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04/30/2012
Ludwig van Beethoven : Fidelio, opus 72

William Dooley (Don Fernando), Walter Berry (Don Pizarro), James King (Florestan), Christa Ludwig (Leonore), Josef Greindl (Rocco), Lisa Otto (Marzelline), Martin Vantin (Jaquino), Barry McDaniel (Premier prisonnier), Manfred Röhrl (Second prisonnier), Chor der Deutschen Oper Berlin, Walter Hagen-Groll (chef de chœur), Orchester der Deutschen Oper Berlin, Artur Rother (direction), Wilhelm Reinking (décors et costumes), Gustav Rudolf Sellner (mise en scène et réalisation)
Enregistré en public à Berlin (1962-1963) – 123’57
Arthaus 101 597 (distribué par Intégral) – Format 4:3/NTSC – PCM mono – Region code: 0 – Sous-titres en allemand, anglais, français, espagnol, italien, chinois et japonais





Ainsi que l’explique la notice (en anglais, français et allemand), cette parution célèbre le centenaire de l’Opéra d’Etat allemand: le choix s’imposait avec cette production de Fidelio créée cinquante ans plus tôt afin de marquer le premier demi-siècle d’existence de l’institution berlinoise, dans le bâtiment flambant neuf qu’elle occupait depuis à peine un an et dont le générique de cette captation télévisée laisse deviner l’architecture autrefois moderniste. Il est vrai que l’unique opéra de Beethoven avait déjà été choisi tant pour l’inauguration de la Deutsches Opernhaus que pour sa réouverture sur les décombres du Troisième Reich, en septembre 1945. Le spectacle met d’ailleurs en valeur deux de ses piliers: Gustav Rudolf Sellner (1905-1990), intendant général et «metteur en scène principal» de 1961 à 1972, et Artur Rother (1885-1972), devenu «membre d’honneur» en 1965 après y avoir fait ses débuts en 1934 puis en avoir été le Generalmusikdirektor entre 1937 et 1943; «chef invité» jusqu’en 1958, il y avait dirigé, au moment de cet enregistrement, pas moins de soixante-six productions.


Précédé d’un banc-titre tellement tremblotant qu’on jurerait entendre tourner une bobine super 8, le spectacle, saisi sur le vif à en juger par les applaudissements saluant la fin du grand air de Léonore au premier acte, est le même que celui filmé sept ans plus tard, cette fois-ci en couleur (Deutsche Grammophon), sous la direction de Karl Böhm. Décors austères (hautes murailles) et scénographie dépouillée de Wilhelm Reinking, qui signe également de sobres costumes d’époque, le tout baigne dans une grisaille sans nul doute accentuée par le noir et blanc, qui ne s’éclaire que pour la scène finale. La direction d’acteurs, soignée et rigoureuse, vient à l’appui d’une démarche lisible, presque didactique, à l’image des prisonniers regagnant à reculons les cachots à la fin du premier acte; à la différence du DVD de 1969-1970, Sellner est également crédité de la réalisation, assez statique et privilégiant les plans rapprochés, avec un montage qui n’évite pas toujours des raccords un peu brutaux.


En outre, deux des protagonistes masculins sont identiques – James King (1925-2005) dans l’un de ses grands rôles, et Josef Greindl (1912-1993), au style toujours plus convaincant que la technique – tandis que Martin Vantin ne le cède pas à Donald Grobe en Jaquino. Le jeune William Dooley (né en 1932), fort noble Don Fernando, se fit connaître à Berlin au début de sa carrière, et on ne présente plus Walter Berry (1929-2000), Pizarro point trop caricatural. Christa Ludwig (née en 1928) constitue l’atout principal de cette version, dans son incarnation vocalement audacieuse et scéniquement crédible du rôle-titre. Au sein de cette distribution globalement fort jeune, Lisa Otto (née en 1919) était déjà une fidèle du Deutsche Oper dans les années 1950 mais sa Marcelline n’en est pas moins excellente. Enfin, à la tête d’un orchestre pas toujours précis, Rother ne brille pas par son souci d’originalité, et ce dès une Ouverture assez tranquille, qui tend à s’étirer.


A voir, par conséquent, avant tout pour la rare apparition de Christa Ludwig en Léonore.


Simon Corley

 

 

 

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