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07/09/2010
John Williams : Star Wars (extraits)
Josef Strauss : Spären-Klänge, opus 235 – Auf Ferienreisen!, opus 133
Franz Liszt : Concerto pour piano n° 2 – Grande Etudes de Paganini: Etude en mi bémol
Josef Lanner : Abendsterne, opus 180
Otto Nicolai : Die lustigen Weiber von Windsor: Lever de lune
Gustav Holst : The Planets: Mars, opus 32 n° 1
Johann Strauss fils : Wiener Blut, opus 354
Robert Schumann : Kinderszenen: Träumerei, opus 15 n° 7 (arrangement Johann von Herbeck)

Yefim Bronfman (piano), Singverein der Gesellschaft der Musikfreunde in Wien, Johannes Prinz (chef de chœur), Wiener Philharmoniker, Franz Welser-Möst (direction), Karina Fibich (réalisation)
Enregistré en public à Vienne (8 juin 2010) – 93’33
Deutsche Grammophon 00440 076 2776 (distribué par Universal) – Format 16:9 – Region code: 0 – PCM Stereo/DTS 5.0






La symétrie est parfaite: la Philharmonie de Berlin a son concert de la saint Sylvestre puis, aux beaux jours, celui de la Waldbühne; la Philharmonie de Vienne, quant à elle, offre au monde le fameux concert du Nouvel An, bien sûr, mais elle fête aussi une «nuit d’été» dans le cadre prestigieux de Schönbrunn. A la Waldbühne comme à Schönbrunn, le spectacle est gratuit et en plein air, mais devant le «Versailles autrichien», le public assis sur les rangées de chaises non loin de l’immense structure transparente qui abrite les musiciens rappelle furieusement celui du Neujahrskonzert, tandis que les spectateurs allongés sur les pelouses ou debout dans les allées face aux écrans géants évoquent davantage ceux de la Waldbühne... Et à la fin de la soirée, au Berliner Luft qui conclut immanquablement dans la capitale allemande répond Sang viennois (1873) de Johann Strauss dans la cité habsbourgeoise.


Financé par un fabricant de montres dont chacun se doit de posséder un exemplaire avant de devenir quinquagénaire, l’événement a été confié à Georges Prêtre en 2008 (sous la pluie) puis à Daniel Barenboim en 2009. Et c’est déjà le millésime 2010 qui est disponible (également en disque), presque aussi rapidement que le Neujahrskonzert: les Philharmoniker, précisément, ont invité dès maintenant celui qu’ils retrouveront le 1er janvier 2011, Franz Welser-Möst, directeur musical de l’Orchestre de Cleveland et, surtout, nouveau patron de l’Opéra de Vienne.


D’ailleurs, ce Sommernachtskonzert qui se tient début juin, donc en réalité non pas durant l’été mais à la fin du printemps, présente bien des traits communs avec la traditionnelle inauguration de l’année dans la salle dorée du Musikverein. La famille Strauss est ainsi à l’honneur, non seulement Johann, comme on l’a vu, mais son frère Josef, avec la Musique des sphères (1868) et la polka rapide En vacances! (1863), dernier des trois bis de la soirée, agrémenté d’un feu d’artifice. Et comme au Nouvel An, les «parents» ou «cousins» des Strauss ne sont pas oubliés, en l’occurrence Joseph Lanner, avec la valse Etoiles du soir (1841). Dans ce répertoire, le chef autrichien déçoit par un étonnant manque de souplesse, dont il faut espérer qu’il ne sera plus qu’un mauvais souvenir dans six mois.


Pas de concert viennois sans gags d’une finesse toute relative – après avoir interprété des extraits de la musique de La Guerre des étoiles (1977) composée par John Williams, deux musiciens engagent un combat, archet (et casque de Dark Vador) contre sabre laser, dont use aussi le chef pour adouber le Konzertmeister Rainer Küchl – ni hommages assez prévisibles: l’un au fondateur de l’orchestre, Otto Nicolai, avec le «Lever de lune» extrait des Joyeuses commères de Windsor (1849), l’autre à celui dont on célébrait le jour même le bicentenaire, Robert Schumann, avec la «Rêverie» des Scènes d’enfants (1838). Une véritable curiosité, au demeurant, puisqu’il s’agit ici d’une orchestration due à Johann von Herbeck (1831-1877), qui dirigea la création de la Symphonie «Inachevée» (mais aussi la première viennoise des Maîtres Chanteurs de Nuremberg). Enfin, pour pousser la ressemblance jusqu’au bout, une partie de la notice du DVD (en anglais, allemand et français) est rédigée par le violoniste Clemens Hellsberg, président du conseil d’administration de l’orchestre, tandis que la réalisation, peu avare en travellings langoureux et en imagerie de carte postale, est signée Karina Fibich, qui a succédé depuis cette année à l’inévitable Brian Large pour le concert du Nouvel An.


Le thème du programme 2010 étant «Lune, Planètes, Etoiles», Les Planètes (1917) s’imposaient tout naturellement: même si cette suite n’est pas vraiment le pain quotidien de l’orchestre, «Mars» démontre son brio instrumental, à l’image d’un formidable tuba ténor, et fait en même temps apparaître à quel point Holst fut l’une des sources d’inspiration de Williams. Dommage toutefois que la prise de son, un peu confuse, ne parvienne à dissimuler une réverbération qu’on imagine forte.


Quel rapport le Second concerto (1861) de Liszt a-t-il avec tout cela? C’est sans doute que sa technique surnaturelle et surpuissante fait de Yefim Bronfman un extraterrestre du clavier: la meilleure preuve en est que le soliste arrive entouré d’un nuage de fumée, comme venu d’un autre univers. Décrit (en anglais) par Welser-Möst comme «l’un des plus grands musiciens vivants», «Fima», d’un simple point de vue technique, peut certes convaincre qu’il appartient à ce club très fermé, comme le confirme en bis la Deuxième des six Grandes Etudes d’après Paganini (1851), mais son interprétation n’en paraît pas moins excessivement carrée et aurait gagné à davantage de subtilité.


Le site du concert de nuit d’été de la Philharmonie de Vienne
Le site du DVD
Le site de l’Orchestre philharmonique de Vienne
Le site de Yefim Bronfman


Simon Corley

 

 

 

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