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CD, DVD et livres: l’actualité de mai
05/15/2013



Les chroniques du mois




 Sélectionné par la rédaction


   Weinberg par A. Brewster Franzetti






 Oui!

Leonardo García Alarcón dirige Mozart
Rumon Gamba dirige Rózsa
Marek Janowski dirige Tannhäuser
Marek Janowski dirige Tristan et Isolde
Rachid Safir dirige Cresta et Gesualdo
Emil Gilels interprète Beethoven
André Watts interprète Liszt
Mikhaïl Rudy interprète Liszt
Lionel Bringuier et Nelson Freire aux Proms
Rigoletto à Parme (2008)
Œuvres chorales et concertantes de Rautavaara
Le pianiste Fabio Martino
Le pianiste Konrad Skolarski
Ian Bostridge chante Britten
Thérèse de Massenet
Etsuko Hirose interprète Borodine




 Pourquoi pas ?

Les Noces de Figaro à Glyndebourne (1973)
François-Frédéric Guy interprète Beethoven
Evgeni Koroliov interprète Beethoven
Fabrizio Chiovetta interprète Schubert
Caroline Weichert et Clemens Rave interprètent Grainger
Tra Nguyen interprète Raff
Alexander Paley interprète A. Rubinstein




Pas la peine
Les Noces de Figaro à Florence (2003)
Timothy Ehlen interprète Beethoven
Beth Levin interprète Beethoven
Rufus Choi interprète Liszt
Vardan Mamikonian interprète Liszt
Le pianiste Pavel Kolesnikov
Anthologie Britten chez Virgin
Alvaro Cendoya interprète Ponce
Elisaveta Blumina interprète Silvestrov
Neeme Järvi dirige Raff




Hélas!
Jean-Claude Henriot interprète Beethoven
Guillaume Vincent interprète Rachmaninov







Le match du mois


    
    
Sonate de Liszt: R. Choi, V. Mamikonian, M. Rudy et A. Watts







En bref


Un Rigoletto idéal
Rautavaara mis en boîte par Ondine
Lionel & Nelson at the Proms
Trois nouveautés Grand Piano: Grainger, Ponce et Silvestrov
Thérèse de Massenet: une révolution et une révélation
Kolesnikov, Martino et Skolarski, pianistes des années quatre-vingt
Centenaire Britten: mélodies et best of
Raff au piano et à l’orchestre
Un Schubert de plus mais pas de trop
Rachmaninov, Balakirev, Rubinstein: le piano russe dans tous ses états





Un Rigoletto idéal





Formidable Leo Nucci! A 66 ans, son Rigoletto à Parme en 2008 témoigne d’une épatante santé vocale – timbre magnifique, phrasé mordant – et de sa capacité à s’identifier à ce personnage à la fois poignant et misérable. La Gilda de Nino Machaidze convainc également: de la rondeur, de la tenue et l’aura d’une grande soprano. Le Duc de Mantoue de Francesco Demuro a ce sex appeal qui le rend arrogant et irrésistible, autrement dit à la fois détestable et séduisant. Un bon Sparafucile (Marco Spotti) et une non moins remarquable Maddalena (Stefanie Irányi) complètent cette solide distribution. Dirigé avec précision par Massimo Zanetti, l’orchestre joue serré et sonne pleinement. Sombre, voire sinistre, mais agrémentée d’un peu de nudité féminine, la scénographie se conforme à l’esprit de l’œuvre (C Major 723208). SF




Rautavaara mis en boîte par Ondine


        


Les enregistrements de la foisonnante musique chorale d’Einojuhani Rautavaara, édités par le label finlandais Ondine, sont un coup d’essai autant qu’un coup de maître, l’intégrale en cours constituant à n’en pas douter la référence incontournable de l’œuvre du compositeur né à Helsinki en 1928. Par cette rétrospective consacrée à des partitions publiées entre 1953 et 1998 (avec des enregistrements effectués de 1995 à 2002), Rautavaara démontre la variété de ses talents, émouvant moins dans le recueillement des compositions religieuses (Vigilia. All-Night Vigil in Memory of St. John the Baptist, Magnificat, Missa duodecanonica, Canticum Mariae Virginis...) que dans la ferveur des autres pièces (Ludus verbalis, Lorca Suite, Praktisch Deutsch, Canción de nuestro tiempo...). Ainsi True & False Unicorn. A Tapestry of Voices (dans la version de référence de Timo Nuoranne avec les forces de la Radio finlandaise) demeure-t-elle l’un des marqueurs de l’œuvre protéiforme de Rautavaara. D’autant plus emblématique que la partition de 1971, revue en 1974, fut révisée en 2000, accentuant la place de la voix au détriment de celle de l’électronique pour mieux souligner l’humanité d’une composition tout autant marquée par l’immédiateté du sentiment que par l’ambigüité énigmatique de son message, emprunté au poète James Broughton («I am myself my own true and false. I am myself my real unreal. He is my unicorn, and I am he»). Difficile également de ne pas succomber à l’envoûtement d’On the Last Frontier, fantaisie pour chœur qui trouve l’impeccable Chœur philharmonique finlandais comme transporté vers des sommets de mysticisme par le Philharmonique d’Helsinki de Segerstam. Une œuvre chorale à la richesse éclectique, d’intérêt certainement inégal, probablement parce qu’inachevée – on ne trouvera ainsi pas la Missa a capella (2011) dans le coffret –, fuyante comme une licorne... Mais une œuvre inspirée et sincère (coffret de quatre disques ODE 1186-2Q). Moins connu (mais pas moins accessible) que celui consacré au corpus symphonique, le coffret de quatre disques consacré aux douze Concertos (pour une large gamme d’instruments: violon, flûte, violoncelle, clarinette, harpe, piano) demeure disponible... et tout aussi indispensable (ODE 1156-2Q). GdH




Lionel & Nelson at the Proms





En août 2010, Lionel Bringuier (né en 1986), qui n’est pas encore le directeur musical désigné de la Tonhalle de Zurich, fait ses débuts aux Proms, alors qu’il n’a pas encore vingt-quatre ans. Mais il a déjà dirigé l’Orchestre symphonique de BBC, dont le general manager était membre du jury du concours de Besançon lorsqu’il en remporta le premier prix (2005). En cette soirée pluvieuse, le festival londonien a revêtu ses inamovibles atours estivaux – décoration rutilante, musiciens en veste blanche – et le public, debout au parterre comme il se doit, a rempli l’immense Royal Albert Hall, applaudissant entre les mouvements et encourageant de la voix l’installation du piano sur la scène. Dans cette ambiance si particulière et dans une acoustique dont la prise de son ne parvient pas toujours à dissimuler l’intense réverbération, le jeune chef français donne d’emblée le ton avec une fougueuse ouverture Le Corsaire de Berlioz. Il trouve ensuite, dans le Second Concerto de Chopin, un terrain d’entente avec Nelson Freire, serein et apollinien, qui offre son bis coutumier, l’arrangement par Sgambati de la «Plainte d’Orphée» extraite du «Ballet des esprits bienheureux» d’Orphée et Eurydice de Gluck. Dans la seconde partie, entièrement française, Bringuier cultive volontiers les contrastes, quitte à appuyer parfois excessivement, mais la clarté de son Roussel (Troisième Symphonie) comme la théâtralité de son Ravel (Seconde Suite de Daphnis et Chloé) trouvent, sous les caméras vives et complices d’Andy Sommer, un bon répondant dans un orchestre réactif au sein duquel brille plus particulièrement la section des cuivres (BelAir Classiques BAC079). SC




Trois nouveautés Grand Piano: Grainger, Ponce et Silvestrov


                       

                


Grand Piano continue son exploration du répertoire pianistique avec ces trois livraisons d’intérêt inégal. De Percy Grainger (1882-1961), le Duo Bilder, formé de Caroline Weichert et Clemens Rave, livre une heure de musique pour deux pianos ou quatre mains, qui témoigne de la «recherche d’un idiome puisant dans toute la gamme des influences traditionnelles et populaires» (R. Whitehouse). Sans casser trois pattes à un canard, l’écriture de Grainger en fait une matière idéale pour ceux qui souhaitent s’adonner aux plaisirs du piano à deux... au travers d’entêtantes mélodies originales (Song from the Faroe Islands, Harvest Hymn) ou de ludiques exercices de rythme (Spoon River, Molly on the Shore). On saluera plus spécialement le concentré de fraîcheur de la Fantaisie sur «Porgy and Bess», qui fait défiler – vingt minutes durant – les thèmes de Gershwin autour d’une architecture moins subtile qu’implacable (GP633). L’éditeur lance également une série de huit disques consacrés aux œuvres pour piano de Manuel Ponce (1882-1948). Intéressant mais limité, renvoyant l’image d’un Mexique suave et mélancolique, ce premier volume (de moins d’une heure) – essentiellement constitué de petites pièces charmantes et doucement sucrées (dont l’inévitable Estrellita) – laisse sur sa faim. L’interprète s’y dévoile d’ailleurs assez peu, offrant un jeu conventionnel et propre. Fort heureusement, les plus consistantes Sonatine et Quatre danses mexicaines viennent révéler, dans le toucher du pianiste espagnol Alvaro Cendoya, un engagement plus persuasif (GP638). Enfin, malgré tout le talent d’Elisaveta Blumina (dédicataire des Deux valses, opus 153 au programme de cet album) et plus d’une demi-heure de «world premiere recordings», la musique pour piano de Valentin Silvestrov (né en 1937) peine à convaincre de sa consistance. On cherche vainement les sous-entendus dans la nocturnale Naive Musik (sublimée par le toucher lyrique de la pianiste). On ne parvient pas à dépasser l’horizon romantique de l’élégiaque Kitschmusik. Quant au Messager, il nous endort davantage qu’il nous donne les clefs de ce langage musical peut-être trop subtilement anachronique (GP639). GdH




Thérèse de Massenet: une révolution et une révélation





Créé le 7 février 1907 à l’Opéra de Monte-Carlo, Thérèse compte parmi les ouvrages les plus méconnus de Massenet, encore que son sort paraisse plus enviable que celui de Sapho, Ariane ou Bacchus pour ne citer que quelques exemples. Ce drame musical en deux actes et d’une heure seulement repose sur un livret qui a pour cadre la Révolution française. Il ne s’y passe toutefois pas grand-chose puisque l’argument se concentre sur la relation triangulaire entre Thérèse, son mari André Thorel et son premier amour Armand de Clerval. Malgré les sentiments qu’elle éprouve encore pour ce dernier, l’héroïne se sacrifie en hurlant «Vive le roi» à la foule qui emmène son époux à la Conciergerie. Massenet n’innove pas vraiment mais son invention mélodique, son orchestration (intervention ponctuelle d’un clavecin), son sens des climats ainsi que son imparable efficacité dramatique suscitent l’admiration. Capté au Festival de Radio France et Montpellier l’année passée, cet enregistrement rejoint les versions Bonynge (Decca) et Albrecht (Orfeo) en leur opposant de solides atouts: une présentation luxueuse, comme d’habitude avec ces livres-disques produits par le Palazzetto Bru Zane, et une interprétation au point. Entièrement investis dans leur rôle, Nora Gubisch (Thérèse pleine de bravoure et de sentiments), Charles Castronovo (Armand) et Etienne Dupuis (André) chantent avec classe et panache mais la diction, qui néglige les consonnes, reste en deçà des attentes. Alain Altinoglu obtient de l’Orchestre de l’Opéra national de Montpellier un fini instrumental, une cohésion et une précision qui rendent justice au compositeur. Pourvu que l’institution vénitienne continue à défendre les ouvrages rares de Massenet dans de telles conditions, comme Le Mage que Saint-Etienne a présenté en novembre dernier ) et qui ferait bien de rejoindre sans tarder cette collection remarquable (Ediciones Singulares ES 1011). SF




Kolesnikov, Martino et Skolarski: génération eighties


                       

                 


Un Russe, un Brésilien et un Polonais. Trois pianistes nés dans les années 1980 proposent une carte de visite discographique de leurs jeunes talents. Lauréat de l’édition 2012 du concours Honens de Calgary (qui a notamment révélé Georgy Tchaidze), Pavel Kolesnikov (né en 1989) se prête à l’exercice périlleux du direct – avec ces bandes live sans retouches (lire ici) – et propose un Chopin éloquent et bien charpenté mais manquant de moelleux (Troisième Sonate), un Beethoven sobrement scolaire mais qui échoue dans la rythmique fragile du mouvement central (Sonate «Clair de lune»), un Schumann sans grande imagination – mais non sans charme ni douceur (Scènes d’enfants). Un très probant Premier Concerto de Tchaïkovski (avec le Philharmonique de Calgary de Roberto Minczuk) renseigne davantage sur les raisons du premier prix attribué au pianiste russe, qui s’associe à Johannes Moser pour une chaleureuse Seconde Sonate pour violoncelle de Mendelssohn (double album Honens 201203CD et 201204CD). Fabio Martino (né en 1988) propose un programme plus original, associant Brahms et Schumann à des œuvres contemporaines qu’il porte brillamment au disque: les luxuriantes Estudos Intervalares (2000) du Brésilien Edino Krieger (né en 1928) et la plus austère – on sent l’influence de Darmstadt – mais non moins éclatante Troisième Sonate (2011) de l’Allemand York Höller (né en 1944). Démontrant une intéressante maîtrise de la pulsation schumanienne dans les Fantasiestücke opus 111, l’interprète paulista exalte la sensibilité à fleur de peau de la Première Sonate de Brahms, dont il doit encore apprendre à arrondir certains angles (Allegro, Finale) mais dont il cerne déjà l’architecture touffue et le message protéiforme. Une révélation (Oehms Classics OC427). S’attaquant au répertoire russe, le pianiste polonais Konrad Skolarski (né en 1980) intéresse tout autant. S’il n’évite pas tous les pièges de la sur-interprétation dans la Seconde Sonate (... n’égalant pas Lugansky), il livre – malgré quelques temps morts et certains instants inutilement décoratifs (dans la sélection de Préludes notamment) – un Rachmaninov qui convainc, avec du souffle et du lyrisme (y compris dans la sublime «Elégie» en mi bémol mineur). Un lyrisme qui noie littéralement la Fantaisie en si mineurde Scriabine, à la pédale omniprésente mais à l’intensité probante. La Deuxième Sonate de Prokofiev dévoile d’autres qualités – à commencer par le sens de la narration et de l’ironie –, celles d’un artiste déjà accompli (Dux 0735). GdH




Centenaire Britten: mélodies et best of


        


Accompagné par Antonio Pappano au piano et Xuefei Yang à la guitare, Ian Bostridge (né en 1964) propose des mélodies de Benjamin Britten moins fréquentées que Les Illuminations ou la Sérénade – telles ces étranges Songs from the Chinese, déclamées en troubadour par un ténor rhapsodique à souhait. Incontestablement plausible face aux Winter Words que, comme un poisson dans l’eau des poèmes de Thomas Hardy, il déclame avec un naturel d’une grande expressivité. Troublant de vérité crue dans Who are these Children? – un recueil aussi emblématique de l’obsession de l’enfance que de l’aversion pour la guerre: «the blood of children corrupts the hearts of men» (William Soutar). La voix – très caractérisée avec son amertume fluette et ses fortissimos tendus – ne séduit qu’à moitié dans les Michelangelo Sonnets, un tantinet claironnés dans un italien âpre – qu’on souhaiterait remplis de plus d’intensité et de chair. Mais avec les Hölderlin-Fragmente (chantés dans un allemand globalement idiomatique), la voix empoisonnée et cristalline de Ian Bostridge fait merveille – tour à tour inquiétante et chimérique, menaçante et contemplative, réelle et irréelle, présente et absente... (EMI 4 33430 2). La même équipe sera bientôt à l’affiche d’un War Requiem gravé avec l’Académie Sainte-Cécile de Rome et le concours d’Anna Netrebko et Thomas Hampson (parution annoncée pour septembre 2013). En cette année où l’on fête le centième anniversaire de la naissance de Benjamin Britten (1913-1976), Virgin a, par ailleurs, tenté d’en réunir le «Very Best Of» en un coffret de trois disques! Exercice évidemment limité par nature et qui ne peut réussir à donner autre chose qu’une image partielle voire frustrante du génie du compositeur d’Aldeburgh. Mais la compilation est habile, permettant notamment d’accéder – pour une dizaine d’euros – au Young’s Person Guide to the Orchestra et aux Interludes marins de «Peter Grimes» (dans l’interprétation tranchante de Libor Pesek avec l’Orchestre de Liverpool) ainsi qu’à nombre d’extraits marquants de la musique de chambre, symphonique et lyrique de Britten (6 02679 2). GdH




Raff au piano et à l’orchestre


        


Joachim Raff (1822-1882) suscite un regain d’intérêt discographique. Grand Piano a ainsi entrepris une publication des œuvres pour piano confiée à Tra Nguyen. Si la pianiste britannico-vietnamienne y paraissait manquer de moelleux, le premier volume – révélant une merveilleuse Fantaisie en si majeur – avait davantage convaincu que le deuxième. Confirmant le constat d’un toucher timide voire ordinaire (mais solide et convaincu), le troisième volume apporte une flopée de world premiere recordings et quelques bonheurs – à côté de pièces plus salonnardes (Impromptu-Valse, Fantaisie-Polonaise). Les «rêveries», «romances» et autres «nocturnes» de l’Album lyrique (1844-49) forment un recueil de trois quarts d’heure rempli de fraîcheur et de charme – sans lourdeur aucune (... ni génie mendelssohnien). Un charme qui agit avec plus de force dans les Cinq Eglogues (1861), débordant de lyrisme poétique, toutes d’un clair-obscur néo-chopinien (GP634). Le tout-terrain Neeme Järvi ressuscite la Deuxième Symphonie (1866) du compositeur suisse, ainsi que quatre préludes symphoniques composés en 1879. Comme ConcertoNet le relevait à l’occasion d’un concert genevois, «servir un composteur oublié est une spécialité de Neeme Järvi»! La Symphonie n° 2 sonne néanmoins de manière très académique, un peu pompeuse et laisse transparaître – malgré le charme de l’ensemble – peu de caractère et de personnalité. Parce que plus concentrés, les préludes shakespeariens semblent également plus inspirés – notamment une Tempête haute en couleurs et un Macbeth richement illustratif. Roméo et Juliette – une partition dont Avrohom Leichtling semble croire, dans la notice, qu’elle «annonce Webern» – et Otello sont en revanche bien conventionnels. L’exécution de l’Orchestre de la Suisse ne souffre, elle, d’aucun reproche (Chandos CHSA 5117). GdH




Un Schubert de plus mais pas de trop





Adoubé par Paul Badura-Skoda, Fabrizio Chiovetta a enregistré la Sonate D. 960 et les Moments musicaux de Schubert. Le pianiste natif de Genève maîtrise son sujet mais, s’il opte pour des tempi bien choisis, le fil du discours se rompt parfois. Néanmoins, son interprétation mesurée et sensible comporte de nombreuses vertus: sonorité avenante et richement timbrée, jeu ferme et articulé, souci de la forme et du fond. Ce disque a peu de chances de s’imposer au sein d’une discographie foisonnante mais voilà assurément un pianiste à connaître (Claves CD 50-1213). SF




Rachmaninov, Balakirev, Rubinstein: le piano russe dans tous ses états


                       

                 


Le piano russe connaît des fortunes diverses au disque. Avec de beaux moyens et un geste ample, Guillaume Vincent (né en 1991) s’attaque aux Préludes de Rachmaninov: une interprétation vide de sens, par moments complètement dénervée et statique (... un comble dans ce répertoire!), stylistiquement hors-sujet (double album Naïve V5296). Etsuko Hirose (née en 1979) a les doigts plus heureux dans un programme dédié à Balakirev et construit autour de la Sonate en si bémol mineur – une œuvre composite à laquelle son toucher agile et fin apporte de l’unité et même de la grâce. Quelques petites pièces (dont l’irrésistible Alouette d’après Glinka) viennent l’entourer, avant qu’Islamey – qui pourra sembler timide vu le contexte discographique – ne conclue cet album convaincant. Balakirev, une bonne pioche pour la pianiste japonaise – après deux albums Chopin et Schumann fort décevants (Mirare MIR 181). De son côté, Delos réédite un enregistrement de 1993 dans lequel Alexander Paley (né en 1956) interprète avec fougue les Deuxième et Quatrième Concertos d’Anton Rubinstein (1829-1894). Avec le concours enthousiaste d’Igor Golovchin et de l’incisif Orchestre symphonique de Russie, Paley interprète ce compositeur prolifique (d’origine moldave comme lui) aussi bien que cette musique (à cheval sur plusieurs styles et qui s’étire en longueur) puisse l’être (DRD 2013). GdH




La rédaction de ConcertoNet

 

 

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