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07/29/2008
Ludwig van Beethoven : Fidelio, opus 72

Martti Talvela (Don Fernando), Gustav Neidlinger (Don Pizarro), James King (Florestan), Gwyneth Jones (Leonore), Josef Greindl (Rocco), Olivera Miljakovic (Marzelline), Donald Grobe (Jaquino), Barry McDaniel (Premier prisonnier), Manfred Röhrl (Second prisonnier), Chor der Deutschen Oper Berlin, Walter Hagen-Groll (chef de chœur), Orchester der Deutschen Oper Berlin, Karl Böhm (direction), Gustav Rudolf Sellner (mise en scène et supervision artistique), Wilhelm Reinking (décors et costumes), Ernst Wild (réalisation)
Enregistré à Berlin (9-20 décembre 1969 [son] et 9-21 février 1970 [images]) – 111’38
Deutsche Grammophon 00440 073 4438 (distribué par Universal) – Son PCM stereo/DTS 5.1 – Format 4/3 – Region code 0 (Worldwide)





Fin 1969, quelques mois après un enregistrement en studio à Dresde, réédité depuis en collection économique chez Deutsche Grammophon, Karl Böhm dirige à nouveau Fidelio (1805/1814) à l’Opéra de Berlin: la distribution est d’ailleurs en partie identique, à commencer par le couple Leonore-Florestan, incarnés avec toujours autant d’engagement par Gywneth Jones et James King. On y retrouve aussi toute l’autorité de Martti Talvela en Don Fernando. Pour le reste de la distribution, les différences ne se font pas à l’avantage de la seconde version: Gustav Neidlinger est un bon Pizarro, mais comment pourrait-il s’imposer face à Theo Adam dans toute sa gloire? De même, Donald Grobe ne démérite pas en Jaquino, mais ne peut faire oublier Peter Schreier. En revanche, bien que vocalement fatigué, Josef Greindl paraît préférable, dans le rôle de Rocco, au pâle Franz Crass. Et c’est l’occasion de redécouvrir une pimpante Marzelline qui ne le cède en rien à Edith Mathis: Olivera Miljakovic, Kammersängerin de l’Opéra de Vienne, chantait Cosi à la même époque, également sous la direction de Böhm, entourée de Janowitz, Ludwig, Alva, Prey et Berry. Sans surprise, l’Orchestre de l’Opéra de Berlin ne remplace pas la Staatskapelle de Dresde, mais Böhm conserve un style étonnamment vigoureux, dynamique et allant, hélas desservi par une prise de son étrangement cathédralesque.


L’élément visuel ne contribue guère à donner l’avantage à la vidéo sur le disque. La production de l’Opéra de Berlin datait déjà de sept ans et, avec près de quarante ans de recul supplémentaires, c’est l’impression d’un spectacle solide mais vieillot qui prévaut. Durant l’ouverture, défile un résumé de l’action, montage d’images fixes et de sous-titres en forme de roman-photo, émaillé de quelques aperçus de la direction économe de Böhm. Suscitant un sentiment d’étouffement que l’action justifie de façon évidente, le réalisateur Ernst Wild cadre de très près la mise en scène de Gustav Rudolf Sellner, avec une ambition cinématographique qui se situe au-delà du simple opéra filmé, mais cette démarche n’est pas aidée par des acteurs que le playback rend particulièrement empruntés. Les décors et costumes de Wilhelm Reinking cultivent l’ocre et la grisaille – mais Pizarro peut quand même jouer les méchants avec sa cape noire – rendant l’ensemble assez austère, tout à fait emblématique des années 1960. Une stylisation poussée à l’extrême, où les rares indices réalistes tendent au symbolisme, insistant sur le caractère allégorique de l’œuvre, et servie par des idées intéressantes. Les dialogues parlés sont ainsi réduits au minimum et se superposent parfois à la musique (à l’exception du mélodrame du second acte, paradoxalement sans paroles), tandis que les deux actes sont enchaînés sans interruption, les prisonniers regagnant leurs cellules pendant l’introduction de l’air de Florestan.


Simon Corley

 

 

 

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