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04/20/2009
Jules Massenet : Werther
Keith Ikaia-Purdy (Werther), Silvia Hablowetz (Charlotte), Armin Kolarczyk (Albert), Ina Schlingensiepen (Sophie), Tero Hannula (Le Bailli), Badische Staatskapelle, Daniel Carlberg (direction), Robert Tannenbaum (mise en scène), Christian Floeren (décor), Ute Frühling (costumes)
Enregistré en public à Karlsruhe (2007) – 140’
Arthaus 101 317 (distribué par Intégral) – Format 16:9






Le Staatstheater de Karlsruhe incorpore chaque saison à son répertoire jusqu’à une petite dizaine de nouvelles productions du même calibre que ce Werther, sans que quiconque s’en émeuve particulièrement : les chanteurs y appartiennent à la troupe où à un petit groupe d’invités privilégiés, les metteur en scène, costumier et décorateur sont aussi des familiers… Bref la maison s’acquitte, ce soir là comme un autre, de sa mission quotidienne.


Pourquoi avoir retenu en définitive ce Werther de 2007 plutôt qu’un autre titre d’une programmation riche ? La question reste ouverte, d'autant plus que dans cette production tout n'est pas parfait. Mais rien n'y est négligeable non plus. La mise en scène se conforme aux habituelles exigences du Regietheater : actualisation de rigueur (avec l’indispensable télévision dans un coin du salon étriqué du Bailli), décors délibérément schématisés afin de bien faire ressentir tout ce que le monde bourgeois de Charlotte comporte d’étriqué et de coercitif… Cela dit, et comme souvent à Karlsruhe, un certain esthétisme persiste : le maniement des éclairages est intelligent et chaque élément du décor reste individuellement au moins regardable. Quant à la direction d’acteurs, elle paraît à la fois très travaillée et pas trop envahissante, le metteur en scène tolérant que le chant garde sa suprématie quand cela devient indispensable. Bref, une bonne soirée pour le public de Karlsruhe, qui pouvait de surcroît se familiariser à cette occasion avec un ouvrage assez rarement donné en Allemagne.


Mais dans un contexte de DVD de diffusion internationale, les critères de jugement deviennent évidemment plus sévères, et il faut composer avec des chanteurs tous dignes, voire maniant le français avec une relative compétence, mais dont les carences techniques du moment peuvent gêner. Le ténor hawaïen Keith Ikaia-Purdy dispose encore d’une vraie vaillance et supporte bien l’épreuve des plans rapprochés, mais l’usure de son timbre est patente, avec un aigu souvent forci et difficile à stabiliser. Même problème, à un moindre degré mais avec quand même quelques aigus franchement faux, pour la Charlotte de Silvia Hablowetz, très engagée physiquement dans son rôle. Bonne tenue également de tout l’entourage, voire d’un orchestre remarquable, capté parfois de façon un peu sèche par les micros.


Une preuve supplémentaire en tout cas de la validité actuelle de Werther, fort bel opéra qui peut servir de base à un travail sérieux sans que l’on y fasse du tout naufrage, ni que l’on doive paraître s’excuser de s’être égaré là.


Laurent Barthel

 

 

 

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