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La saison des opéras français et francophones
09/01/2010
Le programme des opéras français et francophones d’Europe pour 2010-2011 a de quoi séduire aussi bien ceux qui s’en tiennent aux valeurs sûres que les curieux à la recherche de raretés, les mordus du baroque, les fans de répertoire léger et les amateurs de musique contemporaine. Même les enfants ne sont pas oubliés. Alors, plus que jamais, vive l’opéra!
Valeurs sûres
Mozart
Così fan tutte de l’Atelier lyrique de Tourcoing à
Toulouse du 17 au 30 juin (© Danièle Pierre)
Bastille (26 octobre-24 novembre, puis 13 mai-7juin) accueille la reprise des légendaires Noces de Figaro de Giorgio Strehler avec deux distributions. Mais on pourra aussi les voir dans trois autres productions: la première associant Tours (11-15 mars), Reims (25-27 mars) et Avignon; la deuxième à Lyon (15-31 mars); la troisième, venue de Caen, à Nancy (27 mai-4 juin). Il faut en outre espérer que Seiji Ozawa soit rétabli pour la version de concert qu’il doit diriger au Théâtre des Champs-Elysées (6 avril). Don Giovanni est à l’affiche à Marseille (12-24 avril) dans une mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia, peu de temps après Lyon (16-29 mars), où Adrian Noble achève sa trilogie Da Ponte, ses Noces (cf. supra) et son Così fan tutte y étant présenté au même moment (14-30 mars, puis 15-16 juillet). Les mises en scène d’Abbas Kiarostami (production d’Aix et Covent Garden), d’Ezio Toffolutti et de Pierre Constant (production de l’Atelier lyrique de Tourcoing) sont par ailleurs reprises respectivement à Luxembourg (5-9 octobre), à Garnier (16 juin-16 juillet) et à Toulouse (17-30 juin). Così est décidément bien servi cette saison, puisqu’il sera aussi à Avignon (12-14 novembre) dans une production liégeoise et en concert à Pleyel sous la direction de René Jacobs (27 septembre).
Plusieurs autres ouvrages lyriques de Mozart bénéficient de nouvelles productions: à l’Opéra du Rhin, Rinaldo Alessandrini dirige L’Enlèvement au sérail (11 mai-2 juin); au Théâtre des Champs-Elysées, Idoménée est confié à Jérémie Rhorer et Stéphane Braunschweig (15-22 juin); à Rennes, Vincent Vittoz monte L’Enlèvement au sérail (26 mai-3 juin), dont Christoph Spering donnera par ailleurs une version de concert au Théâtre des Champs-Elysées (20 juin). L’ancienne production bruxelloise de La finta giardiniera par les époux Herrmann revient à La Monnaie grâce à l’Opéra de Prague, avec Jérémie Rhorer dans la fosse (13-30 mars); cette œuvre relativement rare sera en outre présentée en concert au Théâtre des Champs-Elysées avec Richard Eggar et The Academy of Ancient Music (28 juin). A noter enfin une «mise en espace» du Directeur de théâtre dirigé par Paul Agnew à Rennes (31 décembre-2 janvier). Mais c’est La Flûte enchantée qui se taille la part du lion: nouvelle production à Liège (15-26 octobre), Laurence Equilbey à la baguette et Robert Fortune à la mise en scène à Avignon (17-21 avril), reprise de la production aixoise à Rouen (11-24 février) et «Une Flûte enchantée», adaptée par Peter Brook et Franck Krawczyck aux Bouffes du Nord (9 novembre-31 décembre), puis à Luxembourg (11-15 janvier), Amiens (26-28 janvier), Grenoble (1er-5 février) et Orléans (26-28 mai).
Rossini
Reprise de L’Italienne à Alger dans la mise en scène
d’Andrei Serban à Garnier du 11 septembre au 8 octobre
(© Opéra national de Paris/E. Mahoudeau)
Le Barbier de Séville tient toujours la vedette, avec pas moins de trois nouvelles productions: sous la direction d’Alberto Zedda à Genève (4-19 septembre), où seront données les versions pour soprano et pour mezzo, puis de Giuseppe Grazioli à Angers-Nantes (24 septembre-17 octobre) et de Jean-Christophe Spinosi au Châtelet dans une mise en scène d’Emilio Sagi (22-28 janvier). En outre, les productions du Deutsche Oper et de Ferrare seront présentées respectivement à Montpellier (29 décembre-4 janvier) et à Toulouse (18-27 mars), au moment où Liège reprendra sa propre production avec Sumi Jo (11-25 mars).
Pour L’Italienne à Alger, à la reprise de la mise en scène d’Andrei Serban à Garnier (11 septembre-8 octobre), s’ajoutent une nouvelle coproduction bordelaise (21-31 janvier) avec Madrid, Houston et le Mai musical de Florence et, à Lausanne (26 novembre-3 décembre) avec Anna Bonitatibus et Ottavio Dantone, une coproduction associant Santiago du Chili et Oviedo. Nouvelles productions, également, pour La Cenerentola sous la direction d’Evelino Pidò à Nice (10-16 décembre), avec Reggio Emilia et Bari, et pour L’Echelle de soie, mise en scène par Christian Schiaretti et sous la direction de Jean-Claude Malgoire à Tourcoing (3-8 avril) puis au Théâtre des Champs-Elysées (16 avril). Enfin, Montpellier (26-30 novembre) accueille un Sémiramis venu du Deutsche Oper, tandis que Lyon Pidò (7 et 9 novembre) offre un Otello de luxe en concert avec Anna Caterina Antonacci et Evelino, qui vient ensuite au Théâtre des Champs-Elysées (11 novembre).
Bel canto
Tours (26-30 janvier) de même que l’Opéra Studio de l’Opéra national du Rhin (11-15 mars, 13-15 mai et 3-7 juillet) présentent chacun une nouvelle production de Don Pasquale. Une large coproduction associe Lille (12-27 janvier), Saint-Etienne (18-22 février), Rouen (15-24 mars), Angers-Nantes (9-31 mai) et Limoges pour L’Elixir d’amour, que l’on pourra également voir à Nice (6-12 mars) dans une production romaine. Toujours de Donizetti, il faut mentionner des nouvelles productions de Lucia di Lammermoor à Metz (26-30 novembre) avec Isabelle Philippe et du plus rare Linda di Chamounix mis en espace à Toulon (25-27 mars). Enfin, Genève (26 janvier-13 février) s’est associé au Nederlandse Oper pour une nouvelle production des Puritains de Bellini.
Wagner
Reprise du Vaisseau fantôme mis en scène par
Willy Decker à Bastille du 9 septembre au 9 octobre
(© Opéra national de Paris/E. Mahoudeau)
Deux cycles complets du Ring trouvent leur conclusion la saison prochaine. Il s’agit d’une part de celui de David McVicar à l’Opéra national du Rhin, Le Crépuscule des dieux (25 février-27 mars) succédant à L’Or du Rhin en 2007, à La Walkyrie en 2008 et à Siegfried en 2009. D’autre part, après L’Or du Rhin et La Walkyrie la saison dernière, Günther Krämer et Philippe Jordan présentent à Bastille Siegfried (1er-30 mars) et Le Crépuscule des dieux (3-30 juin). Pour le reste, il faut relever un Tristan coproduit avec Stuttgart ç Lyon (4-22 juin) et la reprise à Bastille (9 septembre-9 octobre) du Vaisseau fantôme mis en scène par Willy Decker. Un nouveau Parsifal bruxellois (27 janvier-20 février) sera suivi au Théâtre des Champs-Elysées (14 avril) d’une version de concert dirigée par Kent Nagano avec Angela Denoke et Nikolai Schukoff.
Verdi
Reprise de Luisa Miller dans la mise en scène de
Gilbert Deflo à Bastille du 7 mars au 1er avril
(© Opéra national de Paris/Franck Ferville)
Comme chaque année, les grands opéras de Verdi sont bien servis, à commencer par Rigoletto, à Saint-Etienne (31 décembre-4 janvier) dans une production venue des Flandres, à Montpellier (16-20 mars) dans une mise en scène de René Koering et, également dans des nouvelles productions, à Monte-Carlo (25 mars-3 avril) avec Stefano Secco, Lado Ataneli et Nathalie Manfrino, et à Herblay dans une mise en scène de Bérénice Collet (18-31 mai). Liège (10-18 septembre) et Lausanne (29 octobre-3 novembre) montent une nouvelle production d’Un bal masqué, tandis que Monte-Carlo (22-30 janvier) reprend une production avignonnaise avec Violeta Urmana et Ludovic Tézier. Genève (4-19 mai) crée avec l’Opéra des Pays-Bas une nouvelles production des Vêpres siciliennes avec Christof Loy à la mise en scène et Bruxelles (26-30 avril) reprend Nabucco. Pour Le Trouvère, on peut compter sur Massy (5-7 novembre), sur la production marseillaise à Bordeaux (15-29 avril) mais aussi sur une version de concert avec Ludovic Tézier au Théâtre des Champs-Elysées (3 mai). Pour Aida, il faut en revanche se contenter d’une production «pharaonique», forcément, au Stade de France (2 octobre), avec Adina Aaron dans le rôle-titre et une mise en scène de Charles Roubaud.
Simon Boccanegra a les honneurs de l’Opéra du Rhin (24 octobre-21 novembre) puis d’une nouvelle production à Tours (13-17 mai). Outre une reprise à Bastille (14 juin-16 juillet) de la mise en scène d’Andrei Serban, Otello fait l’objet d’une nouvelle production à Liège (19 avril-11 mai) et de deux de versions de concert très attendues: l’une avec Ben Heppner sous la direction de Daniel Harding au Théâtre des Champs-Elysées (9 octobre), l’autre avec Anna Caterina Antonacci sous la direction d’Evelino Pidò à Lyon (7 et 9 novembre). Angers-Nantes (13 mars-3 avril) et Rennes (15-21 avril) s’associent pour une nouvelle production de Falstaff.
Parmi les œuvres moins souvent représentées, Luisa Miller bénéficie non seulement de la reprise de la mise en scène de Gilbert Deflo à Bastille (7 mars-1er avril) mais aussi d’une nouvelle production à Lyon (19 avril-1er mai). De même, on pourra voir Macbeth aussi bien à Metz (8-12 octobre), dans une production de Glyndebourne, qu’à Lille (7-27 mai). Enfin, le Théâtre des Champs-Elysées (19 et 21 mai) propose I due Foscari en version de concert avec Anthony Michaels-Moore et Ramon Vargas.
Vérisme
La Bohème adaptée en français par Olivier Desbordes
(© Nelly Blaya)
Le millésime n’est peut-être pas aussi remarquable pour Puccini que pour Verdi. Cela étant, Montpellier (5-10 juin) présente une nouvelle production de Manon Lescaut par Jean-Paul Scarpitta. Pour La Bohème, il y a en revanche l’embarras du choix: nouvelle production par Dominique Pitoiset à Toulouse (3-17 octobre), nouvelle coproduction avec Monte-Carlo et Saint-Etienne à Liège (19 novembre-5 décembre), production berlinoise (Komische Oper) à Bruxelles (10-31 décembre), coproduction bernoise à Limoges (10-12 avril), sans compter une adaptation en français signée Olivier Desbordes à Cahors (19 janvier), Martigues (22 et 23 janvier), Maisons-Alfort (4 février), Grenoble (11 février), Saint-Louis (18 février), Massy (3-8 mars), Blagnac (24 mars), Carcassonne (26 mars), Plaisir (2 avril), Clermont-Ferrand (9 avril), Chassieu (15 avril), Rodez (20 avril), Le Chesnay (29 avril) et Juvisy-sur-Orge (30 avril).
Bastille reprend la poussiéreuse Tosca de Werner Schroeter (20 avril-18 mai) et la wilsonienne Madame Butterfly de Robert Wilson (16 janvier-14 février), opéra que l’on pourra également entendre à Dijon (24 septembre-2 octobre) dans une coproduction réalisée par Jean-François Sivadier avec Lille, Nancy et Angers-Nantes. Toulon (25 février-2 mars) affiche une nouvelle production de La Rondine, tandis que Bastille (4-27 octobre) montre Le Triptyque dans une mise en scène de Luca Ronconi venue de la Scala. Enfin, les inséparables Cavalleria Rusticana et Paillasse se retrouvent de nouveau à Marseille (28 janvier-6 février) dans la production des Chorégies d’Orange 2009.
R. Strauss
Reprise d’Ariane à Naxos mis en scène par Laurent
Pelly à Bastille du 11 au 30 décembre
(© Opéra national de Paris/E. Mahoudeau)
Ce n’est pas non plus une grande année straussienne qui s’annonce. La coproduction de Salomé présentée à Monte-Carlo (19-27 février) puis à Liège (7-18 juin) comporte toutefois une originalité, puisqu’elle sera donnée dans sa version française à Monaco (avec June Anderson dans le rôle-titre), puis dans sa plus habituelle version allemande en Belgique (avec Nicola Beller Carbone). Pour Elektra, le choix est offert entre une nouvelle production de Christof Nel à Genève (10-25 novembre) et la production du Mariinsky à Nice (19-28 mai). Enfin, Bastille (11-30 décembre) reprend la mise en scène de Laurent Pelly dans Ariane à Naxos, qui fera également l’objet d’une nouvelle production à Bordeaux (23 février-3 mars).
Janácek
Reprise de Kát’a Kabanová mis en scène par
Christoph Marthaler à Garnier du 8 mars au 5 avril
(© Opéra national de Paris/Marthe Lemelle)
La place acquise par le compositeur tchèque dans le paysage musical francophone se confirme en 2010-2011. La production de Jenůfa donnée en mai dernier à Bordeaux est reprise à Rouen (27-31 mai). Bruxelles (26 octobre-14 novembre) crée une nouvelle production de Kát’a Kabanová, tandis que celle mise en scène par Christoph Marthaler est reprise à Garnier (8 mars-5 avril). Enfin, l’Opéra du Rhin (2-21 avril) présente une nouvelle production de L’Affaire Makroupoulos réalisée avec Nuremberg.
Pêle-mêle
«Le Rossignol et autres fables» mis en scène par Robert Lepage à Lyon du 12 au 21 octobre (© Elisabeth Carecchio)
Carmen demeure sans doute l’opéra le plus joué sur les scènes francophones: suite de la tournée en plein air dans la mise en scène de Patrick Poivre d’Arvor et Manon Savary à Hauroué (2-4 septembre), aux Invalides (7-14 septembre), au Mont-Saint-Michel (17 et 18 septembre) et à Fontainebleau (23-25 septembre); nouvelle coproduction (avec Nuremberg) à Bordeaux (24 septembre-5 octobre); reprise à Caen (12-19 octobre) de la production de Jean-François Sivadier créée à Lille en mai dernier avec Stéphanie d’Oustrac; reprise à Liège (18 décembre-8 janvier) de la mise en scène d’Emilio Sagi, nouvelle coproduction entre Metz (18 janvier-5 février) et Nancy (18 février-1er mars); reprise à Luxembourg (9-13 mai) de la production donnée à Favart en juin 2009 avec Anna Caterina Antonacci; enfin, nouvelle coproduction entre Avignon (22-26 mai), Reims (10-12 juin), Massy et Debrecen avec Béatrice Uria-Monzon. Adaptée par David Walter pour cinq chanteurs et treize musiciens à Marolles-en-Brie (8 octobre), Mormant (15 octobre), La Houssaye-en-Brie (17 octobre), Dourdan (14 décembre) et Saint-Quentin-en-Yvelines (12 et 13 mai), l’œuvre de Bizet sera également donnée en Bretagne (Chartres de Bretagne, Saint Erblon, Vitré, Acigné, Brest, Saint-Carné) en plein air (27 mai-11 juin).
Et il ne saurait y avoir de saison digne sans quelques-uns de ces classiques favoris des répertoires allemand, français, italien et russe, avec aussi quelques outsiders (anglais, tchèque, ...).
Fidelio de Beethoven est à Tours (15-19 octobre), en coproduction avec Limoges, mais aussi en concert avec Philippe Auguin et une belle distribution (Christiane Libor, Robert Dean Smith, Franz Josef Selig) à Nice (6 novembre) et au Théâtre des Champs-Elysées avec Kurt Masur (21 et 23 février). Une coproduction du Freischütz de Weber se déplace de Toulon (28 janvier-1er février) à Saint-Etienne (15-19 avril), mais la surprise vient de l’Opéra Comique (7-17 avril), qui a choisi la version française avec les récitatifs mis en musique par Berlioz, en coproduction avec le Centre Bru Zane, sous la direction de John Eliot Gardiner et dans une mise en scène de Dan Jemmett. A Toulouse (19-28 novembre), dans un registre tout à fait différent, la nouvelle mise en scène de Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny de Weill par Laurent Pelly et Agathe Mélinand promet beaucoup. Enfin, Marseille (12-20 mars) coproduit Wozzeck de Berg avec les opéras des Flandres et de Monte-Carlo.
Les débuts de metteur en scène de Rolando Villazón dans Werther de Massenet seront sans doute observés attentivement à Lyon (24 janvier-7 février). Deux grands opéras de Gounod sont par ailleurs à l’affiche: Tours (8-12 avril) accueille un Faust niçois et Lausanne (25-30 mars) présente Roméo et Juliette produit par Liège et Marseille. Massy (14-16 janvier) propose une nouvelle production des Contes d’Hoffmann d’Offenbach. Pelléas et Mélisande de Debussy produit à Rouen (29 septembre-3 octobre) ira ensuite à Rennes (30 janvier-5 février), mais la version de concert dirigée par Louis Langrée au Théâtre des Champs-Elysées (15 et 17 avril) vaut également le détour, avec Natalie Dessay, Simon Keenlyside, Marie-Nicole Lemieux, Laurent Naouri, Alain Vernhes et l’Orchestre de Paris. Les Dialogues des carmélites de Poulenc sont à la fois à Nice (7-16 octobre) dans une production de l’Opéra des Pays-Bas associant Robert Carsen et Michel Plasson et à Avignon (27-29 mars), dans une coproduction avec Liège et Metz. L’Athénée (10-13 février) accueille La Voix humaine avec Stéphanie d’Oustrac.
Nice (11-17 février) reprend le Boris Godounov de Moussorgski produit à Toulouse par Nicolas Joel, sous la direction de Guennadi Rojdestvenski et avec Evgeny Nikitin. Eugène Onéguine de Tchaïkovski, repris à Bastille (17 septembre-11 octobre) dans la mise en scène de Willy Decker, sous la direction de Vasily Petrenko et avec Ludovic Tézier dans une prise de rôle(-titre), est également monté à Monte-Carlo (19-23 novembre) et, dans une production messine, à Avignon (20-22 février). Ceux qui ont manqué à Aix le magnifique spectacle «Le Rossignol et autres fables» peuvent heureusement se rattraper à Lyon (12-21 octobre), qui le coproduit avec les opéras canadien et néerlandais. De même, la récente production dijonnaise de L’Amour des trois oranges couronnée par le prix Claude Rostand du Syndicat de la critique revient à Limoges (22-24 octobre). L’opéra de Prokofiev est également à l’affiche à Massy (25-27 novembre) dans une production des Russes d’Helikon et à Genève (13-25 juin) dans la mise en scène de Benno Besson et Ezio Toffolutti coproduite avec La Fenice et Düsseldorf/Duisburg.
Le répertoire anglophone est assez peu servi, avec Porgy and Bess de Gershwin à Lyon (9 et 10 septembre), tandis que seul un opéra de Britten, pourtant très présent ces dernières saisons, sera monté en 2010-2011, Le Viol de Lucrèce à Angers-Nantes (14 janvier-1er février) dans une production de l’Opéra studio des Flandres, si l’on excepte le remarquable travail des amateurs d’Opéra côté chœur qui présentent Mort à Venise à Verrières-le-Buisson (7 novembre), au Perreux-sur-Marne (6 janvier) et à Herblay (28 janvier). L’opéra tchèque est logé à la même enseigne, avec une nouvelle production de Rusalka de Dvorák à Nancy (30 septembre-7 octobre) et la reprise à Garnier de La Fiancée vendue de Smetana mis en scène par Gilbert Deflo (4-27 décembre).
Les raretés/A ne pas manquer
Hamlet mis en scène par Vincent Broussard à
l’Opéra du Rhin du 9 au 28 juin (© Christian Dresse)
Beaucoup de raretés cette saison, tantôt des partitions bénéficiant parfois d’une réputation que leur apporte leur compositeur ou leur discographie, tantôt des ouvrages complètement inconnus.
Alors que l’année France-Russie aura pris fin, la forte présence de raretés russes est tout à fait frappante, à commencer par Les Fiançailles au couvent de Prokofiev dans une nouvelle production du Capitole (11-19 janvier) et de l’Opéra Comique (28 janvier-3 février). Nancy (5-14 avril) présente par ailleurs une véritable curiosité, Le Portrait de Weinberg dans une mise en scène de David Pountney en coproduction avec Leeds. En concert, Valery Gergiev et son Mariinsky donnent au Châtelet Le Vagabond ensorcelé de Chédrine (2 novembre) et l’Opéra de Lyon associe Monna Vanna et Aleko de Rachmaninov (15 novembre).
Les compositeurs germaniques ne sont pas aussi bien servis, mais l’un des temps forts de la saison à Bastille (16 novembre-6 décembre) n’en est pas moins la nouvelle production de Mathis le peintre de Hindemith, mise en scène par Olivier Py et dirigée par Christoph Eschenbach. A Toulouse (19-29 avril), Klaus Florian Vogt chante dans une nouvelle production d’Obéron de Weber et à Bordeaux (26 novembre-1er décembre), le centenaire de la naissance de Rolf Liebermann est célébré, avec une nouvelle production de L’Ecole des femmes mise en scène par Eric Génovèse.
Les opéras italiens de toutes les époques sont en revanche très bien représentés. Saint-Etienne (13-17 mai) présenté La vera costanza de Haydn dans une coproduction avec Madrid, Trévise, Sofia, Reggio Emilia, Rouen et Liège. Il ne faudra pas rater Lodoïska de Cherubini en version de concert au Théâtre des Champs-Elysées (11 octobre) sous la direction de Jérémie Rhorer et avec Nathalie Manfrino. On pourra par ailleurs entendre deux Donizetti assez peu courants: d’une part, Rita ou le mari battu à Nemours (10 septembre), Ecuelles (2 octobre) et Fontainebleau (4 octobre), mais aussi à Saint-Quentin-en-Yvelines (31 mars et 1er avril); d’autre part, une adaptation de Le convenienze e le inconvenienze teatrali coproduite par Arras (2-3 octobre), Reims (7-8 décembre) et Rouen, également à Boulogne-sur-Mer (28 janvier). Le vérisme reprend des couleurs, avec la production monégasque d’Andrea Chénier de Giordano à Marseille (23 septembre-2 octobre) et la reprise de Francesca da Rimini de Zandonai à Bastille (31 janvier-21 février). En version de concert, Rennes (19 et 21 octobre) présente Zanetto de Mascagni, couplé à Suor Angelica de Puccini. Excellentes initiatives, enfin, que ces nouvelles productions de Turandot de Busoni à Dijon (9-13 mars) et du Prisonnier de Dallapiccola à Limoges (28 et 30 janvier).
Cela étant, les raretés françaises sont vraiment à la fête cette saison. Luxembourg (1er-5 février) reprend le Béatrice et Bénédict créé à Favart l’hiver dernier. Grand événement que Les Huguenots de Meyerbeer à Bruxelles (11-30 juin), dans une nouvelle coproduction avec l’Opéra du Rhin, mise en scène d’Olivier Py et dirigée par Marc Minkowski. Après L’Attaque du moulin de Bruneau en janvier dernier, Metz (27-31 mai) continue sur sa lancée, tout en cultivant une veine régionaliste, avec la création (sic) de Mateo Falcone du Lorrain Théodore Gouvy, dans une mise en scène d’Eric Chevalier, sous la baguette de Jacques Mercier et avec Jean-Philippe Lafont dans le rôle-titre. Un développement spécifique doit être consacré à Massenet: la production stéphanoise de Thaïs à Toulon (12-19 octobre); un Cendrillon venu également de Saint-Etienne mis en scène par Benjamin Lazar et dirigé par Marc Minkowski à l’Opéra Comique (5-15 mars); une nouvelle production du Cid à Marseille (17-26 juin) avec Roberto Alagna et Béatrice Uria-Monzon; enfin, Thérèse à Liège (21 juin).
Samson et Dalila de Saint-Saëns apparaît trois fois en version de concert: la première à Marseille (17-26 novembre) sous la baguette d’Emmanuel Villaume et avec Olga Borodina, qui est également à l’affiche à Pleyel (17 mai) sous la direction de Tugan Sokhiev et avec Ben Heppner; la troisième est dirigée par Lawrence Foster à Montpellier (21 et 23 janvier). Le Hamlet d’Ambroise Thomas présenté en 2010 à Marseille était coproduit avec l’Opéra du Rhin, qui le reprend en fin de saison (9-28 juin). Jean Deroyer dirige une version de concert d’Ariane et Barbe-Bleue de Dukas à Pleyel (15 avril)... le même soir que la première des deux représentations de Pelléas (cf. supra), autre opéra inspiré par Maeterlinck, au Théâtre des Champs-Elysées. Enfin, deux opéras des années 1920 sortent vraiment de l’ordinaire: Le pauvre matelot de Milhaud produit par l’Arcal est donné «en décors naturels»... dans un café de Vélizy (21-25 septembre) et Larmes de couteau de Martinů mis en scène par Léna Rondé au Centre tchèque (14-16 octobre).
Le baroque
Emmanuelle Haïm dirige Orlando à Lille, au
Théâtre des Champs-Elysées et à Dijon du
9 octobre au 25 novembre, puis Jules César
à Garnier du 17 janvier au 17 février
(© Mike Hoban/ArenaPAL)
Entre les deux monstres sacrés du baroque, les prolifiques Haendel et Vivaldi, cette saison accord un indéniable avantage au premier. Jules César bénéficiera d’une nouvelle production mise en scène par Laurent Pelly à Garnier (17 janvier-17 février), très attendue que ce soit en raison du «retour» d’Emmanuelle Haïm (cette fois-ci avec son propre ensemble, Le Concert d’Astrée, après sa mésentente avec l’orchestre maison pour Idoménée en janvier dernier) ou de la prise de rôle de Natalie Dessay en Cléopâtre. L’opéra est également présenté dans la production de l’Atelier lyrique de Tourcoing (26-29 mai) et de Reims (6 et 8 mai) sous la direction de Jean-Claude Malgoire à Brest (11 et 12 mai) et au château de Versailles (19-22 mai). Emmanuelle Haïm est également au cœur de l’autre grand événement haendélien, une nouvelle production d’Orlando mise en scène par David McVicar, associant Lille (9-23 octobre), le Théâtre des Champs-Elysées (3-9 novembre) et Dijon (20-25 novembre). Un nouveau Belshazzar est par ailleurs présenté à Toulouse (20-27 mai) sous la baguette de René Jacobs (en coproduction avec Unter den Linden et les festivals d’Aix et d’Innsbruck). Enfin, Max Emanuel Cencic est à Lausanne (20-27 mai) la vedette d’un Rinaldo coproduit avec Caen, Luxembourg, Prague et Rennes, après que l’opéra aura été donné au château de Versailles (11 et 12 janvier) dans une production pragoise.
Alors que Le Messie est porté à la scène par Oleg Kulik au Châtelet (14-19 mars), certains opéras sont programmés, quant à eux, en version «oratorio»: Alcina au Théâtre des Champs-Elysées (29 novembre) et à Grenoble (30 novembre) sous la direction de Marc Minkowski, qui donne également Acis et Galatée dans la version Mozart à Grenoble (1er février); Teseo, à nouveau avec Max Emanuel Cencic, au Théâtre des Champs-Elysées (12 février), à Caen (15 février) et à Orléans (16 février); Ariodante au Théâtre des Champs-Elysées (23 mai) avec Joyce DiDonato et Marie-Nicole Lemieux
Pour ce qui est de Vivaldi, le Théâtre des Champs-Elysées (12-22 mars), Nice (30 mars-5 avril) et Nancy (22-30 juin) offrent une nouvelle production d’Orlando furioso de Vivaldi dirigée par Jean-Christophe Spinosi et mise en scène par Pierre Audi, tandis qu’une version de concert de Farnace est proposée au Théâtre des Champs-Elysées (28 avril).
L’année est aussi assez chiche en Monteverdi: un Couronnement de Poppée coproduit par Saint-Denis, l’Arcadi, Reims et Cergy sous la direction de Jérôme Correas et mis en scène par Christophe Rauck à Pontoise (4 et 5 octobre) puis à Rennes (8 et 10 octobre), Versailles (4-6 février) et Massy (19 mars), et un Retour d’Ulysse dans sa patrie à la Cité de la musique (22 juin). Purcell est mieux un peu mieux loti: pas moins de quatre nouveaux Didon et Enée – une coproduction de Vélizy (19 et 20 novembre), Esch-sur-Alzette et Cergy qui passer par Saint-Germain-en-Laye (5 avril); à Besançon (9 et 10 novembre), au château de Versailles (18-20 mars) puis à l’Athénée (5-8 mai) avec Sébastien d’Hérin et Les Nouveaux Caractères; à Toulon (19-24 avril) avec Anna Caterina Antonacci; enfin, à Dijon (19-25 mai) – et une «mise en espace» de The Fairy Queen à la Cité de la musique (15 février), où l’on pourra aussi entendre, venu de Caen (26 mars), The Indian Queen en version de concert (29 mars). Le King Arthur montpelliérain des fantaisistes Shirley et Dino sous la direction d’Hervé Niquet revient par ailleurs au château de Versailles (2-6 mars). Guère de Gluck, en revanche, mais deux Orphée et Eurydice – celui venu de Stockholm et mis en scène par Mats Ek à Genève (9-19 mars), et une nouvelle production de l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris à Bobigny (2-8 mai) – et une rareté, L’Ivrogne corrigé par La Péniche Opéra (11-27 mars) et en avant-première à Fontainebleau (5 mars).
La reprise du légendaire Atys de Lully créé en 1987 par Les Arts florissants constitue sans nul doute l’un des temps forts de la saison: cette coproduction associant l’Opéra Comique (12-21 mai), Caen (31 mai-3 juin) et l’Académie de musique de Brooklyn est par ailleurs présentée à Bordeaux (16-19 juin) et au château de Versailles (14-17 juillet). Reprise, toujours de Lully, que celle du Cadmus et Hermione de Vincent Dumestre et Benjamin Lazar coproduit par l’Opéra Comique (29 novembre-5 décembre), Caen, Versailles et Royaumont, qui va ensuite à Rouen (16-19 décembre). Lully, encore, avec une production «contemporaine» d’Armide à Gennevilliers (18-25 septembre) et une nouvelle production toulonnaise de Psyché à Reims (9-10 octobre) et une version de concert de Bellérophon dirigée par Christophe Rousset à la Cité de la musique (16 décembre). Autre rareté en version de concert, Le Carnaval de Venise de Campra sous la baguette d’Hervé Niquet au Théâtre des Champs-Elysées (19 octobre) est aussi fêté à Caen (4 décembre).
Enfin, quelques curiosités ici ou là: Niobe d’Agostino Steffani, production de Covent Garden mise en scène par Lukas Hemleb et dirigée par Thomas Hengelbrock à Luxembourg (3 et 5 décembre); une nouvelle production de L’Inimico delle donne de Baldassare Galuppi à Liège (28 janvier-5 février) sous la direction de Rinaldo Alessandrini; à la Cité de la musique, Mireille Delunsch participe aux versions de concert de Cleofide de Hasse, avec Gérard Lesne et Vivica Genaux (24 mars), et de Naïs de Rameau (6 avril), avec Hugo Reyne et Jean-Paul Fouchécourt; enfin, le monte L’Opera seria de Gassmann à Levallois (1er avril).
Le répertoire léger
La Vie parisienne adaptée par Patrice Peyriéras et
Alain Sachs (© Sébastien Delrue)
Offenbach demeure le roi dans ce domaine: ainsi de La Belle Hélène, à l’Opéra du Rhin (19 décembre-23 janvier) avec Stéphanie d’Oustrac et sous la direction de Claude Schnitzler, qui est également dans la fosse pour une nouvelle production à Bordeaux (20-29 mai) avec Maria-Riccarda Wesseling, tandis que la mise en scène de Jérôme Savary revient à Marseille (21-31 décembre) avec cette fois-ci Mireille Delunsch dans le rôle-titre. A l’Opéra Comique (24 juin-2 juillet), les désormais classiques Brigands de Jérôme Deschamps coproduits avec Bordeaux et Luxembourg reprennent du service après Toulon (13-15 mai), où revient par ailleurs (21-26 novembre) l’Orphée aux Enfers coproduit avec Aix-en-Provence et présenté ensuite à Dijon (6-11 janvier) et Versailles (23-26 janvier). Pas de fêtes de fin d’année, décidément, sans Offenbach, avec La Périchole à Metz (17-31 décembre) et La Vie parisienne, dans la coproduction de Toulouse, Toulon et Saint-Etienne à Avignon (30 décembre-2 janvier) mais surtout dans la formidable adaptation de Patrice Peyriéras et Alain Sachs à Plaisir (18 septembre), Vevey (21 septembre), Morges (22 septembre), Epernon (25 septembre), Marseille (28 septembre-2 octobre), Blagnac (5 et 6 octobre), Agde (8 octobre), Tarascon (9 octobre), Châtenay-Malabry (11 octobre), Saint-Malo (14 octobre), Noisiel (16 octobre), Roubaix (21 octobre), Corbeil-Essonnes (22 octobre), Calais (24 octobre), Namur (28 octobre), Bruxelles (29 octobre), Charleroi (30 octobre), Massy (16 novembre), au Vésinet (7 décembre) et au Perreux-sur-Marne (10 décembre).
L’opérette française se porte bien, à l’image de cette nouvelle Fille de Madame Angot de Lecocq à Lausanne (26 décembre-2 janvier), coproduite avec Liège, mise en scène par Anémone et mêlant plusieurs générations de chanteurs français, de Bénédicte Tauran à Alain Vernhes en passant par Michèle Lagrange. Le Médecin malgré lui de Gounod coproduit par Royaumont, l’Arcadi et Amiens voici deux saisons revient à Versailles (29 et 30 avril). Retour également pour L’Etoile de Chabrier, dans la production de l’Opéra national du Rhin, cette fois-ci à Limoges (31 décembre-2 janvier). Compiègne (15 janvier) et l’Opéra Comique (20 et 21 janvier) s’associent au Conservatoire de Paris et au Palazzetto Bru Zane pour ressusciter O mon bel inconnu de Hahn. La compagnie Les Brigands jette cette année son dévolu sur Phi-Phi de Christiné à La Rochelle (5-6 novembre), puis à Mâcon (11 novembre), Beauvais (23 novembre), Niort (2 décembre), à l’Athénée (16 décembre-9 janvier), à Miramas (5 février) et Besançon (10 février). Et ceux qui ont raté l’excellent millésime précédent de ces mêmes Brigands, Au temps des croisades de Claude Terrasse, peuvent tirer parti d’une séance de rattrapage à Pantin (5-6 mars), Reims (8 mars), Compiègne (11 mars), Chelles (13 mars), Charleroi (18 et 19 mars), au Vésinet (25 mars) , à Alès (30 et 31 mars), Martigues (2 avril), Provins (8 avril), Quimper (12 avril), Thonon (20 avril), aux Sables d’Olonne (22 avril) ou à Oullins (10 et 11 mai).
A ne pas manquer non plus, la tournée de La Belle de Cadix de la compagnie Opéra éclaté, dans une mise en scène d’Olivier Desbordes: Coignières (8 et 9 novembre), Vitré (4 décembre), Maisons-Alfort (5 décembre), Clermont-Ferrand (30 décembre), Millau (7 janvier), Thiers (14 janvier), Blagnac (15 et 16 janvier), Le Chesnay (30 janvier), Roubaix (15 mars), Figeac (29 mars), Cahors (30 mars), Mazamet (7 avril), Grenoble (8 avril), Massy (6 et 7 mai). Encore un peu de Francis Lopez à Reims (6 et 7 novembre), avec la production nancéienne de La Route fleurie. Dans un registre un peu plus élaboré, l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris a choisi L’Heure espagnole de Ravel à Nanterre (25 et 27 mars) puis à Compiègne (10 avril), tandis que Lyon (30 novembre-13 décembre) et l’Opéra Comique (7-13 janvier) réalisent une nouvelle production des Mamelles de Tirésias de Poulenc.
L’opérette germanique se défend également bien, avec deux nouvelles productions de l’infatigable Veuve joyeuse: l’une de Christof Loy, en trois langues (!), à Genève (14-26 décembre) avec José van Dam et Jennifer Larmore, l’autre à Nancy (23 décembre-1er janvier), tandis que la coproduction d’Avignon, Marseille, Nancy, Rennes et Rouen réapparaît à Tours à la même période (26-31 décembre). Montpellier (22-28 septembre) n’attend pas le champagne des fêtes pour reprendre La Chauve-souris (en version française) coproduite par Bordeaux, Liège, Metz, Monte-Carlo et Toulouse. Enfin, la production avignonnaise de L’Auberge du Cheval blanc de Benatzky s’arrête à Reims (29 et 30 janvier).
Le renouveau de la comédie musicale se confirme, notamment sous l’impulsion du Théâtre du Châtelet, qui présente successivement Show Boat de Jerome Kern (2-19 octobre), My Fair Lady de Frederick Loewe (9 décembre-2 janvier) et Sweeney Todd de Stephen Sondheim (22 avril-21 mai). A Toulon (29-31 décembre), l’année se clôt sur Street Scene de Weill et à Toulouse (12-19 décembre), Nicolas Cavallier et Marie-Ange Todorovitch sont les têtes d’affiche d’une nouvelle production de L’Homme de la Mancha de Mitch Leigh.
Le contemporain
Mare Nostrum de Kagel à la Cité de la musique le 31 mai
(© Julien Schwartz)
Les scènes francophones traduisent la très grande diversité des visages de la musique d’aujourd’hui et la vitalité d’un genre que l’avant-garde d’antan vouait pourtant aux gémonies. En témoignent les créations à l’affiche cette saison, jusqu’aux marges du théâtre musical: Cachafaz d’Oscar Strasnoy d’après Copi, mis en scène par Benjamin Lazar et coproduit par Quimper (5 et 6 novembre), Rennes (9-12 novembre), Besançon (9 décembre), l’Opéra Comique (13 et 14 décembre), Bourges (11 janvier), Saint-Etienne (20 janvier), l’Ensemble 2e2m et l’Arcadi; Tomorrow in a Year, «électro-opéra darwinien» du groupe danois Hotel Pro Forma à Nancy (20-23 janvier); L’Aire du dire de Jodlowski à Toulouse (5 et 6 février); La Métamorphose de Michaël Levinas à Lille (7-15 mars) dans une mise en scène de Stanislas Nordey et coproduit avec l’Ircam; Le Jour des meurtres dans l’histoire d’Hamlet de Pierre Thilloy à Metz (23-27 mars); Akhmatova de Bruno Mantovani à Bastille (28 mars-13 avril); L’Homme qui s’efface de Pascal Charpentier à Rouen (29 mars-3 avril); La Marquise d’O... de René Koering à Monte-Carlo (22-27 avril); The Second Woman de Frédéric Verrières aux Bouffes du Nord (26 avril-13 mai) avec Jean-Sébastien Bou et... Jeanne Cherhal; Matsukaze de Toshio Hosokawa mis en scène par Sasha Waltz et coproduit par Bruxelles (3-11 mai), Luxembourg (10 et 11 juin), Varsovie et le Staatsoper de Berlin; Re Orso de Marco Stroppa, coproduit avec Bruxelles, l’Ircam, et l’Ensemble intercontemporain, à l’Opéra Comique (9-15 mai); enfin, Les Pendus de Jan Kuijken, sur un texte et une mise en scène de Josse de Pauuw à Luxembourg (25 mai).
S’y ajoutent quelques créations françaises: Love and Other Demons d’Eötvös dans une production de Glyndebourne et de Vilnius à l’Opéra du Rhin (25 septembre-9 octobre); Voici le nouveau jardin, «spectacle lyrique» de Thierry Pécou, à Reims (1er octobre); Raspoutine de Jay Reise à Massy (4 et 5 décembre); Il Postino de Daniel Catán au Châtelet (20-30 juin), avec comme attraction principale Plácido Domingo dans le rôle de Neruda.
Sans qu’on puisse nécessairement parler d’entrée au répertoire, certaines œuvres poursuivent une carrière au-delà de leur création. C’est le cas de deux opéras de Pascal Dusapin: au Théâtre des Champs-Elysées (6-10 octobre) pour Passion, coproduit avec Lille, et à Toulouse (28 et 29 janvier) pour Medea, également dans une production de Sasha Waltz avec Luxembourg et l’Opéra Unter den Linden. De même, deux spectacles de Kagel sont de retour: Le Tribun avec Daniel Mesguich à Tourcoing (10 et 12 décembre) et Mare Nostrum à la Cité de la musique (31 mai) avec l’impayable Dominique Visse.
Les autres reprises mêlent des genres très variés: Yvonne, princesse de Bourgogne de Philippe Boesmans, créé à Garnier en janvier 2009, à Bruxelles (9-19 septembre); La Star de Zygmunt Krauze en version de concert à Reims (10 décembre); Cauchemar à Venise, «polar musical» sur des musiques d’Antonio Vivaldi conçu par Jean-Luc Annaix et Michel Arbatz et coproduit avec ThéâtreNuit, à Angers-Nantes (2-12 février); Lundi, Monsieur, vous serez riche, «comédie chantée» d’Antoine Duhamel et Remo Forlani, à Metz (25 et 27 février) en coproduction avec ARTLYPT et l’Arcadi; Punch and Judy de Harrison Birtwistle, dans une production venue du Young Vic Theatre de Londres, à Genève (1er-19 avril); Hanjo de Toshio Hosokawa dans la production aixoise de 2004 à Bruxelles (10-16 avril). En revanche, la nouvelle production d’Intolleranza 1960 de Nono que devait mettre en scène fin avril à Bruxelles Christoph Schlingensief, disparu le 21 août dernier, est annulée.
Le jeune public
Aventures et Nouvelles aventures par l’Ensemble Justiniana
L’avenir de l’opéra, c’est notamment le jeune public, que les institutions s’efforcent de sensibiliser soit par des adaptations des grandes œuvres du passé, soit par des spectacles originaux. Sont ainsi adaptés: Gianni Schicchi par Orphée Théâtre(s) à Bastille (15-19 octobre), La Bohème à l’Opéra de Wallonie (14-24 octobre), qui a par ailleurs transformé La Flûte enchantée en «opéra participatif» présenté à Rouen (6-7 novembre), Rita de Donizetti repris à Rennes (5-9 novembre) puis à Dieppe (16-17 décembre) et, enfin, Ali Baba ou les Quarante Voleurs de Cherubini par l’Opéra Studio de l’Opéra du Rhin (15 décembre-30 janvier) puis à l’Athénée (27-30 avril).
Le jeune public stimule également l’imagination et l’imaginaire des créateurs contemporains: Alain Huteau et son «conte opératique» La Princesse Rataplan à Saint-Martin-de-Crau (7 et 8 octobre) puis à Reims (10 et 11 février); Jean-Marc Singier et son Chat perché, «opéra rural» d’après Marcel Aymé, à Bastille (11-19 mars) puis à Meyrin (22-24 mars), Mâcon (25 mars), Vitry-sur-Seine (27 et 28 mars), Orléans (30 et 31 mars), Bonneuil-sur-Marne (9 avril) et Vevey (15 avril); Olivier Schneebeli et son Serpentin vert au Chesnay (30 mars); Isabelle Aboulker avec Douce et Barbe-Bleue à Lyon (9-19 juin). Et alors que tant d’œuvres de notre temps sont oubliées après leur première exécution, un certain nombre de spectacles sont repris: le «conte musical» Le Petit Prince de Petitgirard dans une production avignonnaise à Reims (15-17 octobre) et à Compiègne (19 octobre); Aventures et Nouvelles aventures de l’Ensemble Justiniana, coproduit avec Vesoul et l’Arcadi, à Lille (18-20 novembre), à Dijon (11 mai) et à Toulouse (22-25 juin); Momo de Dusapin à Gennevilliers (5 février); La Chouette enrhumée de Gérard Condé à Metz (13-16 avril).
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Simon Corley
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