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03/18/2011
Piotr Ilitch Tchaïkovski: Eugène Onéguine
Irina Ulanova (Mme. Larine), Maria Gavrilova (Tatiana), Yelena Novak (Olga), Galina Borisova (Filippievna), Vladimir Redkin (Onéguine), Nicolaï Baskov (Lenski), Aik Martirosyan (Prince Grémine), Alexander Arkhipov (M. Triquet), Vladimir Krasov (un capitaine), Alexander Korotky (Zaretski)
Orchestre et chœur du Bolchoï, Stanislav Lykov (chef du chœur), Mark Ermler (direction musicale)
Boris Pokrovski (mise en scène), Alena Pikalova (décors), Yelena Merkurova (costumes), Yuri Papko (chorégraphie), Sergei Barhin (scénographie), Nikita Tikhonov (réalisation TV)
Filmé en 2000 au Bolchoï de Moscou -157 mn
Réf. Arthaus Musik: NTSC 107213 (Distribué par Intégral) - PCM Stéréo, DD 5.1, DTS 5.1 - Format 4/3 - Code région : 0
Sous-titres en anglais, allemand, français, italien, espagnol et chinois - livret en français, anglais, et allemand
Il existe plusieurs bons enregistrements d’Eugène Onéguine mais celui-ci, récemment paru chez Arthaus Musik, semble très nettement surpasser les précédents, par sa richesse à la fois musicale et scénique. Il s’agit ici d’une résurrection de la production historique du Bolchoï de 1944 (A. Melik-Pashaev, B. Pokrovsky, P. Williams, V. Varkovitsky) captée en 2000. Tout concourt à faire de ce DVD une présentation exceptionnelle de l’œuvre de Tchaïkovski. La mise en scène, bien que restant très classique, est traitée avec un luxe inouï: somptueux décors et costumes, et éclairages savants.
Et ce que l’on entend est à la hauteur de ce que l’on voit.
Le plateau fait preuve d’une exceptionnelle homogénéité. Tous les chanteurs ont l’assurance de ceux qui ont chanté le rôle maintes fois, parfaitement à l’aise, toujours soucieux de placer le lyrisme de cette partition et les souffrances de l’âme humaine au premier plan. Le rôle-titre est confié au baryton Vladimir Redkin: la voix est adéquatement profonde, étendue, et le timbre lumineux. Maria Gavrilova est, elle aussi, idéale dans le rôle de Tatiana: les aigus sont étincelants, et la voix rayonne dans tous les registres. Dramatiquement, tous les chanteurs habitent leur rôle avec une élégante profondeur et une justesse de ton qui ne faillit pas.
À la tête d’un orchestre qui rutile, Mark Ermler fait une lecture passionnée, parfois fougueuse de cette partition, sans pour autant noyer la mélodie ni les chanteurs. Et surtout sans oublier que cet opéra est l’opéra d’« atmosphère » par excellence.
La captation datant de l’année 2000, les réalisateurs TV n’étaient pas encore tentés de faire entendre leur voix - parfois inutilement envahissante de nos jours - et l’on s’en félicite. La prise d’images de Nikita Tikhonov s’impose par son efficace discrétion, tout en soulignant avec subtilité les différentes couleurs du drame, sans forcer le trait.
Cette « nouveauté » est une addition de réussites à tous les niveaux.
Christian Dalzon
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