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02/15/2017
«The Schubert Song Cycles»
Franz Schubert: Die schöne Müllerin, D. 795 [1] – Schwanengesang, D. 957 [2] – Herbst, D. 945 [3] – Winterreise, D. 911 [4]
Stationen eines Interpreten [5]

Hermann Prey (baryton), Helmut Deutsch [4], Leonard Hokanson [1, 2, 3] (piano), Franz Kabelka [1 à 4], Christoph Engel [5] (réalisation)
Enregistré à Vienne (1er-5 novembre 1984 [2, 3], 17-23 février [1] et 18-21 novembre [4] 1986) et réalisé en 1998 [5] – 202’ (+ bonus 50’)
C major 751304 – Region Code: 0 – Image: 1081i 4:3 – Son: DTS-HD MA 5.1/PCM 2.0 – Sous-titres en allemand, anglais, français et espagnol


Must de ConcertoNet





Ces trois films enregistrés en Autriche par Unitel entre 1984 et 1986 avaient déjà paru en 1998 sur trois DVD et c’est une aubaine de les voir réapparaître sur le support Blu-ray disc. Ils datent de la période de la grande maturité de Hermann Prey (1929-1998). A la fin des années 1980, le baryton allemand n’avait conservé que quelques rôles scéniques fétiches, les deux Figaro de Rossini et de Mozart ainsi que Beckmesser des Maîtres chanteurs de Nuremberg, et se consacrait quasi-entièrement à l’oratorio et au lied. Ces cycles, accompagnés par Leonard Hokanson et Helmut Deutsch comme dans les enregistrements audio Philips, sont parmi ses meilleurs. On peut leur préférer ceux accompagnés par Wolfgang Sawallisch ou encore Karl Engel, quand sa voix plus jeune sortait plus facilement, mais à cette période, la voix reste encore somptueuse et surtout, le bonheur de chanter si contagieux et la simplicité chaleureuse qui caractérisent cet immense artiste restent intacts. Plus tard et jusqu’à la fin de sa vie, il a continué d’enregistrer Schubert avec une voix amoindrie et blessée mais ces témoignages tardifs, en public pour la plupart, l’émotion surpassant les moyens vocaux, sont indispensables à tout amateur de Hermann Prey.


L’esthétique de ces films pourra surprendre à l’époque, où le live est quasiment la règle. On est dans une ambiance très Biedermeier, dans un huis clos absolu, aucune concession théâtrale n’est faite à la caméra, qui alterne les plans sans grand génie; autant dire que rien ne vient distraire de l’objectif qui est de donner de ces mélodies une interprétation la plus sobre et fidèle possible. Les deux pianistes – Hokanson pour La Belle Meunière et Le Chant du cygne, Deutsch pour Le Voyage d’hiver, tous deux jouant sur un Bösendorfer – sont d’une efficacité idéale, ne tirant jamais la couverture à eux. Hermann Prey, on l’a dit, dans sa cinquantaine, est au sommet de son art vocal et interprétatif. L’humeur est évidemment variable selon les cycles mais le ton est toujours juste et sans affectation. On admire qu’ayant tant chanté sur scène tout au long de sa carrière, il garde autant de contrôle vocal de sa mezza voce et que le velours et la chaleur de son timbre soient toujours intacts. Avec un naturel confondant, il captive l’auditeur et l’entraîne dans les méandres de ces histoires tragiques. Pour Le Chant du cygne, dont on connaît les conditions artificielles d’édition, Prey adopte un ordre qui n’est pas celui du recueil officiel, commençant par le lied de Seidl «Le Pigeon voyageur», et en ajoute un quinzième, Automne, sur un poème de Resllstab, dont la composition tardive, selon lui, justifie sa place dans ce recueil.


Ce programme s’accompagne d’un bonus consistant en une courte et très pertinente introduction à chaque opus mais surtout d’un film documentaire de Christoph Engel, Etapes d’un interprète, qui retrace en une grande demi-heure l’essentiel de la carrière du baryton. On lui préfère sans conteste le film qu’a réalisé son propre fils Florian, Apaise mon amour, toujours non publié en France alors qu’il reste le document le plus complet sur la vie professionnelle et familiale du chanteur. Le documentaire édité au moment de sa disparition par Deutsche Grammophon est aussi précieux, proposant des archives du tout premier stade de sa carrière opératique.


Olivier Brunel

 

 

 

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