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Hans Rott: enfin la reconnaissance
08/27/2011
H. Rott (© Internationale Hans Rott Gesellschaft)
Réjouissons-nous, le 14 août 2011, la Symphonie en mi de Hans Rott (1858-1884) est enfin entrée au répertoire des œuvres célébrées au Festival de Salzbourg.
Ce compositeur autrichien, ami d’études de Gustav Mahler, a connu un destin tragique. Il est décédé à 26 ans, après avoir été interné suite à des crises de paranoïa. Henry-Louis de la Grange a souvent ainsi eu l’occasion d’évoquer dans ses conférences les liens entre Rott et Mahler ainsi que ce voyage où Rott aurait menacé les voyageurs, persuadé que Brahms avait rempli le train de dynamite.
Cette Symphonie est probablement l’œuvre principale d’un compositeur dont on ne peut à chaque écoute s’empêcher de se demander quelles œuvres il aurait pu produire si la maladie et la folie l’avaient épargné. Elle n’est pas formellement parfaite et on peut se permettre d’avoir en particulier quelques doutes sur les dernières pages un peu longues du Finale. Mais comment ne pas être stupéfait de la richesse de cette pièce et surtout qu’elle ait été écrite en 1880 alors que Mahler n’avait pas entamé sa Première Symphonie? L’utilisation des cuivres et en particulier des trompettes dans le premier mouvement (Alla breve) souligne à quel point Rott avait assimilé l’apport d’Anton Bruckner. Mais on pressent surtout les anticipations de ce qui va faire l’originalité et la profondeur de la musique de Mahler, que ce soit dans le souffle de la ligne mélodique du thème du mouvement lent ou dans ce Scherzo extraordinaire qui évoque celui de la Première Symphonie ou de la Cinquième. Enfin, l’évocation de la nature du début du dernier mouvement rappelle l’esprit de ce que va être le début du dernier mouvement de la Symphonie «Résurrection».
Florence Trocmé avait évoqué cette Symphonie sur ConcertoNet dès 2003, tandis que la curiosité coutumière de Harry Rolnick nous a permis de partager avec lui la découverte de son Quatuor à cordes il y a deux ans. Neeme Järvi a exprimé quand à lui à l’occasion d’une conférence de presse son souhait de jouer cette Symphonie à Genève tandis que son fils Paavo l’a programmée à Paris les 12 et 13 octobre prochain. Hans Rott se doutait-il que plus de cent vingt ans ans après sa disparition, son œuvre si courte mais si originale serait enfin reconnue et jouée?
Hormis le Le site de la fondation Hans Rott, il faut également signaler les excellentes analyses du chef d’orchestre Kenneth Woods sur Hans Rott et Gustav Mahler ainsi que sur cette cette Symphonie.
Antoine Leboyer
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