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07/14/2024
« Gloire Immortelle ! »
Etienne-Nicolas Méhul : La Chasse du jeune Henri : Ouverture – Le Chant du départ
Hector Berlioz : Les Troyens : « Chasse royale et orage » – La Damnation de Faust, opus 24 : Chœur d’étudiants et de soldats marchant vers la ville
Claude Joseph Rouget de Lisle : La Marseillaise (orchestration Berlioz)
Charles Gounod : Faust : Chœur des soldats – Le Tribut de Zamora : Danse espagnole
Georges Bizet : Carmen : Ouverture , Chœur des gamins (acte I) & Marche et chœur (acte IV) – L’Arlésienne, Suite n° 2 (arrangement Ernest Guiraud) : 4. Farandole
Robert Planquette : Le Régiment de Sambre-et-Meuse

Marie-Laure Garnier (soprano), Sébastien Guèze (ténor), Chœur de l’Armée française, lieutenant-colonel Aurore Tillac (cheffe de chœur), Chœur de l’Opéra royal, Chœur Rameau, Christophe Juvinart (chef de chœur), Orchestre symphonique de la Garde républicaine, Hervé Niquet (direction)
Enregistré à Paris (6‑8 juillet 2022) – 62’47
Château de Versailles Spectacles CVS 100 Collection « Le Triomphe de la Nation » n° 1 (distribué par Outhere) – Notice (en français, anglais et allemand) d’Hervé Niquet, Laurent Brunner et Bérénice Gallitelli





Quelle meilleure date que ce 14 juillet 2024 pour faire la critique d’un disque aux allures de patchwork musical certes – nous allons y revenir – mais dont l’unité transparaît tant au regard de la splendide iconographie du livret d’accompagnement (comme toujours dans cette collection), où dominent les trois couleurs du drapeau national, qu’au regard des œuvres qui célèbrent toutes, d’une certaine façon, cet esprit français dont nous pouvant être légitimement si fiers, un brin de chauvinisme aidant ?


Car, quoi de commun entre des œuvres militaires comme La Marseillaise (dans son orchestration par Berlioz, en 1830) ou le célèbre Régiment de Sambre-et-Meuse de Robert Planquette (1848‑1903), sans doute l’une des musiques militaires françaises les plus célèbres avec peut-être La Marche du Premier Consul à Marengo (1802), et l’Ouverture de Carmen (1875) ou la très exotique « Danse espagnole » tirée du rare Tribut de Zamora de Gounod (1881) ? Comme l’explique de manière assez convaincante Laurent Brunner dans sa participation à la notice d’accompagnement du disque, ce sont finalement des pièces qui jalonnent et participent pleinement de ce roman national que nous aimons tant célébrer, et qui sont autant de lieux de mémoire qui parlent à chacun d’entre nous.


Recourant principalement aux forces musicales de la Garde républicaine, Hervé Niquet nous livre là un album haut en couleur à défaut d’être pleinement convaincant. La très belle Ouverture de La Chasse du jeune Henri (1797) bénéficie d’un très grand raffinement côté cordes mais, et c’est dommage pour une peinture de la chasse, les cors manquent de verve et d’éclat ; par ailleurs, la fin nous semble trop bousculée, assez sèche, les cors n’éclatant pas comme dans la magnifique version (que nous préférons largement) gravée par Michel Swierczewski à la tête de l’Orchestre de la Fondation Gulbenkian (très belle anthologie Méhul chez Nimbus Records, rassemblant notamment ses quatre symphonies, gravée en décembre 1988).


Les extraits d’œuvres berlioziennes sont très beaux : on se laisse facilement séduire par la finesse des bois (hautbois et clarinettes dans l’extrait des Troyens, les trilles des clarinettes dans l’extrait de La Damnation de Faust), l’enthousiasme des voix, culminant dans une Marseillaise de fière allure qui ne peut laisser insensible même si l’on a là aussi connu interprétations plus vives. Si les extraits de Carmen sont agréables à l’oreille sans nous emporter totalement en dépit d’un chatoiement continuel (soulignons tout de même l’excellence du chœur dans le passage « Les voici ! Voici la quadrille ! »), on est surtout déçu par une Farandole de L’Arlésienne très raide et rapide, mais qui témoigne, vu l’allure à laquelle il est pris, de la dextérité des instrumentistes de l’Orchestre symphonique de la Garde (créé, rappelons‑le au passage, par le clarinettiste Jean Paulus en 1848).


En revanche, on retiendra de ce disque la magnifique « Danse espagnole » issue du Tribut de Zamora de Gounod qu’Hervé Niquet a par ailleurs superbement enregistré pour le Palazzetto Bru Zane (voir ici) ; qu’importe que l’Espagne peinte ici soit une Espagne de l’imaginaire collectif aux accents presque caricaturaux mais cette musique traduit si bien le soleil et les couleurs de la péninsule ibérique qu’il est difficile de ne pas y succomber. Et puis, il y a ce Régiment de Sambre-et-Meuse de Planquette, entraînant, volontaire, conquérant presque, musique sur laquelle flotte fièrement le drapeau tricolore, digne élément de ce premier opus de la collection « Le Triomphe de la Nation » publiée par Château de Versailles Spectacles dont c’était ici le centième numéro d’édition : il fallait bien un tel feu d’artifice pour le célébrer !


Signalons enfin, in extremis, que l’Orchestre symphonique de la Garde républicaine sera présent le 20 juillet prochain au Festival de Saintes, sous la direction d’Hervé Niquet, où seront données quelques‑unes des pièces enregistrées sur le présent disque.


Le site de Sébastien Guèze
Le site de l’Orchestre symphonique de la Garde républicaine et du Chœur de l’Armée française
Le site du Chœur Rameau


Sébastien Gauthier

 

 

 

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