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04/27/2009
George Gershwin : An American in Paris – Rhapsody in Blue (*)
Charles Ives : Symphonie n° 2 (*) – The Unanswered Question

New York Philharmonic, Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks (*), Leonard Bernstein (piano et direction), Derek Bailey, Humphrey Burton (*) (réalisation)
Enregistré en public à Londres (3-4 juin 1976) et à Munich (10-15 mai 1987 [Symphonie n° 2]) – 123’57
DVD Deutsche Grammophon 00440 073 4513 (distribué par Universal) – Format 4:3 – Region code: 0 – Son PCM/DTS 5.1






Un précédent DVD de cette série que Deutsche Grammophon dédie à Leonard Bernstein montre comment celui-ci a appris à la fois de la «plastique» de Koussevitzky et de la rigueur de Reiner (voir ici). On retrouve une dualité à la Janus dans ce programme associant Gershwin et Ives, deux pères fondateurs de la musique américaine que tout semble opposer, mais que le chef d’orchestre a servis mieux que tout autre et dont le compositeur a fait sien les héritages, si différents fussent-ils.


Le rapprochement détonne d’autant moins que Bernstein prend ici très au sérieux la musique de Gershwin. A l’occasion d’une tournée effectuée lors des festivités du bicentenaire des Etats-Unis (1976), c’est l’acoustique très réverbérée du Royal Albert Hall qui accueille le Philharmonique de New York, faisant d’ailleurs regretter que les enregistrements vidéo réalisés à la même époque avec le National au Théâtre des Champs-Elysées n’aient pas été conjointement réédités. Assez inattendue, la profondeur que confère Bernstein à ces deux «tubes» réussit tout spécialement à la partie «américaine» d’Un Américain à Paris (1928). Sérieux et profondeur, mais pas austérité pour autant: dans la Rhapsody in Blue (1924), les fabuleux soli du clarinettiste Stanley Drucker suffiraient à le démentir, de même que la démesure des cadences pianistiques jouées (sur un bien mauvais Baldwin) tandis que l’orchestre est plongé dans le noir.


La première des deux pièces d’Ives a été captée au même moment à Londres. Dans The Unanswered Question (1906), les cordes commencent à jouer avant même que le chef n’apparaisse sur scène et, à la fin de la pièce, ne sont interrompues que par les applaudissements, alors même qu’il a déjà quitté le plateau: une manière convaincante de faire comprendre que cette page n’évoque qu’un bref moment d’un processus continu et même infini.


Onze ans plus tard avec l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise, la Deuxième symphonie (1902/1909) bénéficie d’un «bonus» captivant: une introduction en anglais (sous-titrée en français, espagnol et chinois) et en allemand. Dans la version anglaise, la raucité de la voix, notamment quand il s’efforce de chanter lui-même quelques mélodies, n’annonce hélas rien de bon – comme le rappelle la notice (en anglais, allemand et français), le temps était hélas venu de payer divers excès d’une vie festive et nocturne, y compris ceux du «screwing around» (pudiquement traduit par «s’amuser»).


Debout devant l’orchestre et face au public pendant environ un quart d’heure, Bernstein, avec son sens de la pédagogie et son charisme coutumiers, présente, exemples musicaux à l’appui, cette vaste composition (près de trois quarts d’heure) qu’il a créée le 22 février 1951 et à laquelle il a toujours été attaché – il suffit de voir comment, durant les rappels, il saisit la partition d’un geste affectueux. Si elle s’achève sur un pied-de-nez potache, elle ne possède extérieurement pas le caractère novateur et fascinant des Troisième et Quatrième, mais Bernstein ne désapprouve pas ceux qui voient en elle la plus grande symphonie américaine de tous les temps. Surtout, derrière une écriture d’apparence souvent académique, mêlant références issues de la grande tradition européenne, principalement germanique, aux chants, hymnes et marches américains, il y perçoit un message qui lui va droit au cœur: le résultat sonne 100% américain, témoignant d’une «courageuse résolution d’être Américain et d’écrire de la musique américaine», exemple qu’il fera évidemment sien en même temps que justification supplémentaire du couplage avec Gershwin proposé par ce DVD.


Simon Corley

 

 

 

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