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CD, DVD et livres: l’actualité de juillet
07/15/2012



Les chroniques du mois




 Must de ConcertoNet


    Paul Meyer interprète Spohr




 Sélectionné par la rédaction


    Neeme Järvi dirige Wagner




 Oui!

«Division-Musick» par l’ensemble Musicke & Mirth
Walter Gieseking interprète Debussy
Théodore Paraskivesco interprète Debussy
Annie Fischer interprète Schumann et Beethoven
Ophélie Gaillard interprète Schumann et Liszt
Gerard Schwarz dirige Copland et Creston
Fabio Biondi dirige Telemann
Classiques norvégiens par Henning Kraggerud
Callas dans Traviata à Covent Garden (1958)
Kay Ueyama interprète les Variations Goldberg
«Années 1930» avec Stefano Bollani et Riccardo Chailly
Intégrale Chostakovitch de Vasily Petrenko (suite)
Trois trios français par le Trio Chausson
Le Duo Intermezzo interprète Piazzolla
Intégrale Haydn de Thomas Fey (suite)
Brigitte Fassbaender chante Brahms
Hjördis Thébault et Pierre-Yves Pruvot
Allison Brewster Franzetti interprète Weinberg




 Pourquoi pas ?

Véronique Bonnecaze interprète Liszt et Schumann
Le concours Reine Elisabeth 2012 (violon)
Quelles clefs pour mes notes ? de Pierick Houdy
Musique de chambre de Debussy (indésens! 040)
Marco Pedrona interprète Tessarini
Sebastian Weigle dirige Siegfried à Francfort
Mariss Jansons dirige Brahms
«Filia Sion» par l’ensemble Vox Clamantis
Œuvres d’inspiration danoise de Delius
Jordi Maso interprète Séverac
Olivier Vernet fête les vingt ans de Ligia
«Hirundo Maris» avec Arianna Savall
Quatre œuvres de Pascal Zavaro
Les Variations Goldberg à l’accordéon
Marylin Frascone interprète Rachmaninov
Tra Nguyen interprète Raff
Intégrale des Etudes de Cramer




Pas la peine
Juliana Steinbach interprète Debussy
Musique de chambre de Debussy (indésens! 042)
Frédérick Haas interprète les Variations Goldberg
Jaap van Zweden dirige Beethoven et Tchaïkovski
Mikhail Pletnev dirige Tchaïkovski
Henri Sigfridsson interprète Palmgren
Le Duo Commixtus interprète Paganini




Hélas !
Chenyi Li interprète Debussy
Valentina Igoshina interprète Chostakovitch
Siegfried Behrend interprète Vivaldi







En bref


Dallas: un univers impitoyable?
Deux Goldberg, deux clavecins: F. Haas vs K. Ueyama
Des Goldberg à l’accordéon
Quatre œuvres de Pascal Zavaro
Une introduction à l’opéra romantique français
«Années 1930» avec Stefano Bollani et Riccardo Chailly
Mikhail Pletnev remet Tchaïkovski sur le métier
Triplé de trios rares
Covent Garden, 1958: Maria Callas est la Traviata
Le style éthéré de l’Estonie
Les 20 ans de Ligia
Un Vivaldi trop pincé
Grand Piano: Cramer, Raff et Weinberg à l’honneur
Chostakovitch: la septième étape de Vasily Petrenko
Haydn: la seizième étape de Thomas Fey
Brigitte Fassbaender met le feu aux lieder de Brahms
Intermezzo avec Piazzolla
Delius en danois au Danemark
En Catalogne avec Déodat de Séverac
Henri Sigfridsson et le piano de Selim Palmgren
Paganini, virtuose du... basson
Une pianiste discrète
Le fil d’Arianna entre Méditerranée et Mer du Nord





Dallas: un univers impitoyable?


        


Comme bon nombre de grandes phalanges (... mais aucune française), l’Orchestre symphonique de Dallas a créé sa propre marque (DSO Live) afin de diffuser ses enregistrements, réalisés en public au McDermott Concert Hall du Morton H. Meyerson Symphony Center. Successeur d’Andrew Litton au poste de directeur musical depuis la saison 2008-2009, Jaap van Zweden (né en 1960) dirige les trois titres parus depuis 2008, captés entre novembre 2007 et septembre 2010, et désormais disponibles en téléchargement. Déjà auteur d’une intégrale des Symphonie de Beethoven voici quelques années avec l’Orchestre de la Résidence de La Haye, où il était alors en fonctions, il donne ici des Cinquième et Septième qui s’inscrivent dans la lignée actuelle mêlant instruments modernes et acquis des interprétations «historiquement informées»: tempi rapides, direction énergique, textures allégées, à la manière d’un Paavo Järvi (RCA), d’un Osmo Vänskä (Bis) ou d’un David Zinman (Arte Nova), quoique de façon sans doute moins radicale et aboutie, voire plus maniérée (DSOLive01). Les deux autres parutions sont consacrées à Tchaïkovski, avec d’abord sa Cinquième Symphonie: ici aussi, le chef néerlandais ne résiste pas à quelques effets malvenus et avance à vive allure, au risque d’apparaître parfois trop pressé et superficiel, impression probablement aussi corroborée par le brillant typiquement américain de l’orchestre. Le Capriccio italien qui complète ce disque (DSOLive02) et la Quatrième, qui ouvre l’autre disque (DSOLive03), manquent en revanche un peu de peps. Mais le complément de ce disque, la relativement rare Quatrième Suite «Mozartiana», témoigne de nouveau d’une direction plus inspirée. SC




Deux Goldberg, deux clavecins: F. Haas vs K. Ueyama


        


Les interprètes de ces Variations Goldberg vouent tous deux à leur instrument une admiration et un amour sincères. Le clavecin Henri Hemsch (1751) joué par Frédérick Haas est décrit comme un «véritable miracle sonore», celui de Kay Ueyama (un Johannes Ruckers de 1632, ravalé en 1745) est qualifié de «légendaire». Si leur beauté frappe effectivement d’emblée, le rendu interprétatif ne les met pas en valeur avec un bonheur égal. La version de Frédérick Haas apparaît, en effet, trop sage et trop sérieuse. L’instabilité volontaire du toucher met en valeur un luxe de détails... qui n’empêche pas une certaine monotonie d’ensemble (La Dolce Volta LDV01). Les Goldberg de Haas s’inclinent en tout cas devant celles – d’une facture plus traditionnelle, mais d’une jubilation plus épanouie – de Kay Ueyama. La claveciniste d’origine japonaise projette la partition de Bach dans un tourbillon symphonique envahissant mais grisant, débordant de sentiments, passant de l’humour piquant et léger au vertige de l’engagement jusqu’au-boutiste. Un disque réjouissant (Intégral Classic INT 221.188). GdH




Des Goldberg à l’accordéon





Les Variations Goldberg toujours – mais ni au clavecin, ni au piano... A l’accordéon classique! C’est la prouesse relevée par le Finlandais Janne Rättyä (né en 1974), qui bouscule les équilibres du texte de Bach pour mieux en magnifier les nervures rythmiques et faire exploser aux oreilles le génie de la polyphonie et l’infinie liberté du contrepoint. Certes, il s’agit d’une version abrégée de la partition (pas de reprises). Et d’un disque durant moins de quarante minutes. Mais il est complété par des prises alternatives des Variations n° 8, 9, 11, 12, 17, 22, 28 et 30 et l’originalité de la démarche de Janne Rättyä mérite qu’on y fasse un détour (ne serait-ce qu’en écoutant l’Ariaet la Première variation, ou la Vingt-cinquième variation). Un disque qui rappelle même – par moments – le choc ressenti lors de la parution de l’adaptation du Voyage d’hiver de Schubert chantée par Christoph Prégardien au milieu d’un ensemble où l’accordéon tenait déjà une place de choix (Ondine ODE 1209-02). GdH




Quatre œuvres de Pascal Zavaro





Après celui paru voici plus de six ans chez Densité 21, ce nouveau disque monographique consacré à Pascal Zavaro (né en 1959) présente l’enregistrement de quatre de ses partitions, réalisé au cours de différents concerts: trois avec orchestre – y compris le bref Exulte (2003) en «bonus» – avec Fayçal Karoui et l’Orchestre de Pau Pays de Béarn (où le compositeur fut en résidence en 2006-2007) et une de musique de chambre. Zavaro, comme d’autres musiciens «néotonaux» de cette génération – tels Bacri, Escaich, Girard et, en son temps de compositeur, Zygel – s’est abstrait de la pensée musicale dominante pour retrouver des voies plus traditionnelles: en témoigne parfaitement l’œuvre la plus développée de cet album, le brillant Concerto pour violoncelle (2006), créé en 2007 par Henri Demarquette. Donné au cours du même programme, Alia (2003) – «ascension» en hébreu – évoque l’échelle de Jacob, le caractère imagé du propos étant encore plus marqué dans Densha Otoko (2009) – «L’Homme du train» – pour trio avec piano, qui s’inspire d’un roman anonyme japonais (INTEGRAL Classic INT 221.176). SC




Une introduction à l’opéra romantique français





A l’écart du star system, Hjördis Thébault et son époux Pierre-Yves Pruvot défendent un répertoire qui suscite un timide regain d’intérêt grâce notamment au Palazzetto Bru Zane dont le logo orne le dos de la couverture: l’opéra romantique français. En voici un échantillon de sept duos extraits d’ouvrages rares voire rarissimes: Charles VI d’Halévy (mort en 1862... encore un anniversaire en passe d’être oublié cette année), Henry VIII de Saint-Saëns, Eve (pas à proprement parler un opéra mais qu’importe) et Le Mage de Massenet, Polyeucte de Gounod, Patrie! de Paladilhe (qui confère son titre à l’album) et Le Caïd de Thomas. Adoptant le style idoine, le couple brille dans ces pages vraiment dignes d’intérêt: voix ornée, vibrante et expressive pour l’une, charpentée, élégante et imposante pour l’autre. Dirigé par Didier Talpain, auteur d’un texte de présentation (en français et anglais) pédagogique, l’Orchestre philharmonique de Kosice affiche un niveau remarquable et soutient les chanteurs avec flamme mais aucune formation française n’était-elle prête à s’engager dans ce projet? Que ce disque ne comporte que des extraits d’œuvres dont il existe peu ou pas d’intégrales discographiques provoque une immense frustration. Il est donc temps que ce répertoire bénéficie des mêmes moyens dégagés pour Haendel et Vivaldi pour ne citer que deux compositeurs en vogue depuis nombreuses années (Brilliant Classics 94321). SF




Stefano Bollani et Riccardo Chailly au cœur des années 1930





Après un disque concertant consacré à Gershwin, dont le programme a été repris à l’Orchestre de Paris en l’hiver dernier, Stefano Bollani et Riccardo Chailly sont de nouveau réunis pour un enregistrement plus composite intitulé «Sounds of the 30s». Voici peu de temps, Roger Muraro, sous le titre «Reflets», faisait précéder le Concerto en sol d’une série de brèves pièces pour piano seul qui resituent Ravel et son inspiration dans leur contexte esthétique et historique. Ici, le concept est quasiment identique: le soliste et l’orchestre ne sont associés que dans cette œuvre, mais elle fournit le prétexte à une évocation des années 1930, proposant des pages... antérieures – Weill, avec une improvisation sur «La Ballade du souteneur» de L’Opéra de quat’sous et «Surabaya Johnny» de Happy End – ou... postérieures – le Tango de Stravinski dans sa version originale pour piano et dans son orchestration par Felix Guenther. Mais comme le Concerto de Ravel, la principale plage (par la durée) date bien du début des années 1930: Victor de Sabata s’y révèle comme un confrère inattendu de Gershwin ou Korngold dans la scintillante, jazzy et hollywoodienne Suite de son ballet Mille et une nuits. Pour faire vivre et briller toutes ces musiques, rien de tel qu’un pianiste de jazz à multiples casquettes, qu’un Orchestre du Gewandhaus en récréation et qu’un chef ayant déjà à son actif, chez le même éditeur et dans un répertoire voisin, une légendaire version des Suites de jazz de Chostakovitch (476 4832). SC




Mikhail Pletnev remet Tchaïkovski sur le métier


        


Après une première intégrale des Symphonies de Tchaïkovski (Deutsche Grammophon), Mikhail Pletnev remet ce chantier sur le tapis, de nouveau à la tête de Orchestre national de Russie, cette fois-ci chez PentaTone Classics, où les Quatrième à Sixième ont déjà été publiées l’an passé. Voici venu le tour de la Première «Rêves d’hiver», dans un disque qui compte également la célèbre Marche slave, et de la Deuxième «Petite Russie». L’impression qui ressort d’emblée de l’écoute est la beauté de l’orchestre, évidente de bout en bout de la Première. Le hautbois et les cors dans le deuxième mouvement, les cordes dans le troisième, les cuivres dans le dernier: tout est du plus haut niveau et n’a rien à envier à de plus célèbres phalanges. En revanche, l’interprétation en elle-même est sujette à davantage de critiques ou, en tout état de cause, de réserves. Pletnev multiplie les effets, qu’il s’agisse de ralentis extrêmement surprenants (la clarinette à 3’ ou l’ensemble de l’orchestre à 4’ dans le premier mouvement) ou d’accents que la partition ne comporte absolument pas (ainsi, les cordes, toujours dans le premier mouvement, à 12’19). Certes, interpréter demande à faire preuve d’un minimum d’imagination mais il importe tout de même que cela reste de bon goût. Or, que dire de la fin de la symphonie, extrêmement lourde et clinquante? Quant à la Marche slave, elle se caractérise surtout par une vulgarité tonitruante qui la disqualifie très rapidement. L’impression laissée par la Deuxième est peu ou prou du même ordre. L’orchestre est toujours aussi beau (le basson à la fin du premier mouvement, crépusculaire à souhait, les clarinettes au début du deuxième, dansantes comme des elfes de Casse-Noisette) et Pletnev donne à certains passages une vraie flamboyance. En revanche, pourquoi l’orchestre se croit-il obligé d’être aussi haletant dans le Scherzo? Pourquoi Pletnev opte-t-il pour de telles variations rythmiques comme à 6’35 dans le premier mouvement? Le véritable intérêt de ce second disque au minutage bien court réside dans l’enregistrement du premier mouvement originel de 1872, antérieur à la révision de 1879-1880. Mais que ce soit pour l’une ou l’autre des œuvres figurant sur ces deux disques, on en restera donc aux gravures signées Jansons, Svetlanov, Muti ou même Karajan qui, outre des orchestres encore supérieurs, livrent surtout une lecture bien plus convaincante et soignée (PTC 5186381 et PTC 5186382). SGa




Triplé de trios rares





Après Schubert, Chausson et Ravel puis Chopin et Liszt, le Trio Chausson, pour son quatrième disque chez Mirare, a choisi un programme chronologiquement et géographiquement cohérent mais surtout original: le Premier [sic] Trio (1880) d’un Debussy de dix-huit ans, qui ne fut publié qu’en 1986, et deux compositeurs rares voire oubliés. Ainsi de Cécile Chaminade (1857-1944) et de son Second Trio (1887), témoin d’une époque où la musique de chambre, de nouveau valorisée en France, s’inspire de l’exemple germanique: chevauchées et triolets évoquent Brahms, mais on n’est pas loin non plus de Saint-Saëns ou Fauré. Il en va de même du Trio (1893) de René Lenormand (1846-1932), auteur d’une Etude sur l’harmonie moderne et auteur de nombreuses mélodies (il fonda la société «Le Lied en tout pays»): dans cette œuvre éditée à Brême chez Schweers & Haake, le strict respect des formes consacrées n’empêche pas l d’une expression peut-être moins stéréotypée que chez Chaminade, qui l’emporterait en revanche par le brio et la variété de l’écriture instrumentale. Mais celui qui réserve le plus de surprises et se montre le plus personnel, notamment dans un Intermezzo plein de caractère, est bien Debussy, malgré sa grande jeunesse, guère suspect de complicité avec l’Allemagne dans ces pages composées à la demande de sa protectrice russe Madame von Meck pour une formation dont il était lui-même le pianiste. Le Trio Chausson défend ce passionnant triplé français avec sa fougue coutumière (MIR 163). SC




Covent Garden, 1958: Maria Callas est la Traviata





Cette Traviata londonienne, enregistrée à Covent Garden le 20 juin 1958, a été dépoussiérée par les ingénieurs d’ICA Classics, qui nous la présentent dans une sonorité ample et claire – d’une écoute plus confortable que les célèbres bandes d’EMI à Lisbonne la même année et à Milan trois ans plus tôt (pour un extrait, écouter ici). Sans faiblesse dans les premier et dernier actes, stratosphérique dans le deuxième, Maria Callas (1923-1977) – par l’intelligence de la caractérisation vocale, l’évidence de l’incarnation, la maîtrise de tous les registres du rôle et cette indescriptible capacité à émouvoir – y tutoie les étoiles... jusqu’à anéantir totalement dans la scène avec Giorgio Germont au II (pour une chronique en anglais, lire ici). Une Callas qui rayonne d’autant plus qu’elle est moins bien entourée qu’à la Scala en 1955 – même si l’Alfredo Cesare Valletti (au timbre ordinaire) et le Giorgio de Mario Zanasi (à la voix trop jeune pour le rôle) allient fiabilité et vaillance. La baguette solide de Nicola Rescigno domestique sans peine un orchestre impeccable (quoiqu’un peu âpre par moments). Indispensable pour tous les amoureux de Maria Callas (ICAC 5006. GdH




Le style éthéré de l’Estonie





Vox Clamantis, défenseur du chant médiéval, ne craint pas de chanter à l’occasion avec un continuo de guitares électriques aux sonorités irréelles. Pourtant c’est avec une grande sobriété que l’ensemble estonien chante ici a cappella, les belles voix peu vibrées amplifiées par une image sonore assez réverbérée qui restitue l’espace de l’église Saint-Nicolas d’Haapsalu. Le programme principalement de chants grégoriens inclut des compositions de Hildegard von Bingen, Pérotin, Petrus Wilhelmi de Grudencz et deux pièces d’Ars antiqua. Un air juif de Cochin souligne le sens triple du thème, la «Filia Sion», symbole de Marie, mais aussi de Jérusalem et du peuple juif. Les arrangements sont de Jaan-Eik Tulve, directeur artistique et chef de chœur. Principalement monophoniques, tout soupçon d’aspérité gommé, souvent à deux chœurs ou à teneur et chœur, les deux avec répons, ils restent proches de l’esprit grégorien mais Tulve peut à l’occasion harmoniser les strates entre le teneur et un bourdon éventuel ou pratiquer une fine polyphonie archaïque en particulier lors des motets. Le nombre des voix mises en œuvre, les différents timbres de celles-ci et le timbre du soliste sont à chaque fois sélectionnées avec soin en fonction des couleurs recherchées. Certains membres de l’ensemble pratiquent le chant diphonique – le bourdon peut en relever mais l’effet le plus saisissant reste le halo d’harmoniques aiguës qui illumine certaines pièces telle O Ignis spiritus de Hildegard. (ECM New Series 467 4499). CL




Les 20 ans de Ligia


    


Fondé par Olivier Vernet (né en 1964), Ligia fête ses vingt ans en publiant trois nouveautés. Hormis un Requiem de Cimarosa dirigé par Jérémie Rhorer (et sur lequel ConcertoNet reviendra prochainement plus en détail), on ne sera pas surpris que les deux autres parutions mettent en vedette l’orgue, en l’espèce les grandes orgues de la cathédrale Notre-Dame-Immaculée de Monaco, inaugurées en décembre dernier et dont Vernet est le titulaire depuis 2006. La première, intitulée «La Lyre de l’âme», regroupe les quelques pages que Déodat de Séverac, avant tout connu pour sa musique de piano, a consacrées à l’instrument. Aux antipodes de ses évocations pianistiques colorées et sensibles, le compositeur de Cerdana s’efface, même dans les cinq pièces sur un thème de carillon languedocien formant la Petite suite scholastique (1913), pour livrer les travaux très aboutis d’un ancien de la Schola cantorum, d’un contemporain de Vierne et d’un élève de Guilmant, dédicataire d’une très belle Suite en mi mineur (1898). A l’exception d’un Tantum ergo a cappella, Vernet accompagne ensuite, sur l’orgue de Saint-Laurent de Sausheim, la Maîtrise de garçons de Colmar dans quelques-uns des non moins rares motets (latins et français) aux forts effluves sulpiciens qu’écrivit ce fervent catholique (Lidi 0104244-12). Retour à Monaco pour un album de deux disques – le quatre-vingt-dixième de Vernet sur son propre label – présentant des œuvres en majorité françaises allant du baroque (Bach, Grigny, Hanff) à nos jours (des pièces de Gaston Litaize et Denis Bédard qui lui sont dédiées) en passant par Guilmant, Séverac, Alain, Duruflé et une inattendue «intégrale» Ibert: panorama qui met en valeur la splendide reconstruction de l’instrument de Jean-Loup Boisseau (1976) tout récemment menée à bien par le facteur belge Dominique Thomas et magnifiquement captée par les micros d’Eric Baratin, cofondateur de Ligia. Principalement consacré aux nouvelles caractéristiques techniques de l’instrument, le livret fournit en outre les instructions permettant de télécharger un «bonus vidéo» de près d’un quart d’heure, comprenant un «making of» – «Olivier Vernet enregistre» – et un «clip» – Toccata et Fugue en ré mineur de Bach (Lidi 0104245-12). Bon anniversaire! SC




Un Vivaldi trop pincé





Même si la notice de donne aucune précision à ce sujet, le présent disque est relativement ancien puisque sa première édition (chez CBS) date de 1975. C’est une explication; ce n’est pas une excuse. Consacré à la musique pour mandoline de Vivaldi, il comprend en vérité plus que cela puisqu’il nous permet également d’entendre un concerto pour luth, un concerto pour hautbois (le RV 452, un des sept concertos pour hautbois qui soient en do majeur) et un concerto pour deux hautbois (le RV 534, lui aussi en do majeur) sans d’ailleurs que les références du catalogue du Prêtre roux nous soient données. Les années 1970 marquaient non seulement les débuts du renouveau du baroque (Leonhardt et Harnoncourt commencent à enregistrer leur intégrale des Cantates de Bach en 1971) mais également la redécouverte de Vivaldi, qui sort alors d’une incroyable et durable éclipse. C’est l’époque où Vittorio Negri s’engage dans l’enregistrement de certaines de ses œuvres sacrées chez Philips, ce sont les débuts d’I Musici et de Claudio Scimone... Bref, on commence tout de même à interpréter cette musique: la déconvenue, pour utiliser un euphémisme, est ici totale. C’est bien simple: avec tout le respect qu’on doit à cette musique, plus qu’un orchestre à cordes censé jouer Vivaldi, l’orchestre à plectres du guitariste allemand Siegfried Behrend sonne comme un gamelan indonésien. Les cordes pincées (clavecin et mandoline) distillent un son dans l’Allegrocomme si elles avaient été enregistrées dans une cuisine, la basse continue étant au surplus d’une affligeante banalité et d’une lourdeur sans nom. Les sonorités s’avèrent généralement très métalliques comme on peut rapidement le constater en écoutant aussi bien le troisième mouvement du Concerto pour deux mandolines que le premier mouvement du Concerto pour luth. En outre, de manière générale, l’orchestre n’est jamais enjoué et ne distille aucun entrain, ce qui est paradoxal pour de telles partitions. Le seul léger atout que l’on pourrait trouver à ce disque est l’enregistrement du rare Concerto pour deux hautbois RV 534, mais son interprétation est tellement affligeante que l’enthousiasme retombe bien vite. Bref, retour aux fondamentaux (I Musici, Bernardini et autres) et oubli rapide pour ce disque bien mal fait et bien inutile (Acanta 233498). SGa




Grand Piano: Cramer, Raff et Weinberg à l’honneur


        


On avait salué avec enthousiasme le lancement du label Grand Piano: on se réjouit de voir arriver la suite (avec encore une flopée de premières mondiales au disque)! Après un remarquable premier volume, Allison Brewster Franzetti présente le «volume 2» de son intégrale de la musique pour piano de Mieczyslaw Weinberg (1919-1996), consacré à trois partitions du début des années 1950. Son engagement total comme son toucher magnétique continuent de servir la cause de Weinberg, au travers de sa fascinante Partita (1954) en dix mouvements – une musique d’apparence simpliste, mais qui transpire l’angoisse métaphysique –, de sa plus timide Sonatine (1951) – contrariée par le contexte de l’après-crise de 1948 (Weinberg sera arrêté en 1953 pour formalisme judéo-bourgeois... et sauvé par la mort de Staline) – et de sa Quatrième Sonate (1955) dédiée à l’un de ses plus fidèles soutiens, Emil Gilels (GP607). Joachim Raff (1822-1882) a lui aussi les honneurs d’un deuxième disque. Le premier avait apporté un grand bonheur – nuancé seulement par le piano un peu raide de Tra Nguyen. Si le toucher de la pianiste britannico-vietnamienne continue de manquer de moelleux, les œuvres figurant le «volume 2» se révèlent aussi moins attachantes: la Fantaisie-Sonate (1871) – pas aussi inspirée que la merveilleuse Fantaisie en si majeur (du «volume 1») –, les Variations sur un thème original (1873) – près d’une demi-heure de musique qui tarde à s’emballer – et les Quatre Pièces (1875) – sucrées mais appétissantes (GP612). Enfin, un double album propose le tout premier enregistrement complet des Quatre-vingt-quatre Etudes (1804-1810) de Johann Baptist Cramer (1771-1858) – charmants exercices de style inspirés par Bach et Scarlatti – partagé entre trois pianistes (Alessandro Deljavan, Gianluca Luisi et Giampaolo Stuani) et prolongé par les Huit Etudes d’après Cramer (1897) de Busoni (GP613-614). GdH




Chostakovitch: la septième étape de Vasily Petrenko





Le parcours entrepris chez Naxos par Vasily Petrenko (né en 1976) et l’Orchestre philharmonique royal de Liverpool, dont il est le principal conductor depuis 2006 et le chief conductor depuis 2009, dans le corpus des Symphonies de Chostakovitch est parvenu à sa septième étape – il ne reste plus que les vastes Quatrième, Septième et Treizième. Les intégrales Chostakovitch ne manquent pas, d’autant que Valery Gergiev en a entamé une de son côté chez Mariinsky (voir ici). Mais le jeune chef russe, qui succédera l’année prochaine à Jukka-Pekka Saraste au Philharmonique d’Oslo, montre qu’il a son mot à dire dans ce répertoire, aussi bien dans la rare Deuxième «A Octobre», dont il met en valeur en valeur le modernisme tour à tour brûlant et glacé, que dans l’énigmatique Quinzième, impertinente (premier Allegretto) et sarcastique (deuxième Allegretto), mais plus passionnée qu’erratique ou détachée dans l’Adagio et dans le Finale, comme en écho à la non moins ultime Pathétique de Tchaïkovski (8.572708). SC




Haydn: la seizième étape de Thomas Fey





Avec ce seizième volume de leur intégrale en cours chez hänssler CLASSIC, Thomas Fey et ses Heidelberger Sinfoniker ont désormais enregistré trente-sept des cent sept Symphonies de Haydn. Déjà salué à de nombreuses reprises dans nos colonnes (en dernier lieu ici), ce travail de longue haleine continue, dans deux des cinq symphonies situées entre les Parisiennes et les Londoniennes (Quatre-vingt-dixième et Quatre-vingt-douzième «Oxford»), de présenter les mêmes (grandes) qualités et de susciter les mêmes (petites) réserves: énergie infatigable, théâtralité réjouissante, inventivité permanente et vivacité stimulante, au prix parfois d’une certaine violence et du caractère unidimensionnel de cette approche survitaminée (98.629). SC




Brigitte Fassbaender met le feu aux lieder de Brahms





Membran a eu l’excellente idée de remettre sur le marché ce récital de Brigitte Fassbaender (née en 1939), publié il y a trente ans par Acanta. Brahms y trouve des couleurs rougeoyantes dans la voix fiévreuse de la mezzo-soprano allemande. L’accompagnement fervent d’Irwin Gage, grand spécialiste du lied, y est pour beaucoup (... quelle passion communicative dans «Verzagen»!). «O kühler Wald» embrase, «Liebestreu» brûle, «Uber die Heide» empoisonne, «Wehe, so willst du mich wieder» et même le cœur de «Von ewiger Liebe» se déchaînent comme des ouragans. Etoffés par l’archet chaleureux de l’altiste Thomas Riebl, les deux lieder de l’Opus 91 sont à l’avenant. Le disque est bref (une cinquantaine de minutes), mais la leçon de chant vaut le détour (233493). GdH




Intermezzo avec Piazzolla





Le Duo Intermezzo consacre, sous le titre «Balada para un loco», un programme entier à Piazzolla. Le maître du tango nuevo, disparu voici tout juste vingt ans, est très présent au disque, dans les formations les plus diverses et avec des musiciens de tous horizons, mais cet album n’est pas de trop: de tube en tube du (Invierno Porteno, Libertango, Soledad, Adios nonino, ...), les arrangements parfois très personnels du bandonéoniste Sébastien Authemayou et de la pianiste Marielle Gars se succèdent avec une efficacité imparable et un fort parfum d’authenticité. (indésens! INDE046). SC




Delius en danois au Danemark





Frederick Delius (1862-1934) noua des liens étroits avec la Scandinavie dès son jeune âge. Si Grieg eut une certaine influence sur son style musical, les écrivains et poètes nordiques inspirèrent tout un volet important de son œuvre. Bo Holten et l’Orchestre symphonique d’Aarhus présentent ici toutes les pièces d’inspiration danoise, y compris l’envoûtant poème symphonique Lebenstanz (1899/1912) et l’Intermezzo coloré qu’Eric Fenby, musicien, ami et loyal copiste, tira en 1936 des derniers instants de l’opéra Fennimore et Gerda (1908-1910). La voix de Johan Reuter, assez blanche mais tendre et chaleureuse, ouvre cette intégrale avec les houles romantiques d’Une arabesque (1911), poème pour baryton, chœur et orchestre, et défend avec conviction deux mélodies orchestrées par Delius et l’exotique Sakuntala de 1899, directement pour voix et orchestre comme le cycle Sept Chants danois, nuancé et délicat, pour lequel la soprano Henriette Bonde-Hansen, malgré un large vibrato, fait preuve de la maîtrise et de la sensibilité requises. La soprano interprète également cinq mélodies, subtilement orchestrées par le talentueux Bo Holten. Delius excelle dans la couleur orchestrale, les harmonies finement chromatiques, les vents portant souvent les amples thèmes mélodiques sur un riche tapis de cordes aux rehauts de cuivres. Après l’accueil favorable qu’ont connu les recueils anglais et norvégien, enregistrés par les mêmes interprètes, les amateurs ne voudront pas passer à côté de cette troisième entreprise (Danacord DACOCD 536). CL




En Catalogne avec Déodat de Séverac





Après son intégrale de la musique pour piano seul de Mompou et parallèlement à celle de Turina, qui en est déjà à son septième volume, Jordi Masó poursuit, toujours chez Naxos, celle de Déodat de Séverac. Autour des deux recueils d’En vacances (le second complété et achevé par Blanche Selva), on retrouve dans le deuxième volume de cette édition qui devrait finalement en compter trois, les trois grandes pièces isolées que sont Baigneuses au soleil (Souvenir de Banyuls-sur-Mer), Les Naïades et le faune indiscret (Danse nocturne) et Sous les lauriers roses (Soir de carnaval sur la côte catalane). Si le pianiste catalan, dans son répertoire d’élection, ne renouvelle pas la réussite d’Aldo Ciccolini (EMI), notamment en raison d’un piano assez terne – mais il faut peut-être incriminer la prise de son? – c’est néanmoins l’occasion idéale de redécouvrir à peu de frais une musique trop négligée, à l’ombre d’Albéniz, Fauré et Debussy, tout en ne refusant pas, dans le titre de certaines pièces comme dans leur esprit, des hommages à Schumann et à Chopin (8.572428). SC




Henri Sigfridsson et le piano de Selim Palmgren





Album 100 % finlandais chez Ondine. Le label d’Helsinki propose trois œuvres du compositeur Selim Palmgren (1878-1951) interprétées au piano par son compatriote Henri Sigfridsson (né en 1974) et enregistrées au Järvenpää Hall (en avril et novembre 2011) avec le soutien du Finnish Performing Music Promotion Centre. Si l’on connaît mieux les Cinq Concertos pour piano que les trois cents pièces qu’il composa pour cet instrument, ce disque (de moins d’une heure) ne permet pas pour autant de voir en Palmgren un «Chopin du nord». Ses Vingt-quatre Préludes (1907), achevés en Italie, sont certes parsemés de mélodies attachantes, mais peinent à convaincre de leur cohérence stylistique – hésitant entre romantisme et impressionnisme. La Sonate en ré mineur (1901) présente un matériau mélodique peu marquant – à l’inverse du bref mais nocturnal Kevätyö (1908) – et démontre des talents de composition naissants mais assez ordinaires. Henri Sigfridsson livre, pour sa part, une exécution sobre et soignée (ODE 1192-2). GdH




Paganini, virtuose du... basson





Sous le titre «Paganini l’insolite. Duos endiablés pour violon et basson» et sous l’égide de l’association charentaise qui lui donne son nom, le Duo Commixtus, formé de Pavel Eret et Franck Leblois, s’attache à faire connaître une facette fort peu connue de l’œuvre de Paganini, ses trois Duos (1800) de jeunesse pour violon et basson. Redécouvert en 1990 à Gênes, ce recueil n’avait précédemment fait l’objet que d’un seul enregistrement: s’en plaindra-t-on? Souvent d’une vacuité accablante à force d’enchaîner traits virtuoses et formules convenues, cette musique aurait mérité de rester dans l’oubli où l’histoire ou le hasard l’avait reléguée, d’autant que le violon se révèle ici à maintes reprises insuffisant (en raison, peut-être, d’une prise de son affichant son souci de se rapprocher des conditions du concert). Les deux compléments, commandes écrites pour la même formation inhabituelle, ne peuvent en paraître que plus intéressantes: David W Solomons (né en 1953) livre une brève pièce à la troublante modalité, Floreat rosa divina, à l’origine pour voix d’alto et de basse, inspirée par la métaphore symbolique entre la vie de la rose et celle de l’homme; Jean-René Combes-Damiens (né en 1957), après tant de compositeurs, construit son Omaggio, plus développé, autour de l’inévitable Vingt-quatrième Caprice (Calliope CAL1206). SC




Une pianiste discrète





Le dernier disque de la très – trop? – discrète Marylin Frascone est consacré à Rachmaninov, occasion de rappeler le lien qu’elle entretient avec la Russie, où elle a effectué une bonne partie de ses études. Le programme (cinquante minutes à peine) comporte deux œuvres conséquentes complétées par des pièces nettement plus brèves dont l’illustre Prélude en ut dièse mineur. La jeune femme livre de la Seconde Sonate une interprétation expressive, brûlante mais tempérée quand c’est nécessaire («Non Allegro» joué avec émotion et simplicité) et restitue la densité ainsi que la décantation des Variations sur un thème de Corelli. A moins que cela ne soit dû aux conditions d’enregistrement, la sonorité ne constitue pas la vertu première de cette pianiste au beau tempérament d’artiste néanmoins (lire par ailleurs ici,ici, ici et ici) (Intégral Classic INT 221.190). SF




Le fil d’Arianna entre Méditerranée et Mer du Nord





On ne sait pas exactement de quoi il s’agit mais ces textures vocales et instrumentales réussissent dans leur entreprise de séduction: pourquoi se poser davantage de questions et ne pas se laisser faire? Avec «Hirundo Maris», ECM New Series, une fois de plus, brouille les pistes en associant des musiciens et instruments d’horizons les plus divers aux voix d’Arianna Savall et de Petter Udland Johansen: harpe gothique, harpe triple italienne, violon hardanger, mandoline, dobro (guitare à résonateur en usage dans la country et le bluegrass), percussions, ... La réunion de l’Espagnole et du Norvégien est aussi celle de ces «Chants du Sud et du Nord» qu’annonce le sous-titre de cet album, l’hirondelle de mer de son titre accomplissant un voyage musical entre la Méditerranée et la Mer du Nord. La fille de Jordi Savall et Montserrat Figueras (à la mémoire de laquelle le disque est dédié) et le ténor mêlent, dans leurs propres arrangements, chants traditionnels catalans, sépharades, norvégiens et écossais. Ce n’est certes pas ici tout à fait, horresco referens, du crossover, mais ces dix-sept numéros (dont un instrumental signé d’Arianna Savall) purs, transparents, intemporels et dépourvus de la moindre aspérité, en agaceront sans doute certains, et plus encore peut-être de prévisibles considérations sur le «message d’universalité que véhicule cette musique», laquelle flirte parfois dangereusement avec la facilité. Mais la réalisation sonore, suave et aérienne, demeure conforme aux standards de qualité très élevés de l’éditeur munichois (278 4395). SC




La rédaction de ConcertoNet

 

 

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