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Le bon choix pour Radio France
04/22/2013
M. Franck (© Pasi Liesimaa)
La nouvelle a été annoncée dès l’aube sur les antennes de Radio France, qui a effectivement tout lieu de s’en réjouir: Mikko Franck (né en 1979) signait ce matin même un contrat de trois ans (renouvelable) avec le Philharmonique de Radio France à compter de septembre 2015. D’ici là, Myung-Whun Chung prolongera son mandat de directeur musical, entamé en 2000. Trois rendez-vous entre le chef finlandais et le Philhar’ étaient d’ores et déjà programmés au premier semestre 2014 salle Pleyel: le 24 janvier (Schönberg et R. Strauss), puis les 23 et 30 mai (Debussy et Rautavaara), sans compter sa venue les 11 et 12 décembre à l’Orchestre de Paris (Prokofiev et Chostakovitch).
On avait peut-être espéré Lionel Bringuier, un autre talent précoce de la baguette, qui entretient lui aussi une excellente relation avec les musiciens français, mais la Tonhalle de Zurich a été plus rapide en décidant en octobre dernier de lui confier la succession de David Zinman. Mikko Franck ne constitue toutefois en rien un second choix, comme l’ont montré ses nombreuses prestations dans la capitale depuis près de dix ans. Car Radio France a eu le flair de l’inviter, alors qu’il n’avait que 24 ans, dès novembre 2003 avec le Philhar’ et janvier 2004 avec le National.
Depuis, le public français a donc pu l’apprécier à de nombreuses reprises dans des répertoires très différents, aussi bien avec le Philhar’, à Paris (voir ici et ici) comme à Orange dans Tosca (voir ici), qu’avec le National (voir ici). En outre, un excellent album consacré à Debussy est même venu déjà consacrer l’excellente entente avec sa future formation, ce que ArteLiveWeb permet de confirmer dans le Concerto pour violon de Sibelius (avec Leila Josefowicz) et la Deuxième Symphonie de Sibelius captés le 5 avril dernier à Pleyel.
Directeur artistique de l’Orchestre national de Belgique entre 2002 et 2007 (voir ici), Mikko Franck, qui ne poursuivra pas au-delà de cette année les fonctions de directeur musical et artistique de l’Opéra national de Finlande qu’il exerce depuis 2006, n’est pas un de ces chefs cumulant sur trois continents les emplois permanents tout en multipliant les apparitions à la tête d’autres phalanges et il aura assurément à cœur de travailler en profondeur avec le Philhar’. Une inquiétude ne doit cependant pas être passée sous silence: il a dû annuler certains de ses concerts ces dernières saisons, toujours taraudé par une colonne vertébrale souffrante qui le contraint à diriger assis. Mais il faut rester optimiste: déjà à deux reprises cette saison, c’est lui qui est venu remplacer des confrères malades, Chung au Philhar’ pour un Tristan très remarqué en octobre, puis Boulez à l’Orchestre de Paris en décembre.
Le nom de Jukka-Pekka Saraste avait été avancé il y a près de quinze ans pour la succession de Marek Janowski: avec Mikko Franck, c’est à une autre génération et à un autre représentant de cette brillante école de direction d’orchestre, lui aussi formé par l’incontournable Jorma Panula à l’Académie Sibelius, qu’il revient finalement de planter le drapeau finlandais au Philhar’ – si ce n’est à Paris, où Susanna Mälkki achèvera cette saison un mandat de sept ans avec l’Ensemble intercontemporain.
Simon Corley
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