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05/24/2004
Hommage à Lucia Popp
Extraits d’Opéras de Richard Strauss : Le Chevalier à la Rose, Arabella ; Wofgang Amadeus Mozart : Don Giovanni, les Noces de Figaro ; Ludwig van Beethoven : Fidelio ; Otto Nicolai : Les Joyeuses Commères de Windsor, Giacomo Puccini : Gianni Schicchi
Lucia Popp (Soprano), Orchestre du Bayerisches Staatsoper, Wolfgang Sawallich, Karl Böhm, Carlos Kleiber (direction), Claire Watson , Brigitte Fassbaender, Wolfgang Brendel, Ruggiero Raimondi
Orfeo C 580 031 B
Quelle perte tragique le monde de la musique a subi avec la disparition tragique de Lucia Popp en 1993 ! Comme beaucoup de chanteuses, Lucia Popp avait des aigus lumineux, un timbre et une technique superbe. Mais comme trop peu de chanteuses, ces qualités vocales été accompagnées par une musicalité réelle et une sensibilité rare. Popp avait une capacité à trouver des inflexions si justes et si émouvantes par la coloration de sa voix ou par le léger vibrato qu’elle utilisait pour alléger la fin des phrases musicales. Ces qualités en ont fait l’interprète idéale de la Susanne des Noces de Figaro où la Sophie du Chevalier à la Rose, mais aussi, une fois que le timbre avait commencé à évoluer vers des rôles plus « lourds », celui d’Arabella ou Eva des Maitres-Chanteurs. Que d’émotions de dégagent de l’air du quatrième acte des Noces « Deh vieni » ou la présentation de la Rose, mais également quelle autorité dans les extraits d’Arabella et quelle verve dans l’air des Joyeuses commères de Windsor.
Les artistes qui entourent Lucia Popp ne sont pas en reste. On peut oublier Raimondi dont la voix sonne creux mais quelle présence du Comte de Wolfgang Brendel, quand à Brigitte Fassbaender, elle est au rôle d’Octavian ce que Lucia Popp est à celui de Sophie. Mais c’est surtout la qualité de l’accompagnement orchestral qui est extraordinaire. Les trois chefs qui accompagnent Lucia Popp : Karl Böhm, Carlos Kleiber et Wolfgang Sawallich sont tout trois issus de la tradition Straussienne, tradition qu’une nouvelle génération de musiciens baroques doit trouver d’un autre temps. Une simple écoute démontre les qualités de cette école musicale. Les tempis sont larges, amples mais lourdeur, l’orchestre clair et aérien et surtout quelle flexibilité et quel naturel dans l’accompagnement des chanteurs.
Lucia Popp nous a quitté, ainsi que Karl Böhm. Il est hélas très improbable que Carlos Kleiber ou Wolfgang Sawallich, tous deux âgés retrouvent le chemin de la fosse d’Opéra. Comment ne pas écouter ce superbe CD sans nostalgie et une certaine tristesse par rapport à un certain âge d’or hélas disparu ?
Antoine Leboyer
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