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12/18/2006
Richard Strauss : Traum durch die Dämmerung – Wiegenlied – Meinem Kinde – Gesang der Apollopriesterin – Allerseelen – Ruhe meine Seele – Cäcilie – Mein Auge – Waldseligkeit – Morgen ! – Befreit – Vier letzte Lieder
Michaela Kaune (soprano), NDR Radiophilharmonie, Eiji Oue (direction)
Enregistré à Hanovre (2004) – 62’32
Berlin Classics 0017812BC (distribué par Intégral)
Pour son premier récital discographique, Michaela Kaune se lance dans un exercice réputé exigeant : le lied. En enregistrant un florilège de lieder pour orchestre de Richard Strauss, y compris les fameux Quatre derniers lieder, la soprano allemande se confronte à une sévère concurrence - nombre d’illustres cantatrices y ont brillé -, mais elle convainc de la pertinence de ce choix. Sa classe aristocratique (elle incarna d’ailleurs à plusieurs reprises la Comtesse des Noces de Figaro), le timbre de sa voix et sa fine musicalité conviennent à merveille dans ces œuvres.
Michaela Kaune caractérise admirablement les différents lieder en parvenant sans peine à varier les climats. La comparaison entre son Meinem Kinde, d’une grande douceur maternelle, avec son Ruhe meine Seele ou son Gesang der Apollopriesterin, où elle se fait tragédienne – quelle magnifique Sieglinde elle serait ! – suffit à témoigner d’une large palette expressive. Pouvant se montrer puissante, fine et nuancée, la voix claire et maîtrisée de Michaela Kaune est un enchantement dans ces pages si séduisantes. La soprano réussit-elle néanmoins la redoutable épreuve des Quatre derniers lieder ? L’émotion fait parfois un peu défaut, peut-être en raison d’une certaine pudeur et d’une absence de surenchère expressive, mais ces Quatre derniers lieder n’offrent toutefois aucune mauvaise surprise. On est ravi d’y retrouver beaucoup de plénitude et de beauté.
Michaela Kaune a la chance de disposer en la personne de Eiji Oue d’un chef attentif qui, à la tête d’un orchestre lumineux, aérien, souple et précis, concourt à la belle réussite de ce disque. Voilà certainement une soprano à suivre dont la carrière, déjà bien lancée, s’annonce prometteuse.
Sébastien Foucart
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