depuis aujourd’hui, James Levine assurera la direction de l’Orchestre Symphonique de Boston à partir de 2004. Le chef le plus insipide du monde prendra la suite de Seiji Ozawa qui, lui, abandonne ses fonctions à la tête de l’orchestre pour se consacrer à l’Opéra de Vienne. Déjà, sa nomination à la tête de la Philharmonie de Munich à la suite du décès de Sergiu Celibidache apparaissait quasiment comme un gag : un petit tâcheron appliqué certes, mais sans intelligence aucune succède à l’un des chefs les plus doués de l’histoire. Mais cela ne lui suffit pas, il veut Boston ! Avec le Metropolitan Opera, qu’il continuera à diriger, il passera désormais plus de temps dans les avions que dans les salles de concerts. Sa venue à Paris, il y a quelques années avec le Philharmonique de Vienne, avait consterné le public : gestuelle ankylosée, totale absence de conception musicale, autosatisfaction niaise... Il faut - nous public - clairement manifester notre désapprobation pour ces jet-chefs qui sautent d’un avion à l’autre pour diriger ici et là, pour ces Levine (New York, Munich, Boston) ou ces Dutoit (Montréal, Paris, Tokyo) et montrer notre préférence pour ceux qui s’investissent dans la durée avec de vraies ambitions artistiques comme Simon Rattle (Birmingham puis Berlin), Bernard Haitink (Amsterdam puis Londres) ou Seiji Ozawa (Boston puis Vienne). Boston et Munich sont elles à ce point essoufflées et dénuées de vision pour faire un tel choix ? Se rappellent-elles qu’Esa-Pekka Salonen était quasiment inconnu lorsqu’il fut nommé à la tête du Los Angeles Philharmonic (pour succéder à Giulini !), de même que Myung-Whun Chung à l’Opéra de Paris, et Rattle à Birmingham, Haitink à Amsterdam, en leur temps ? Elles ont préféré la sécurité du petit rentier, opposons leur notre mépris.



Philippe Herlin

 

 

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