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01/03/2007
Johann Strauss fils : Kaiser Franz Joseph I. - Rettungs-Jubel-Marsch, opus 126 – Schatz-Walzer, opus 418 – Niko-Polka, opus 228 – Scherz-Polka, opus 72 – Secunden-Polka, opus 258 – Hellenen-Polka, opus 203 – Kaiser-Walzer, opus 437 – Bauern-Polka, opus 276 – Lob der Frauen, opus 315 – Krönungs-Lieder, opus 184 – Leichtes Blut, opus 319 – Furioso, opus 260 – An der schönen, blauen Donau, opus 314
Josef Strauss : Delirien-Walzer, opus 212 – Pêle-Mêle, opus 161
Carl Maria von Weber : Die Aufforderung zum Tanz, opus 65 (orchestration Hector Berlioz)
Johann Strauss père : Chineser-Galopp, opus 20 – Radetzky-Marsch, opus 228
Johannes Brahms : Danses hongroises (orchestration Friedrich D. Reichert)

Wiener Philharmoniker, Nikolaus Harnoncourt (direction), Brian Large (réalisation)
Enregistré en public à Vienne (1er janvier 2003) – 142’14
DVD TDK DV-WPNK03 (distribué par Intégral)



Harnoncourt au Neujahrskonzert: obtenue en 2001, cette consécration, qui aurait parue incongrue voici vingt ans, a été confirmée dès 2003. C’est ce deuxième concert que propose aujourd’hui TDK, offrant un intermède prometteur dans la succession quasiment ininterrompue et rarement convaincante des trois «M» (Maazel, Mehta et Muti) depuis une quinzaine d’années à Vienne. De fait, si le chef autrichien se conforme pleinement au rituel du 1er janvier, il n’en imprime pas moins sa marque, tant dans le choix des œuvres que dans leur interprétation.


On trouvera donc ici tous les ingrédients du concert du Nouvel An: la famille Strauss (à l’exception d’Eduard), les différents genres (marches, galops, polkas et, bien sûr, valses), les allusions à l’actualité (Polka des Hellènes pour marquer le début de la présidence grecque de l’Union européenne), les traditionnels bis (Le beau Danube bleu et la Marche de Radetzky), les gags (musiciens chantant dans la Polka des paysans), les très lents progrès de la parité (une altiste) chez les Philharmoniker, le public toujours impeccablement BCBG, la réalisation aussi prévisible que professionnelle de Brian Large et les prises de vue d’un kitsch inimitable (comprenant notamment les ballets de l’Opéra de Vienne et du Kirov), dont l’essentiel a heureusement été réservé aux bonus et que l’on pourra par conséquent s’épargner en grande partie.


Et Harnoncourt dans tout ça? L’homme à la lavallière grise a confectionné un programme à sa mesure: fort peu de «tubes» (Valse de l’Empereur), mais une Niko-Polka qui évoque avec humour son prénom, et des invités inhabituels, bien que respectivement précurseur de la valse (Weber) et un admirateur de Johann Strauss (Brahms). Si l’on n’attend évidemment pas de lui la souplesse d’un Carlos Kleiber, du moins échappe-t-on aux coupables épanchements d’un Lorin Maazel: nul risque d’indigestion de schlagsahne avec Harnoncourt. Il préfère la rigueur à la séduction et applique avec constance les recettes qui lui ont réussi dans d’autres répertoires: minimum d’alanguissement, souci accordé aux détails, autorité avec laquelle il «dirige» les spectateurs dans la Marche de Radetzky, respect de toutes les reprises, soin apporté aux sources (comme pour ce Galop chinois où il a souhaité se «rapprocher le plus possible de la version originale»).


C’est sans doute cette même volonté de vérité historique qui explique que les deux Danses hongroises de Brahms soient données dans l’arrangement de Friedrich Reichert (1838-1889): une redécouverte qui permet hélas de comprendre pourquoi ce sont les orchestrations d’Albert Parlow ou de Martin Schmeling qui se sont ensuite imposées, d’autant que Harnoncourt y développe une approche – lourdeur de la Cinquième, brutalité de la Sixième – qui a de quoi laisser perplexe. En revanche, sa battue cinglante, associée à un orchestre dont la virtuosité et la précision demeurent fascinantes, convient bien aux polkas rapides (Pêle-Mêle, Sang léger, Furioso). Même si l’on peut trouver polkas mazurkas (Eloge des femmes) plus gracieuses et valses (Valse du délire, Invitation à la valse) plus charmeuses, 2003 demeure un bon millésime.


Il est d’autant plus regrettable que ce produit soit accompagné d’une notice (en anglais, allemand et français) comportant un nombre excessif d’anomalies: outre qu’elle jette un voile pudique («voilà plus de soixante ans») sur les circonstances particulières dans lesquelles la tradition du concert du Nouvel An s’est établie, elle fait disparaître Clemens Krauss en 1945 (au lieu de 1954) et prétend que l’usage consistant à conclure sur la Marche de Radetzky, scandée par le public frappant dans ses mains, n’a pas été respecté en 2001, alors que c’est en 2005, suite au tsunami, que la décision avait été prise de ne pas donner cette pièce. Quant à la traduction française, elle situe en 1986 (au lieu de 1980) le premier concert de Maazel et parle improprement de «trio final» (au lieu de «conclusion du trio»).


Simon Corley

 

 

 

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