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07/15/2009
Joseph Haydn : Die Schöpfung

Judith Blegen (Gabriel), Thomas Moser (Uriel), Kurt Moll (Raphaël), Lucia Popp (Eve), Kurt Ollmann (Adam), Chor des Bayerischen Rundfunks, Wolfgang Seeliger (chef de chœur), Walter Nothes (violoncelle), Hedwig Bilgram (clavecin), Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Leonard Bernstein (direction), Humphrey Burton (réalisation)
Enregistré en public à Ottobeuren (28-29 juin 1986) – 139’42
DVD Deutsche Grammophon 00440 073 4551 (distribué par Universal) – Format 4:3 – Region code: 0 – Son PCM/DTS 5.1






Deutsche Grammophon a fêté le quatre-vingt-dixième anniversaire de Bernstein par une importante série de DVD, mais il y manquait Haydn, l’un de ses compositeurs de prédilection: cette lacune est désormais comblée à l’occasion du bicentenaire de sa mort, avec une captation en public de La Création (1798), réalisé au même moment que le disque enregistré en studio à Munich – un complément opportun à l’imposante réédition à laquelle Sony vient de procéder, regroupant dix-huit Symphonies, quatre Messes mais aussi La Création enregistrée à New York en mai 1966.


Dans le faste baroque et l’acoustique confortable de l’abbaye bénédictine d’Ottobeuren (où furent retrouvés les manuscrits des Carmina burana moyenâgeux), le chef américain dirige une grande fresque colorée et métaphysique. L’opulence est de mise, tant du côté de l’Orchestre de la Radio bavaroise, somptueux, avec bois, cors et trompettes doublés, que des voix, en particulier un Kurt Moll impérial en Raphaël. Thomas Moser (Uriel) parvient à soutenir la comparaison, mais Kurt Ollmann apparaît en revanche assez fade en Adam. Quant à Lucia Popp, elle est une Eve plus convaincante que le Gabriel de Judith Blegen, mal à l’aise dans le bas de sa tessiture.


Si peu orthodoxe puisse-t-il paraître au regard des standards interprétatifs actuels, l’ensemble ne paraît pas pour autant colossal, et encore moins boursouflé, tant Bernstein n’a pas son pareil pour faire vivre chaque instant. Le concert est mis en valeur par une réalisation millimétrée de Humphrey Burton et se conclut, après deux «Amen» semblant annoncer l’éternité, par un cérémonial quasi buñuélien: artistes et public respectent un long silence, les cloches retentissent et chacun quitte l’abbaye sans mot dire.


Le DVD est complété par une notice (en anglais, allemand et français) ainsi que par un bref bonus, consistant en une présentation de l’œuvre par Bernstein (en allemand ou, au choix, en anglais, sous-titré en français, espagnol et chinois): autre vaste fresque dont il avait le secret, partition puis Bible en main, fasciné par le chaos haydnien mais aussi par la possibilité d’autres formes de vie dans l’univers, puis exégète de la parole divine, mettant en garde, quelques semaines après l’accident de Tchernobyl, contre les conséquences du goût de l’humanité pour le fruit défendu et de sa soif faustienne de connaissance.


Simon Corley

 

 

 

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