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01/02/2006 Claude Debussy : Prélude à l'après midi d'un faune, La Mer, La Boite à joujoux (orch. André Caplet), Trois Préludes (orch. Colin Matthews) Orchestre Philharmonique de Berlin, Simon Rattle (direction)
EMI Classics
Simon Rattle cherche-t-il à répondre à Claudio Abbado ? En tout cas, ce - très beau - disque Debussy ne peut pas ne pas faire penser à celui qu’a enregistré son prédécesseur à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Berlin, où l’on retrouve d’ailleurs le même Emmanuel Pahud à la flûte dans le Prélude à l'après midi d'un faune (lire ici), ainsi qu’avec l’Orchestre du Festival de Lucerne dans une Mer envoûtante. Avec Pierre Boulez, on tient sans doute là les trois meilleurs interprètes de Debussy actuellement au monde, alors ne boudons pas notre plaisir. Capables d’un infini souci du détail orchestral mais qui ne perd jamais son sens dans le regard global, maîtrisant la délicate alchimie du climat, possédant une parfaite souplesse du tempo et de la dynamique, ces chefs nous en apprendrons toujours dans ces œuvres fondatrices de la musique du XXe siècle. Cependant, après le coup de génie d’Abbado dans La Mer, Rattle vient sans doute un peu trop tôt. Le chef italien possède un surcroît de souplesse et de naturel, une meilleure assise orchestrale (grâce à des graves mieux déployés), une sensualité plus présente qui placent sa Mer et son disque avec Berlin au sommet de hiérarchie. D’autant que les deux autres œuvres proposées sur le disque du chef anglais sont des orchestrations, donc moins essentielles, et que les Trois Préludes (Ce qu'a vu le vent d'ouest, Feuilles mortes, Feux d'artifice), orchestrés Colin Matthews sont vraiment peu convaincants (un peu épais).
simonrattle.co.uk
Philippe Herlin
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