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06/26/2003
Franz Schubert : Gretchen am Spinnrade, D. 118 (orchestration Reger)* – Erlkönig, D. 328 (orchestrations Berlioz* et Reger**) – An Schwager Kronos, D. 360 (orchestration Brahms)** – Memnon, D. 541 (orchestration Brahms)** – An die Musik, D. 547 (orchestration Reger)** – Die Forelle, D. 550 (orchestration Britten)* – Gruppe aus dem Tartarus, D. 583 (orchestration Reger)* – Prometheus, D. 674 (orchestration Reger)** – Geheimes, D. 719 (orchestration Brahms)* – Du bist die Ruh, D. 776 (orchestration Webern)** – Tränenregen extrait de «Die schöne Müllerin», D. 795 n° 10 (orchestration
Webern)** – Romance extraite de «Rosamunde», D. 797 n° 3b* – Im Abendrot, D. 799 (orchestration Reger)* – Nacht und Träume, D. 827 (orchestration Reger)* – Die junge Nonne, D. 828 (orchestration Liszt)* – Ellens zweiter Gesang, D. 838 (orchestration Brahms)* – An Silvia, D. 891 (orchestration anonyme)* – Der Wegweiser extrait de «Winterreise», D. 911 n° 20 (orchestration Webern)** – Ständchen extrait de «Schwanengesang», D. 957 n° 4 (orchestration Offenbach)** – Ihr Bild extrait de «Schwanengesang», D. 957 n° 9 (orchestration Webern)**

Anne Sofie von Otter (mezzo) (*), Thomas Quasthoff (baryton-basse) (**), Orchestre de chambre d’Europe, Claudio Abbado (direction)
Deutsche Grammophon 470 586-2


Enregistrés à la Cité de la musique les 25 et 28 mai 2002 à l’occasion du vingtième anniversaire de l’Orchestre de chambre d’Europe, au cours de concerts récemment diffusés sur Arte, ces vingt lieder avec orchestre présentent une particularité: à l’exception de l’un d’entre eux, extrait de la musique de scène pour Rosamunde, ils n’ont pas été orchestrés par Schubert. Mais il est vrai que le genre de la mélodie avec orchestre ne s’est véritablement développé que vers 1840, à partir des Nuits d’été de Berlioz.


Si l’on n’est pas surpris de trouver Liszt, Brahms, Britten ou Webern parmi les compositeurs qui ont franchi le pas et tenté d’instrumenter la partie de piano de quelques-uns des plus célèbres lieder schubertiens, le disque fait également la place à des outsiders célèbres, tels Berlioz et même Offenbach. Au total, sept compositeurs (et un anonyme), parmi lesquels les Allemands et Autrichiens sont fortement représentés, Reger apparaissant sept fois (choisis parmi les deux recueils publiés respectivement en 1914 et, de façon posthume, en 1926), Brahms quatre fois (vers 1862) et Webern quatre fois (1903).


Que dire de plus en disposant de moyens plus amples que ceux des originaux? A quelle formation recourir? Est-il possible ou souhaitable de conserver le caractère intimiste et dépouillé de la mélodie avec piano? Peut-on s’autoriser à compléter le texte de Schubert? Chaque compositeur apporte sa réponse à ces questions, ce qui rend la confrontation – parfois au sens propre, Berlioz (1860) et Reger se mesurant à plus de cinquante ans de distance dans le célèbre Roi des aulnes – remarquablement instructive. Et certains conservent une parfaite discrétion (Webern, Britten), d’autres confèrent à ces œuvres un cachet différent (beethovénien chez Brahms, wagnérien chez Liszt, voire straussien chez Reger).


D’un intérêt documentaire et d’une originalité manifestes, cette parution, opportunément agrémentée d’un notice informative et du texte des poèmes (en anglais, français et allemand), va-t-elle toutefois au-delà de la pure curiosité? La seule prestation d’Anne Sofie von Otter – irréprochable au point d’en paraître presque trop rigide – et de Thomas Quasthoff – qui a déjà donné Schubert au disque (voir ici) et auquel échoit un ensemble de tonalité plus sombre ou méditative, d’inspiration parfois mythologique, mais servi avec une intelligence et un engagements ainsi qu’un luxe de nuances et d’attention portée à la diction – suffit à vrai dire à en justifier l’acquisition. Quant à Abbado, qui avait déjà réuni les deux chanteurs dans des extraits du Knaben Wunderhorn de Mahler (voir ici), et à son ensemble orchestral de luxe, ils parviennent à concilier une présence et une discrétion toutes dévouées aux chanteurs.


Simon Corley

 

 

 

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