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07/31/2007
Giuseppe Verdi : Macbeth
Leo Nucci (Macbeth), Sylvie Valayre (Lady Macbeth), Enrico Iori (Banco), Roberto Iuliano (Macduff), Tiziana Tramonti (dame de Lady Macbeth), Nicola Pascoli (Malcom), Enrico Turco (le médecin)
Orchestre et Chœur du Teatro Regio de Parme, Bruno Bartoletti (direction)
Dante Ferretti (décors), Alberto Verso (costumes), Sergio Rossi (lumières), Amedeo Amodio (chorégrahie)
Liliana Cavani (mise en scène)
Enregistré au Teatro regio di Parma en juin 2006 – 156'
TDK OPMACPA – région 0 (distribué par Intégral)


Cette représentation a été captée lors du Festival Verdi qui s'est déroulé au printemps 2006 au Teatro Regio di Parma, si propice aux voix. Leo Nucci reprend un rôle qu'il a marqué depuis de nombreuses années et qu'il continue d'assurer avec brio. Il est ici entouré d'une distribution honnête d'où se détache une Sylvie Valayre cruelle et diabolique à souhait (ses appels au crime «nuovo delitto » au deuxième acte sont effrayants).


La mise en scène est assez originale, tout en restant classique. Dès l'ouverture l'accent est mis sur le côté infernal et maléfique des personnages de l'opéra: une jeune laveuse est prise de démence, par exemple. Des figurants-spectateurs sont sur la scène et délimitent le plateau, réduisant ainsi la frontière entre théâtre et réalité. La scène est souvent assez vide pour mieux concentrer le drame, un lit pour le deuxième acte et le dernier acte. Le chœur remplit essentiellement l'espace.


Leo Nucci, comme d'habitude, est exceptionnel malgré le poids des années. Il garde son timbre, ses aigus puissants et précis et surtout son incroyable musicalité. Il incarne un Macbeth torturé, apeuré et fragile, ce qui contraste parfaitement avec l'apparente sureté de Lady Macbeth. Son don pour la scène lui permet de faire passer de multiples expressions d'un regard, d'un geste. Comme toujours avec Leo Nucci on n'a pas l'impression qu'il chante et qu'il joue un rôle tellement ses phrases et ses attitudes semblent naturelles et logiques. Il interprète magistralement la dernière scène de l'opéra où, recroquevillé sur son trône et tenant son sceptre, il regrette le mal qu'il a pu faire. Il crie toute sa colère dans la première partie de l'air pour s'attendrir progressivement dans le « pieta, rispetto » avec une voix pleine d'humanité et de bonté. Son personnage deviendrait presque sympathique.


Sylvie Valayre a développé sa carrière davantage à l'étranger qu'en France, où elle se fait très rare. Lady Macbeth est un de ses rôles de prédilection et on était en droit d'attendre beaucoup de cette retransmission. Certes la soprano est une très bonne actrice et elle rend parfaitement la cruauté et l'ambition de son personnage mais la voix ne suit pas toujours ses intentions. Son air d'entrée « Vieni! t'affretta! » est chanté avec quelques difficultés en dépit d'aigus brillants et puissants – mais parfois criés –, les vocalises ne sont pas précises… Elle enlaidit sa voix pour accentuer la méchanceté de Lady Macbeth comme dans le duo « Fatal mia donna ». Elle est en revanche extraordinaire dans la scène finale de folie, scéniquement crédible, avec ses tics et sa manière de tenter de retirer désespéremment ses tâches de sang. Elle s'abandonne totalement et la voix découvre alors un vibrato un peu trop important.


Roberto Iuliano campe un solide Macduff. Il est émouvant dans l'air « O figli  miei », même s'il manque un peu de feu et d'enthousiasme. Il faut dire, à sa décharge, que Bruno Bartoletti dirige ce passage avec un tempo particulièrement lent. Il est nettement plus convaincant dans les mesures qui suivent, à savoir l'appel à la vengeance.


Banco est bien chanté par Enrico Iori qui montre une voix assez claire et solide mais dépourvue de nuances et de couleurs. Son air « Come dl ciel precipita » est bien mené mais assez pauvre en expressivité.


Parmi les rôles plus secondaires, il faut retenir Nicola Pascoli qui campe un solide Malcolm.
Bruno Bartoletti accompagne avec précision les chanteurs et conduit le drame avec justesse. La fin de l'opéra est très réussie car il met en relief le côté pressé et angoissant de la musique sous ses aspects légers.


Cette production est une bonne réussite et ce DVD vaut surtout pour l'interprétation exceptionnelle de Leo Nucci.


Manon Ardouin

 

 

 

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