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04/30/2015
Giuseppe Verdi : Rigoletto
Saimir Pirgu (Il Duca di Mantova), Quinn Kelsey (Rigoletto), Aleksandra Kurzak (Gilda), Christof Fischesser (Sparafucile), Judith Schmid (Maddalena), Julia Riley (Giovanna), Valeriy Murga (Il Conte di Monterone), Cheyne Davidson (Marullo), Dmitry Ivanchey (Borsa), Yuriy Tsiple (Il Conte di Ceprano), Chloé Chavanon (La Contessa di Ceprano), Daria Telyatnikova (Pagio), Tomasz Rudnicki (Usciere), Chor der Oper Zürich, Ernst Raffelsberger (préparation), Philharmonia Zürich, Fabio Luisi (direction musicale), Tatjana Gürbaca (mise en scène), Klaus Grünberg (décors), Silke Willrett (décors), Klaus Grünberg (lumières), Claus Spahn (dramaturgie)
Enregistré en public à l’Opernhaus de Zürich (juin 2014) – 124’39 + (bonus – commentaires de Fabio Luisi, Tajana Gürbaca et Claus Spahn – 15’07)
DVD Philharmonia Rec PHR 0203 – Sous-titres en allemand, anglais et français – Pas de notes ni livret





Cette captation vidéo du Rigoletto conçu à l’Opéra de Zürich en 2013 permet de découvrir le travail radical de la mise en scène de Tajana Gürbaca, pratiquement inconnue en France. L’Allemande choisit de se priver de tout décor, si ce n’est une unique table de conférence, agrémentée de quelques chaises de bureau ou d’un drap blanc à l’occasion. La quasi-nudité de la scène impose une concentration sur les personnages, dont les rapports de domination particulièrement violents résonnent avec ceux de nos sociétés contemporaines. Les sobres costumes actuels indiquent en effet une transposition de l’action – initialement située à la cour du duc de Mantoue – en un univers bling bling où les hommes trompent leur ennui en des jeux stupides et grossiers. La femme n’est qu’un jouet parmi d’autres pour cette société outrancière où tout s’achète. Au moyen d’une mise en scène dynamique, principalement fondée sur les mouvements parfaitement réglés d’un chœur omniprésent, Tajana Gürbaca règle ses comptes avec la vulgarité et la superficialité de nombre de possédants qui, non contents d’amasser dans le seul but d’engranger toujours davantage, affichent pour seule culture leur lecture assidue de Gala.


Au plus près des corps, cette optique très nerveuse convainc le plus souvent, même si certaines allusions ne sont pas toujours très lisibles. Elle nécessite aussi des interprètes excellents dans leur jeu d’acteur, à l’instar de ce que peut réclamer un Dmitri Tcherniakov. En ce domaine, Aleksandra Kurzak (Gilda) déçoit quelque peu, se montrant trop appliquée dans l’intonation ou manquant de souplesse dans le naturel des phrasés. Dommage car elle possède aussi de réelles qualités vocales, particulièrement lorsque le timbre est bien posé dans les airs solos. A ses côtés, le jeu de Quinn Kelsey (Rigoletto) apparaît un peu terne, même si sa puissance vocale impressionne dans les ensembles. Mais c’est surtout l’impeccable Saimir Pirgu (Mantova) qui fait preuve d’une belle vaillance, sans parler de son timbre superbe. A peine pourra-t-on lui reprocher un manque d’ambivalence dans son rôle, la noirceur du manipulateur semblant gommée au profit du rayonnement de la séduction.


La principale déception vient de la captation sonore, tant les dialogues nombreux entre orchestre et voix semblent nimbés dans une résonnance bien fatigante à la longue. Dommage, car la direction de Fabio Luisi impose de brusques changements de climat, particulièrement excitants dans les accélérations aux cordes, très réactives. Des réserves techniques qui laissent un certain goût d’inachevé.


Florent Coudeyrat

 

 

 

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