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Le mois du mélomane professionnel
06/01/2015




Après tout le mal que j’ai dit de l’opéra, il est agréable d’en dire un peu de bien. Il s’agit de Macbeth donné du 4 au 16 mai au Théâtre des Champs-Elysées dans la mise en scène de Mario Martone avec l’Orchestre national dirigé par son chef Daniele Gatti. Classique et sobre, laissant au public le travail psychologique à faire sur les personnages. Excellents chanteurs, à commencer par le rôle-titre, assuré par Roberto Frontali. La voix de Susanna Branchini va merveilleusement bien avec l’air du somnambulisme du quatrième acte et l’air de Macduff chanté par le jeune Jean-François Borras est bouleversant. Deux petites réserves: la présence d’une femme nue parmi les sorcières – quel rôle? – et la danse du couple pour célébrer le sang versé. Excessif.


Deux concerts de l’Orchestre de Paris, l’un décevant et l’autre exaltant. Les 6 et 7 mai sous la direction de Jaap van Zweden, qui fut le Konzertmeister du Concertgebouw, David Fray nous a déçus dans le Vingtième Concerto de Mozart. Est-ce le fait d’utiliser un tabouret avec dossier qui donne une impression qu’il s’occupe d’autre chose en même temps? Das klagende Lied de Mahler qui suit ne rattrape pas l’impression guère positive laissée par la soirée. La récompense est venue trois semaines après avec Renaud Capuçon dans le Premier Concerto de Bruch. Parfait. Quelle merveille que cet encore, la «Danse des esprits bienheureux» de l’Orphée et Eurydice de Gluck «pleurée» par le violon seul. Après le troisième mouvement du concerto, si vif et trépidant, un moment de grâce absolu. Les encores peuvent être la meilleure et la pire des choses. Cette fois-ci, ce fut la meilleure. Une somptueuse Cinquième de Mahler sous la direction de Paavo Järvi pour clore une belle soirée.


Du côté de la télévision, une belle Turangalîla au festival de Budapest, sous la direction d’Iván Fischer avec Roger Muraro au piano et Valérie Hartmann-Claverie aux ondes Martenot, et un catastrophique Tristan et Isolde au Met. On pouvait espérer le meilleur et on a eu le pire. Mise en scène plate, décor insupportable. Si James Levine et l’orchestre ne déçoivent pas, la scène le fait. Robert Dean Smith n’a rien d’un jeune Tristan et Deborah Voigt, malgré ses qualités vocales, n’a rien d’une jeune Isolde. Il n’y a que Michelle De Young en Brangäne et le toujours magnifique Matti Salminen en roi Marke qui tirent leur épingle du jeu.


Vivement l’été après ce mois de mai où l’on ne pouvait vraiment pas faire ce qui nous plaisait.


Benjamin Duvshani

 

 

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