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11/05/2001
Franz Schubert, sonates D. 568 et D. 845

Alain Planès
Harmonia Mundi HMC 901723




Alain Planès est un pianiste tout à fait passionnant comme en témoignent le répertoire qu'il aborde et la façon dont il se produit. On l'a entendu plusieurs fois au Châtelet dans le cadre des Midis musicaux, en soliste au pianoforte dans Haydn ou dans des formations de musique de chambre, on l' a entendu aussi aux Bouffes du Nord avec l'ensemble Accentus de Laurence Equilbey. Un éclectisme qui n'a rien de gratuit mais qui atteste une recherche exigeante et intense, à l'écart des sentiers battus.


Exigence et intensité sont précisément les qualités premières de ce superbe disque consacré à deux sonates de Schubert et qui vient compléter ce qui semble se constituer petit à petit en intégrale de la musique de piano du musicien (5 disques précédemment parus). Alain Planes joue absolument sans pathos, d'une façon dépouillée qui sied admirablement à l'univers schubertien, avec un minimum de pédale. Il excelle à donner son individualité à chaque figure mélodique tout en mettant en valeur la ligne générale, ce qui est à la fois essentiel et extrêmement difficile à réaliser dans Schubert. Il sait imprimer une aura d'inquiétude, d'angoisse diffuse si caractéristique du musicien, même dans ses pages prétendues gaies ou légères mais en fait toujours teintées de mélancolie.
Le premier mouvement de la sonate D. 845 en la mineur (1825) est à ce titre exemplaire et retient l'attention de bout en bout, comme un monologue intérieur à plusieurs voix hanté par une sorte de désenchantement.
Au moment de la parution de la sonate, un contemporain aurait dit de cette œuvre qu'elle devait être jouée par "un pianiste capable de penser, car elle n'est comparable qu'aux plus grandes et plus audacieuses sonates de Beethoven". Il est incontestable qu'Alain Planès sait penser, sa force étant de refuser la facilité, les effets faciles au profit d'une approche toute de probité et de poésie.



NB : ce disque a été réalisé sous la direction artistique de Jacques Drillon à qui on doit un bel essai sur Schubert, Schubert et l'infini, sous titré A l'horizon, le désert, publié chez Actes Sud en 1996. Les pages consacrée au piano de Schubert semblent en parfaite adéquation avec l'approche d'Alain Planès.


Florence Trocmé

 

 

 

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