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Le mois du mélomane professionnel
07/01/2015
Un mois de juin que j’ai passé, pour raisons de santé, à la maison. Heureusement que de nos jours, ceci n’empêche nullement une activité d’écoute très riche.
L’Orchestre symphonique de Montréal sous la direction de Kent Nagano nous a offert un concert hyper-romantique avec un programme abondant de chefs-d’œuvre: Prélude et Mort d’Isolde de Wagner, La Nuit transfigurée de Schönberg, la Huitième «inachevée» de Schubert et les Quatre derniers Lieder de Strauss merveilleusement chantés par Miah Persson. Qui dit mieux?
Pour rester avec le même chef, la Septième de Mahler avec l’Orchestre philharmonique d’Israël, qui connaît cet œuvre à la perfection comme il nous l’a prouvé en 2007 au Théâtre des Champs Elysées.
Très beau concert de l’Orchestre de Paris sous la direction de son chef Paavo Järvi, avec le Concerto de Tchaïkovski interprété par Janine Jansen et, en seconde partie, la Cinquième de Chostakovitch. Je ne sais pas si Paganini était beau mais quel plaisir que de voir une grande violoniste qui sait aussi être si belle.
Justement, j’ai décidé de passer cet été où je dois rester à Paris avec Chostakovitch. Retrouvailles avec ce que je connais bien et découverte de ce que je ne connais pas encore. Eh oui, il y a des œuvres de Chostakovitch que je ne connais pas. C’est d’ailleurs vrai de tous les compositeurs. J’ai d’ailleurs déjà commencé en écoutant sa Huitième Symphonie par le Mariinsky et Gergiev. Au même concert, le Second Concerto pour violoncelle par Mario Brunello. Quel plaisir que d’écouter Gergiev expliquer sa relation avec les deux Concertos pour violoncelle et l’évolution de cette relation avec le temps!
Ça ne va toujours pas mieux avec l’opéra. On m’a promis monts et merveilles pour La Traviata mise en scène par Rolando Villazón. Je n’ai pas tenu au-delà de dix minutes. Je ne veux plus des fantasmes des autres, j’en ai suffisamment tout seul.
Pour un violoniste, la découverte d’un nouveau concerto est toujours un événement. Ce fut le cas pour le Concerto d’Esa-Pekka Salonen. L’orchestre qu’il dirigeait était celui de la Tonhalle de Zurich et la violoniste Leila Josefowicz. Belle découverte.
Je suis quand même sorti deux fois.
Une fois pour écouter Répons de Boulez à la Philharmonie dans une soirée très courue. J’avais assisté à la création de l’œuvre. Toujours autant de plaisir. Je crois vraiment que c’est son chef-d’œuvre.
La seconde fois, ce fut pour participer à une table ronde, premier événement du festival des Cultures juives, sur le thème «Musiques juives, un singulier pluriel». J’y ai parlé des nouvelles liturgies et de créations. Evidemment, il n’y avait pas de conclusion, et pour cause. L’art vivant ne se conclut pas.
Rendez-vous le 1er septembre pour «L’été du mélomane professionnel». Bon été plein de musique à toutes et à tous!
Benjamin Duvshani
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