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10/08/2001 Giuseppe Verdi : Falstaff Bryn Terfel (Falstaff), Anatoli Kotscherga (Pistola), Anthony Mee (Bardolfo), Adrianne Pieczonka (Alice), Thomas Hampson (Ford), Dorothea Röschmann (Nannetta), Daniel Sktoda (Fenton), Larissa Diadkova (Quickly), Stella Doufexis (Meg Page) Orchestre Philharmonique de Berlin, Claudio Abbado (direction) Deutsche Grammophon 471-194-2 (2 CD), livret traduit en français
Avec ce Falstaff, Claudio Abbado retrouve ses qualités premières, au premier rang desquelles son sens du théâtre qu’il a parfait durant de longues années à la tête de la Scala de Milan, mais également sa sensibilité, cette capacité à faire frémir l’orchestre, à mettre en lumière la moindre intervention des instrumentistes ; et aussi ce sens de l’urgence que requiert l’ultime opus de Verdi. Entendre l’Orchestre Philharmonique de Berlin aussi félin, vif et lumineux, tout en gardant sa rigueur et sa densité sonore légendaires constitue un plaisir absolument grisant. C’est vraiment le meilleur orchestre du monde ! Les chanteurs répondent tous à ces hautes exigences musicales, même si le couple Nannetta-Fenton est très quelconque. Alice, Quickly et Meg possèdent chacune leur personnalité vocale, Thomas Hampson incarne évidemment le meilleur Ford que l’on puisse imaginer, et employer Anatoli Kotscherga en Pistola révèle un luxe incroyable. Considéré comme l’un des grands Falstaff actuels, Bryn Terfel possède assurément une vraie santé vocale, une prononciation qui ne faiblit pas lorsque le débit s’accélère. Cependant son timbre pourrait être plus riche et un soupçon de bonhomie en plus dans la voix serait le bienvenu. Il égalerait alors Jean-Philippe Lafont. C’est Claudio Abbado qui triomphe dans cet enregistrement, jusque dans la fugue finale, aussi frénétique que maîtrisée.
Philippe Herlin
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