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Neeme Järvi à Genève
11/03/2010



Neeme Järvi (© D.R.)


Neeme Järvi était à Genève la semaine dernière pour signer en présence de la presse le contrat qui va le lier avec l’OSR pendant trois ans. La crise de succession créée par le départ anticipé de Marek Janowski se conclut donc de manière satisfaisante pour tous.


L’histoire de cette nomination est assez unique dans le monde musical. Sa singularité vient du fait que les différentes étapes pour trouver le nouveau directeur musical ont été très visibles.


Rappelons que le management de l’OSR a dû annoncer lors de la traditionnelle conférence de presse de présentation de la saison que Marek Janowski souhaitait quitter la direction musicale de l’orchestre avant la fin de son mandat pour des raisons artistiques liées au double rôle que doit assurer l’OSR pour la saison symphonique ainsi que pour la saison d’opéra. Janowski a répété et confirmé que sa décision n’était pas due à des motifs personnels ni à un manque de confiance en l’orchestre, qui a beaucoup progressé, mais à la difficulté de pouvoir avancer plus encore dans son travail avec un ensemble qui partage son temps entre la scène et la fosse. Le fait d’avoir séparé les activités symphoniques et les concerts était un premier pas mais insuffisant à son gout.


Cette annonce visible de tous a médiatisé la recherche de son successeur. C’est dommage car toute succession, que ce soit en musique, en politique ou en affaires est une décision délicate qui doit faire l’objet de négociations sereines.


Pressenti comme remplaçant et annoncé trop tôt comme tel, Bertrand de Billy n’a pas pu se mettre d’accord avec la direction de l’orchestre sur le fait de ne pas avoir de droit de regard sur les chefs travaillant au Grand Théâtre. Le résultat est que son refus a été détaillé dans la presse, qu’il a annulé le concert qu’il devait donner avec l’OSR et qu’il ne viendra probablement plus jamais à Genève. C’est regrettable dans la mesure où il s’agit d’un excellent musicien avec qui l’orchestre aurait pu développer une relation et ce d’autant plus que sa demande n’est pas dénuée de sens même si elle va à l’encontre des principes de gouvernance des institutions musicales genevoises. Il en est de même pour l’annonce faite si rapidement par le festival de Besançon que son lauréat, le jeune chef Japonais Kazuki Yamada, allait devenir le successeur de Janowski alors que l’intéressé, semble-t-il, a jugé qu’il était trop tôt pour prendre de telles responsabilités (il a été nommé premier chef invité cependant.). A nouveau, il aurait peut-être mieux valu attendre qu’une discussion soit finie pour en parler.


C’est dont Neeme Järvi qui va succéder à Marek Janowski. Il connaît l’orchestre qu’il a souvent dirigé, récemment encore en février dernier, et avec qui il a signé une série d’enregistrements de grande qualité de l’œuvre de Stravinsky. Il faut avouer que c’est un plaisir que d’entendre le chef estonien rappeler l’héritage d’Ansermet ou le souvenir de Mravinsky dont il est l’élève. L’enthousiasme avec lequel il évoque des grands compositeurs méconnus ou peu joués comme Enesco, Rott, Chadwick, … ou peu joués comme Nielsen est communicatif.


Après les tensions et l’attente pour trouver son successeur, voici qui laisse pressentir en Järvi une source d’inspiration dont les qualités viennent logiquement après la rigueur et le travail de fond réalisé par Janowski. Il faut juste espérer que les tractations pour trouver d’ici trois ans ou plus son successeur se feront dans une plus grande discrétion.


Antoine Leboyer

 

 

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