About us / Contact

The Classical Music Network

Editorials

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Le mois du mélomane professionnel
10/01/2012


Dans ma chronique du mois dernier, je vous ai décrit la grande émotion offerte par l’initiation d’un groupe d’enfants au premier mouvement du Concerto pour violon de Beethoven. Le hasard a fait qu’au début du mois de septembre j’ai pu leur faire voir ce morceau à la télévision. La violoniste m’était inconnue. Elle s’appelle Liza Ferschtman. Forte personnalité et contrôle remarquable de la technique et du contenu musical. Elle était accompagnée par l’Orchestre symphonique des Pays-Bas sous la baguette de Jan Willem de Vriend. Le résultat fut étonnant. Non seulement ils nommaient les thèmes au fur et à mesure de leur apparition mais ils ont même demandé une seconde écoute que j’ai pu leur offrir grâce à un enregistrement vidéo que j’avais réalisé. Il restait à résoudre le mystère de la cadence. J’en connais quelques dizaines mais elle n’était pas l’une d’elles. Pourtant, elle me semblait familière. Renseignements pris, il s’agissait de la cadence que Beethoven avait écrite pour la version piano de ce concerto, transcrite pour le violon par Schneiderhan.


J’ai retrouvé le Quatuor Prazák au festival de Sceaux après les avoir entendus au festival des Bauges. Toujours Haydn et Dvorák mais Chostakovitch au lieu de Smetana, le Septième, écrit après une longue période sans quatuors. Très court et très désespérant. Il faudra un jour étudier l’effet du stalinisme sur les différents compositeurs soviétiques selon leur sensibilité. Il est certain que Prokofiev résista mieux que Chostakovitch, chez qui le malheur sourd souvent. Doit-on le regretter ou bien y voir une chance d’entendre cette musique dense qu’on ressent à l’écoute à chaque fois et qui est souvent si bouleversante ?


Deux déceptions à Pleyel. D’abord, le concert de l’Orchestre de l’Académie du festival de Lucerne, sous la direction de Clement Power remplaçant Pierre Boulez, souffrant (voir ici). A côté de Sound and Fury de Manoury, riche de sonorités, et d’Erwartung de Schönberg, merveilleusement chanté par Deborah Polaski qui est chez elle dans cette œuvre, il y eut Speakings de Jonathan Harvey: malgré une longue présentation préalable, la partie informatique est bien peu ressortie à l’exécution. La seconde, le Stabat Mater de Poulenc, en ouverture de saison de l’Orchestre de Paris, qui manquait d’émotion. Peut-être parce que Mireille Delunsch a remplacé au pied levé Patricia Petibon, souffrante.


Nous l’avons retrouvée remise et en pleine forme quelques jours plus tard au monastère royal de Brou, où le festival d’Ambronay s’est déplacé, dans un programme baroque dont le thème fut «Amour et Folie». Quelle présence scénique!


Je n’oublie pas que septembre est le mois des grandes fêtes juives de Roch haChanah (nouvel an) et Kippour (jour du pardon) avec leur merveilleuse liturgie mélangeant des réminiscences du temps biblique, du Moyen-âge, du XVIIe (Salomone Rossi) et du XIXe, où apparaît l’harmonisation «romantique» avec Halévy, Schorr, Sulzer et d’autres. J’ai eu le bonheur de chanter le Kol Nidrey, qui a inspiré Bruch et Beethoven (dans le mouvement lent de son Quatorzième Quatuor), dans une assemblée où tout le monde était habillé de blanc. Un grand moment.


Benjamin Duvshani

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com