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12/07/2024 Johannes Brahms : Concertos pour piano n° 1, opus 15 [*], et n° 2, opus 83 [**] – Fantasien, opus 116 – Intermezzi, opus 117 – Klavierstücke, opus 118 et opus 119– Seize Valses, opus 39 : 15. Valse en la majeur Igor Levit (piano), Wiener Philharmoniker, Christian Thielemann (piano, direction)
Enregistré en public à Vienne (8‑10 décembre 2023 [**] et 12‑15 avril 2024 [*]) et en studio à Hanovre (janvier 2024) – 174’18
Coffret de trois disques Sony Classical 19658897652
Sélectionné par la rédaction
On reconnaît bien avec cet album le goût du pianiste allemand Igor Levit pour l’exhaustivité. Après les intégrales Beethoven (Sonates et Variations), voici un panorama très complet de la musique pour piano de Brahms avec ses deux concertos et l’essentiel de ses pièces pour piano tardives. Et quels écrins pour cela ! Les Wiener Philharmoniker, enregistrés dans leur propre salle sous la direction de Christian Thielemann pour les deux Concertos, et la salle Leibnitz de Hanovre pour les pièces intimes de la grande maturité de Brahms. La jeune complicité entre les deux interprètes est illustrée dans le livret de ce triple album par une conversation entre eux deux, partie d’un concerto de Mozart joué à Munich avec le Staatskapelle Dresde en 2015, suivie d’un concert du Nouvel An à Dresde en 2021 et se prolongeant par cet immense projet Brahms.
C’est évidemment avec des couleurs orchestrales et une clarté des plans sonores, un équilibre parfait entre piano et orchestre que sont joués ces deux Concertos. Le Premier peut‑être un peu plus romantique que le sort majestueux qu’on lui réserve souvent. Le Second trouve la complicité moins à l’aise mais quelle virtuosité contrôlée à l’extrême et quelles couleurs dans ce jeu que l’on a trop souvent accusé d’être trop cérébral !
Le florilège de pièces pour piano seul est sans aucun doute le meilleur de ces trois disques car il montre Igor Levit tel qu’on l’a connu dans beaucoup de répertoires, faisant fi des traditions et laissant se déployer son imagination et son intelligence notamment dans les sept Fantaisies opus 116. Les Intermezzi opus 117 et opus 118 sont joués sans afféterie par un pianiste concentré et qui semble en savourer chaque note et peut être même espérer y trouver les prolongements de cette musique dépouillée chez les plus tardifs compositeurs viennois.
Un bis d’un concert viennois permet d’entendre les deux artistes réunis au même piano avec une délicieuse valse, la Quinzième des seize Valses opus 39.
Olivier Brunel
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