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Festival Présences : à quel jeu joue Radio France ?
01/14/2012
Le Festival Présences fait partie des rendez-vous incontournables de l’amateur de musique contemporaine à Paris. Créé en 1991 par Claude Samuel, alors directeur de la musique à Radio France, et qui a eu l’excellente idée de rassembler sur trois week-ends les concerts jusque là épars, Présences rassemble un public de curieux qui dépasse largement l’auditoire traditionnel de ce type de musique. Les esthétiques sont également plus diverses qu’ailleurs. Par delà les différentes éditions, la réussite est évidente.
Mais Radio France a décidé de porter un coup de canif à cette institution : jusque là gratuits, les concerts sont désormais payants, au prix unique de 15 euros, ce qui n’est pas négligeable. Voici une idée stupide, les recettes seront minimes, mais une grande partie des curieux ne viendra plus. La musique contemporaine fait partie des missions de Radio France, et c’est heureux, alors autant qu’il y ait du monde ! Le Théâtre du Châtelet était, pour le concert inaugural du 13 janvier, rempli d’invités, ce qui ne faisait que l’orchestre et les baignoires, qu’en sera-t-il pour les concerts suivants ? En plus, tout ce beau monde (dont l’auteur de ces lignes) a eu droit à un copieux cocktail dont on peut être assuré que le coût ne sera pas couvert par les entrées payantes. Quelle est la logique économique ?
Présences est consacré cette année à un jeune compositeur talentueux mais quasiment inconnu (le franco-argentin Oscar Strasnoy), on voudrait l’envoyer au casse-pipe que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Radio France veut-il que Présences 2012 soit un échec pour ensuite en diminuer le format ?
Le site du Festival Présences 2012
Philippe Herlin
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