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04/05/2016
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 3 «Héroïque» en mi bémol majeur, opus 55
Orchestre du XVIIIe siècle, Frans Brüggen (direction), Jellie Dekker (réalisation)
Enregistré en public au Concertgebouw d’Amsterdam (30 novembre 1987) – 52’
Arthaus Musik Blu-ray 109118 (ou DVD 109117) – Son PCM Stereo – Format NTSC 16:9 – Region Code 0 – Notice (en anglais, français et allemand) de Peter Uehling





A bien des égards, ce concert mérite l’attention. Car, en cette fin 1987, ni Gardiner, ni Harnoncourt n’étaient encore passés par là avec leurs intégrales des Symphonies de Beethoven: l’interprétation «historique» sur instruments d’époque, avec un effectif réduit à seulement trente cordes (auxquelles il faut ajouter bois et cuivres par deux), que dirige ici Frans Brüggen (1934-2014) est donc parmi les pionnières du genre. En outre, les témoignages filmés du grand chef néerlandais ne sont pas légion et c’est donc une aubaine que d’avoir cette seconde partie de concert (la première, la Cent-troisième Symphonie «Roulement de timbales» de Haydn nous sera peut-être livrée un jour) qui s’est donc tenu le 30 novembre 1987 – pourquoi d’ailleurs la notice ne mentionne-t-elle que l’année et non la date précise? – dans la grande salle du Concertgebouw d’Amsterdam.


L’intérêt musical est patent. Même s’il est parfois un peu poussif (on est loin des déferlantes berlinoises de l’époque, par exemple), le premier mouvement est bien conduit, Brüggen n’omettant pas la reprise et assurant l’essentiel grâce à une gestique des plus minimalistes. La Marcia funebre est abordée sans emphase, de façon assez allante et assez brute: les violons effectuent leurs montées en staccato, le vibrato n’est pas de mise ici, l’orchestre jouant ce mouvement avec parfois un détachement (le hautbois) qui confine au hors-sujet. Pour autant, comme les caméras l’illustrent à 29’30 par exemple, les musiciens sont très attentifs aux indications du chef et le suivent avec soin. Le troisième mouvement est certainement le plus réussi grâce à un foisonnement orchestral (les cors!) des plus enthousiasmants. S’il manque un peu d’élan à partir de 41’50, le Finale. Allegro molto conclusif est également assez réjouissant: quelle vie!


En revanche, on sera plus circonspect quant à la manière de filmer ce concert: nul doute que le réalisateur hésitait sur le point de savoir s’il fallait privilégier tel ou tel plan mais, surtout, force est de constater qu’un tel concert ne serait plus filmé ainsi aujourd’hui. Les caméras ne suivent pas toujours le geste de Brüggen jusqu’au bout (à 24’ dans le deuxième mouvement) et c’est bien dommage car on entend certes ce qui se passe mais on ne peut voir concrètement ce qui a conduit l’orchestre à jouer de telle manière et non de telle autre. Il est également dommage que certains cadrages n’aient pas été renouvelés comme cette caméra qui captait très bien Brüggen de profil (à 44’30), permettant ainsi de bénéficier à la fois du geste du chef et des musiciens en arrière-plan. Ces derniers sont filmés de façon assez prosaïque, sans grande recherche mais la conclusion du concert (l’accolade donnée par Brüggen aux trois chefs de pupitres recevant des bouquets de fleurs devant un public levé et enthousiaste) est chaleureuse, à l’image de ce concert qui, sans être exceptionnel, offre un agréable témoignage sur Brüggen.


Sébastien Gauthier

 

 

 

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