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06/28/2024
Michael Jarrell : Paysages avec figures absentes-Nachlese IV [*] – Sechs Augenblicke – ...un long fracas somptueux de rapide céleste... [&]
Ilya Gringolts (violon) [*], Florent Jodelet (percussions) [&], Orchestre national des Pays de la Loire, Pascal Rophé (direction)
Enregistré au Centre des Congrès d’Angers (7‑16 juillet 2022) – 54’16
Bis 2652 – Notice en français, allemand et anglais


Sélectionné par la rédaction





Le disque nous propose des œuvres illustrant la création musicale, sur un quart de siècle, du compositeur suisse Michael Jarrell (né en 1958). Les Paysages avec figures absentes (1998) pour violon et orchestre, écrits et dédiés à la violoniste allemande Isabelle Faust et qui reprennent le titre d’un recueil de poèmes (1970) de Philippe Jaccottet (1925‑2021), se présentent comme une sorte d’antiphonie, de répons. A l’écoute, on ne saisit pas qui est absent. Le violon est en tout cas très présent dans ces espaces sonores étales, sans dominer pour autant. Les « paysages » sont peu contrastés ; seuls quelques pizzicatos, presque inquiétants, leur donnent des couleurs. L’espèce de danse solitaire du violon à la fin, à moins qu’il ne titube ne sachant où aller, aux aigus pianissimo, marque durablement.


Les Six Moments pour orchestre (2022), au titre faisant penser naturellement à Schubert, présentent des textures plus variées, parfois concentrées, souvent théâtrales à l’image de la deuxième pièce, tiraillée entre un hautbois et des percussions sourdes, mais toujours d’une grande clarté. La somptuosité du final est fort bien mise en valeur par l’Orchestre national des Pays de la Loire et Pascal Rophé, son directeur musical de 2014 à 2022. Les pièces se réécoutent sans lassitude. On y redécouvre à chaque fois des éléments qu’on avait mal perçus.


Le long fracas (1998), au titre reprenant un écrit de Julien Gracq inspiré par une bataille sur la Meuse, utilise naturellement à plein les percussions, bien au‑delà de l’explosion initiale. La virtuosité de Florent Jodelet impressionne dans cette suite d’éclats, de brisures, sur des fonds sombres. C’est un orchestre à lui tout seul.


Le compositeur ne cherche pas à s’affirmer par un langage provocateur. Il ne se met pas en avant par une autorité particulière, une personnalisation excessive ou une revendication véhémente. Il laisse place à une musique raffinée, sans excès, plutôt lente, très travaillée aussi. Elle se déploie avec naturel.


Le disque est un peu court mais présente un compositeur fort attachant, la réalisation soignée de l’Orchestre national des Pays de la Loire de son côté étant digne de tous les éloges.


Stéphane Guy

 

 

 

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