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Le mois du mélomane professionnel
03/01/2014





Tout mélomane sait, surtout quand il est un mélomane professionnel, que le plaisir de la musique classique n’est pas une affaire de quantité mais de qualité. Eh bien, durant ce mois de février qui est déjà court, je n’ai eu que peu de temps à consacrer à mon plaisir favori. Heureusement, j’ai pu me rattraper sur la qualité, surtout grâce à une soirée consacrée par Mezzo au regretté Claudio Abbado avec deux symphonies de Mahler, les plus belles (affaire de goût), la Neuvième et la Deuxième.


Je sais depuis longtemps que Mahler est certainement un des plus grands symphonistes de tous les temps sinon le plus grand. La richesse mélodique, la richesse harmonique, la liberté d’ouverture à tous les genres de musique y compris, parfois, ceux qui semblent «vulgaires» mais qui s’intègrent si bien dans le tissu musical. Et, par-dessus tout, l’orchestration. Tous les instruments participent à la fête sonore, soit seuls soit par des combinaisons d’une richesse sonores inouïe. Les idées véhiculées sont parmi les plus riches du répertoire, exprimant toutes les angoisses et les espoirs de cette époque faussement appelée «Belle». Beethoven, Berlioz, Wagner, comme inspiration, et tous les autres avec plus ou moins de présence. Le sommet!


La Neuvième était donnée avec le Gustav Mahler Jugendorchester, dans la création duquel Abbado a joué le rôle que l’on sait. Tous ces jeunes qui arrivent à exprimer des sentiments qui ne sont pas toujours de leur âge grâce aux mains directrices du maître, surtout la gauche qui est un discours total de phrasés et de sentiments. La Deuxième, avec l’Orchestre du festival de Lucerne, dans sa richesse presque invraisemblable chez un jeune compositeur qui est au début de sa route. Nous étions comblés.


Quelques jours avant la fin du mois, toujours grâce à Mezzo, nous avons pu assister à une curiosité, du moins en France, car les Allemands nous l’ont déjà servie maintes fois. La présentation des Indes galantes de l’Opéra de Bordeaux commence par une scène où cinq jeunes hommes et cinq jeunes femmes dansent tout nus sur la musique de Rameau. Ils sont tous beaux et la metteure en scène et chorégraphe Laura Scozzi essaie de nous donner une chorégraphie parlante. Le médecin, gynécologue et sexologue que je suis ne fut pas du tout choqué. Le seul reproche serait esthétique. L’homme possède un organe qui peut apparaître sous deux formes, l’une belle et triomphante et l’autre moins belle et moins triomphante. Comme on ne peut garantir que c’est la forme belle qui sera présente sur scène, il vaut peut-être mieux le cacher.


Le mois prochain, nous serons déjà au printemps.


Benjamin Duvshani

 

 

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