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02/02/2007
Ludwig van Beethoven : Les neuf symphonies

Guylaine Girard (soprano), Marijana Mijanovic (alto), Donald Litaker (ténor), Hao Jiang Tian (basse), Chœur d’oratorio de Paris, Jean Sourisse (chef de chœur), Ensemble orchestral de Paris, John Nelson (direction)
Enregistré à Paris (juillet 2005 et janvier 2006) – 334’33
Coffret de cinq disques Ambroisie AM 9993 AD 128





Du 17 au 25 juin 2005, l’Ensemble orchestral de Paris (EOP) et son directeur musical, John Nelson, ont interprété au Théâtre des Champs-Elysées les neuf symphonies de Beethoven (voir ici), qu’ils ont ensuite gravées en studio, prolongeant ainsi leur intégrale en DVD des Concertos pour piano, toujours chez Ambroisie (voir ici).


Au disque plus encore qu’au concert, la question de l’utilité d’une telle entreprise est nécessairement posée: fallait-il que près d’un demi-siècle après la Société des concerts du Conservatoire sous la direction de Schuricht (EMI), l’EOP devienne ainsi le deuxième orchestre français à enregistrer les neuf symphonies, alors même que l’Orchestre national, par exemple, n’a publié que quelques-uns des volets de l’intégrale qu’il a donnée à Paris en novembre 2002 (Naïve)?


Si l’on s’en tient à la fierté de pouvoir mettre en valeur une réalisation animée par un beau sens collectif, cette parution se justifie pleinement. La promotion de la capitale semble d’ailleurs un élément central de l’opération: conférence de presse du maire de Paris à l’Hôtel de Ville, photographies illustrant largement le coffret et ses cinq disques et suscitant parfois des rapprochements inattendus – le Moulin rouge pour la Septième? l’«Apothéose de la danse», sans nul doute. Au demeurant, dans un intéressant entretien avec Rémy Louis, complétant une notice un peu trop succincte de Marianna Chelkova, John Nelson, également photographié sur les bords de Seine, fixe lui-même un objectif modeste à son travail: «Je souhaite simplement que chacun ait le sentiment de comprendre un peu mieux les symphonies de Beethoven. Mais peut-être n’écouterai-je moi-même les CD qu’une seule fois. Car la vie change sans cesse et nous évoluons avec elle.»


Si l’on attend de ce coffret des surprises ou des révélations comparables – pour se référer à des intégrales récentes ou en cours – à celles dispensées par David Zinman (Arte Nova) ou Osmo Vänskä (Bis), on sera en revanche déçu. L’ensemble ne démérite certes pas: l’effectif restreint autorise des visions d’inspiration «baroqueuse» mais le soin apporté au respect des reprises ne traduit aucun intégrisme, car les tempi ne sont nullement précipités et l’articulation n’est pas bouleversée. Les Première et Deuxième bénéficient tout particulièrement d’un tel traitement, ainsi que la Quatrième, dans une moindre mesure, même si le mordant a tendance à dégénérer en brutalité. Face à plus forte partie, comme dans la Troisième ou la Cinquième, fluctuat nec mergitur, dans des lectures qui ne sont pas sans rappeler la dynamique de Gardiner (Archiv), ici sans doute plus juvénile qu’héroïque.


Dans une acoustique sèche et analytique, qui fait ressortir curieusement certains détails, la finesse, la légèreté et la transparence ne sont pas déplacées pour les trois symphonies suivantes, même si l’on peut apprécier davantage de carrure et si ce Beethoven fait tour à tour de sautillements, de hargne ou de trépignements est sans doute trop réducteur. La Neuvième montre hélas les limites de l’exercice: la vision manque d’ampleur (Allegro initial), le propos devient nerveux (Molto vivace), l’allure est trop rapide (Adagio molto e cantabile), tandis que le Final évoque une scène d’opéra comique, avec des solistes vocaux en bien petite forme.


Simon Corley

 

 

 

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