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L’été du mélomane professionnel
09/01/2015




L’été a commencé bien tristement. Notre ami Dominique Jameux nous a quittés. Un grand musicologue. Pour beaucoup, il fut le guide dans la musique de Berg et de Strauss. Pour nous tous, il fut le grand savant de l’Ecole de Vienne. Encore récemment, il a enrichi nos connaissances sur Chopin. Que dire de son travail sur le premier et le dernier opéra de Monteverdi et de Berg? Qui peut oublier ses émissions sur Les Maîtres chanteurs à Radio France? Nous étions voisins et nous nous rencontrions souvent en faisant nos courses ou en flânant autour du Luxembourg. Je me souviens de notre dernière conversation autour de cette curiosité représentée par la présence de la cellule la-si bémol-si-fa (A-B-H-F) chez Schönberg, au début de Pelléas et Mélisande au début du siècle et, vingt ans plus tard, dans la Suite lyrique de Berg, pour signifier Alban Berg Hanna Fuchs. Mystère. On en gardera un souvenir chaleureux.


L’opéra continue à me poser de graves problèmes. Grande déception avec la Carmen d’Orange. Jonas Kaufmann est un merveilleux ténor mais il n’est pas Don José. C’est encore plus vrai de Kate Aldrich en Carmen. La solution se trouve dans le film-opéra avec un comédien et un chanteur pour chaque rôle. Je pourrais en dire autant pour le Rigoletto d’Aix en Provence de Robert Carsen. Jusqu’à quand?
Peu d’activité en live à Paris. Pourtant, j’ai vécu de grands moments de musique. A Bagatelle, où l’Octuor de France nous a offert un inoubliable Quintette à deux violoncelles de Schubert et à l’Orangerie de Sceaux remise à neuf, avec le Trio Owon jouant le Trio «Dumky» de Dvorák ou le Quatuor Diotima dans La Jeune Fille et la Mort de Schubert et, surtout, La Nuit transfigurée de Schönberg. Un miracle à la fin de cette œuvre. Les dernières minutes sublimes et personne dans le public n’ose interrompre le silence par des applaudissements. Silence divin!


On rattrape tous les manques avec Mezzo et Mezzo Live HD. Que d’opéras! Rien que pour Donizetti, on a eu L’Elixir d’amour, Don Pasquale et Anna Bolena. De Britten, Le Songe d’une nuit d’été. De Verdi, un beau Macbeth de Londres, et encore et encore... et puis Mahler à l’honneur avec la Deuxième dans deux versions, l’une aussi belle que l’autre, la Quatrième, la Cinquième, la Sixième (avec Lorin Maazel qui nous a récemment quittés)... Comment vivions-nous du temps où il n’y avait rien de tout ça? Je me souviens du temps où, à chaque découverte, il fallait attendre que la radio la passe ou courir trouver un ami qui avait le disque. Trop d’abondance? Je ne le crois pas. C’est un vrai bonheur!


Bonne rentrée!


Benjamin Duvshani

 

 

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