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10/10/2001
Brahms: Concerto pour violon , Beethoven: Cinquième Symphonie
Kyung-Wha Chung (violon), Orchestre Philarmonique de Vienne, Sir Simon Rattle (direction)
EMI CDC557 1652
Commençons d’abord par la relative déception de ce CD qui vient du manque de chaleur de Kyung-Wha Chung. Nul n’est besoin de rappeler les très grandes qualités de virtuose de la violoniste coréenne. Ceci dit, sa prestation, si elle est impeccable techniquement, souffre d’un manque d’émotion. Le deuxième mouvement de ce concerto, un des sommets de la littérature du violon, laisse indifférent. Le phrasé est plat et ne décolle pas. Je vous conseille de revenir aux enregistrements de Menuhin, Stern, Milstein ou Perlman (notamment dans son enregistrement avec Carlo-Maria Giulini) infiniment plus profonds et touchants. L’excellence de l’orchestre ne permet pas de modifier l’impression que cette exécution n’est que le reflet que d’une bonne répétition générale.
Le Beethoven est une toute autre affaire. Rattle et l’Orchestre Philharmonique de Vienne sont maintenant des familiers de ces œuvres qu’ils ont régulièrement jouées, la Cinquième figurant au programme de leur dernier concert Parisien en Décembre 2000. Contrairement au Brahms qui est un enregistrement de studio, le Beethoven est une prise de concert.
Rattle fait sonner son orchestre sonne avec précision et clarté : pas un gramme de graisse, que du muscle. Le discours musical est mené avec un souci de faire constamment avancer l’ oeuvre. A plusieurs reprises, on se surprend à découvrir des éclairages nouveaux de l’orchestration: écoutez comment est introduit un léger decresendo dans le fugato des violoncelles dans le 3e mouvement afin de préserver la dynamique et l’élan de ce mouvement.
Plus que des récentes lectures de chefs comme Abbado ou Barenboim, voici une cinquième moderne avec laquelle il faudra compter et qui nous fait attendre avec impatience la suite de l’intégrale prévue par Rattle et la Philarmonie de Vienne.
Antoine Leboyer
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