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Le mois du mélomane professionnel 09/01/2014
A la fin de ma chronique du mois dernier, je vous ai promis pour aujourd’hui un bilan de la saison 2013-2014. J’ai dû simplement oublier que le mois d’août parisien nous offrait trois mamelles nourricières de musique. L’Octuor de France à Bagatelle, le festival «Classique au vert» au parc Floral et le festival de l’Orangerie de Sceaux.
En deux dimanches, nous avons eu la joie de retrouver nos amis de l’Octuor avec un magnifique Quintette à deux violoncelles de Schubert dont l’Adagio fut un moment de grâce et de bonheur. Oui, une musique peut être d’une tristesse profonde et procurer en même temps du bonheur. Si vous ajoutez à cela la présence de deux enfants, une violoncelliste de 11 ans et une flûtiste de 9 ans jouant du Bach, du Haendel et du Fauré sur la pelouse devant l’Orangerie, vous vous imaginez la qualité d’un dimanche après-midi aoûtien à Paris. Il y avait aussi le Quintette pour clarinette de Mozart, que Jean-Louis Sajot connaît sur le bout des doigts et l’Octuor de Schubert que l’ensemble joue, comme toujours, parfaitement.
Au parc Floral, nous avons découvert un violoniste vénézuélien, Alexis Cardenas, qui, accompagné de l’ensemble sud-américain Reveco, nous a invités à une après-midi double. Une première partie classique, accompagné par la pianiste Natalia Medvedeva. Pugnani, Gluck, Falla et Ravel (Tzigane). Belle technique et belle musicalité. La seconde partie consacrée à des plats à la sauce sud-américaine où la surprise fut la Gigue de la Deuxième Partita de Bach qui se mariait si bien avec les guitares et les percussions. Avant le concert, j’ai eu la joie de découvrir un mélèze bleu de toute beauté qui a ajouté à mon enchantement. Il est sur le chemin qui mène au concert. Ne le ratez pas. Excellente idée que ce festival qui permet à ceux qui ne vont jamais au concert de faire leurs premiers pas dans la musique classique.
Le festival de l’Orangerie de Sceaux, qui se déroule sous une tente improvisée à cause des travaux à l’Orangerie, nous a invités à découvrir une jeune formation, le Quatuor Girard, qui domine le Huitième Quatuor de Beethoven et le Quartettsatz de Schubert. Avec le violoncelliste Henri Demarquette, il me permet de retrouver le Quintette de Schubert. Quelques difficultés dans l’expression, certainement dues à la jeunesse. Ils vont certainement les surmonter rapidement. On va les retrouver au parc Floral dans un programme Schubert et Chausson.
Et puis, une belle surprise. La télévision publique qui nous a permis d’assister en direct à la représentation de l’ Otello de Verdi des Chorégies d’Orange. Bien que n’étant pas un fan de Roberto Alagna, je l’ai trouvé excellent dans le rôle-titre. Et la mise en scène, sans folie, classique et plaisante à voir. Quand le «ringard» est de cette qualité, vive le ringard!
Qui a dit qu’on s’ennuyait à Paris en août? Et ceci, avec un temps pourri. Qu’est-ce que cela aurait pu être si le temps avait été vraiment estival!
Benjamin Duvshani
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