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07/08/2013
Giovanni Battista Pergolesi : L’Olimpiade

Raúl Giménez (Clistene), Lyubov Petrova (Aristea), Yetzabel Arias Fernández (Argene), Jennifer Rivera (Licida), Sofia Soloviy (Megacle), Antonio Lozano (Aminta), Milena Storti (Alcandro), Academia Montis Regalis, Alessandro de Marchi (clavecin et direction), Italo Nunziata (mise en scène), Luigi Scoglio (décors), Ruggero Vitrani (costumes), Patrick Latronica (lumières), Tiziano Mancini (réalisation)
Enregistré en public au Teatro Valeria Moriconi de Jesi (septembre 2011) – 170’
Album de deux DVD Arthaus Musik/Unitel Classica 101 650 ou Blu-ray 108 064 (distribué par Intégral) – Son PCM Stereo – Format NTSC 4:3 – Région Code 0 – Notice trilingue (anglais, français et allemand) de Francesco Cotticelli





On avait été ô combien enthousiaste à l’écoute de cette Olimpi ade, dont Alessandro de Marchi avait donné le premier enregistrement mondial, le disque reprenant des représentations effectuées en concert au Festival d’Innsbruck en août 2010. Aussi, quelle déconvenue que ce spectacle, enregistré pourtant sous les auspices de la Fondazione Pergolesi Spontini, un an plus tard quasiment jour pour jour. Car, tout d’abord, aussi curieux, voire scandaleux que cela puisse paraître, la version que nous entendons ici n’est pas la version intégrale, la comparaison entre les livrets des DVD et des disques audio ne laissant aucun doute: plusieurs passages manquent à l’appel, que ce soit dans l’acte II (l’air d’Argene à la fin de la scène 12) ou, principalement, au sein de l’acte III. Ainsi, outre le fait que manquent à l’appel la scène 3 ainsi qu’une partie des récitatifs des scènes 3 et 4, ce sont même l’ensemble des scènes 5 et 6 qui sont supprimées, nous privant ainsi du si bel air d’Aminta «Son qual per mare ignoto». Aucun doute n’est donc permis, puisqu’à la fin de l’air de Megacle «Torbido in volto e nero» (scène 4) succède immédiatement la marche ouvrant la scène 7. On relèvera enfin une franche coupure des récitatifs au sein de la scène 9. Un comble pour une représentation censée célébrer plus que tout autre ce génie qu’était Pergolèse (1710-1736)!


Déconvenue également au regard de la mise en scène, d’une platitude incroyable où le jeu des chanteurs ne se fait que par symétries, poses longues et attentes tout aussi durables. Certes, l’espace qui leur est dévolu – quatre allées surélevées en croix autour desquelles a pris place le public, visiblement dans une chaleur étouffante si l’on compte le nombre de programmes et d’éventails qui s’agitent, l’orchestre de l’Academia Montis Regalis étant installé en fond de scène – est minime et, notamment lors d’un simulacre de duel au premier acte (fin de la scène 2), contraint fortement les chanteurs dans leur gestique. Même s’ils peuvent également occuper une sorte de balcon situé d’un seul côté de la scène, les solistes en sont réduits à la portion congrue. La mise en scène n’est pas davantage aidée, ni par le jeu des lumières (assez peu recherché lui aussi), ni par des costumes et des maquillages qui jouent sur les ressemblances entre personnages – Megacle et Licida par exemple, tous deux en rouge, arborant comme les autres des coiffures quelque peu échevelées – au point que le spectateur (sur le vif comme dans son salon) doit être particulièrement attentif pour bien voir qui est qui.


Déconvenue enfin, et c’est là plus problématique, au niveau du chant. De l’équipe autrichienne d’Innsbruck, seule Jennifer Rivera, tenant toujours le rôle de Licida, est restée. Et le remplacement de l’équipe du disque ne s’avère pas des plus heureux. Dans le rôle d’Aristea, Lyubov Petrova ne peut faire oublier Raffaella Milanesi, même si elle s’en tire plutôt avec les honneurs, notamment dans l’air «Tu di saper procura», où ses aigus sont d’une pureté remarquable. En revanche, mais la faute en incombe également à la mise en scène, où est la colère dont elle doit faire preuve dans le pourtant très bel air «Tu me da me dividi»? Pour sa part, Yetzabel Arias Fernández tient vaillamment le rôle d’Argene (l’air du premier acte «Più non si trovano»), mais on aimerait parfois un peu plus de finesse dans la déclamation, fût-ce au détriment du côté allant des airs qu’elle chante. Tenant le rôle important de Megacle, Sofia Soloviy est, en revanche, tout à fait à sa place et mérite une belle reconnaissance, même si on la sent quelque peu fatiguer au fil de l’opéra; il n’empêche que ses airs «Superbo di me stesso» (acte I) et «Se cerca, se dice...» (acte II) se révèlent de magnifiques moments. Il en va de même pour Jennifer Rivera, qui retrouve là donc le rôle de Licida et qui s’avère extrêmement juste dans chacune de ses intonations. En revanche, grande déception pour Raúl Giménez (tenant le rôle de Clistene), qui s’épuise vite et qui ne peut masquer de réelles difficultés techniques (manque de tenue, de puissance, décalage léger avec l’orchestre) dans l’air du troisième acte «Non so donde viene». Dans le rôle d’Alcandro, Milena Storti est également un maillon faible de l’équipe, son timbre s’avérant au surplus peu agréable (l’air «L’infelice in questo stato»): on s’en retourne bien vite à Martin Oro dans la version discographique.


Finalement, faute d’excellents chanteurs et d’une mise en scène réussie, l’orchestre a peu de mal à sortir vainqueur de cette représentation. Dès l’Ouverture, l’Academia Montis Regalis joue à plein sur la vivacité et la diversité des timbres, même si Alessandro de Marchi pourrait parfois être un peu plus dynamique. Peu de ratés donc dans cette partition, hormis quelques cordes aux sonorités assez grinçantes à l’oreille dans l’air d’Alcandro au début de l’acte III.


On l’aura donc compris: même si l’entreprise est intéressante, l’essai est loin d’être transformé. Qui souhaite avoir dans sa discothèque L’Olimpiade se tournera exclusivement et sans hésitation vers le disque paru chez Deutsche Harmonia Mundi.


Le site de Raúl Giménez
Le site de Lyubov Petrova
Le site de Yetzabel Arias Fernández
Le site de Jennifer Rivera
Le site de Antonio Lozano
Le site de Milena Storti
Le site de l’Academia Montis Regalis


Sébastien Gauthier

 

 

 

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