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12/19/2023
« Complete Organ & Harmonium Works »
César Franck : Pièce en mi bémol, CFF 49 [6] – Offertoires en fa mineur, CFF 55, en mi bémol, CFF 36B, en la, CFF 33, en si mineur, CFF 95, en fa dièse mineur, CFF 96A, et en sol mineur, CFF 92 [6] – Elévation en la, CFF 93 [6] – Grands chœurs en ré, CFF 59, en ré, CFF 63, en mi bémol, CFF 73, en ut mineur, CFF 90, et en ut, CFF 56 [6] – Andantinos en ré, CFF 60, en mi bémol, CFF 75, en sol mineur, CFF 54B, et en la bémol, CFF 86 [6] – Quasi marcia en ré mineur, CFF 61 [6] – Allegrettos en ré, CFF 62, en ut mineur, CFF 67, en ut, CFF 68, en ré mineur, CFF 69, en ré, CFF 70, et en mi bémol, CFF 76 [6] – Quasi lento en fa mineur, CFF 66 [6] – Moderatos en mi bémol, CFF 74, en ut mineur, CFF 88, et en ut mineur, CFF 89 [6] – Amen en mi bémol, CFF 79, et en ré, CFF 64 [6] – Gloria Patri en mi bémol, CFF 77 [6] – Préludes pour l’Ave Maris Stella en ré mineur, CFF 81 à 83 [6] – Lento en ré mineur, CFF 85 [6] – Grand chœur (Kyrie de la messe de Noël) en ut mineur, CFF 87 [6] – Offertoire pour la messe de minuit en ré mineur, CFF 57 [6] – Sortie en ré, CFF 94 [6] – Allegro moderato en ré bémol mineur, CFF 97 [6] – Petit Offertoire en ut mineur, CFF 38 [6] – Petit Offertoire inédit en ut mineur, CFF 39 [6] – Pièce pour grand orgue en la, CFF 51 [6] – Fantaisie en ut, opus 16, CFF 53 [3] – Grande Pièce symphonique, opus 17, CFF 98 [3] – Prélude, Fugue et Variation, opus 18, CFF 30B [3] – Pastorale en mi, opus 19, CFF 99 [3] – Prière en ut dièse mineur, opus 20, CFF 100 [3] – Final en si bémol, opus 21, CFF 101 [4] – Trois Pièces, CFF 102 à 104 [2] – Premier Choral en mi, CFF 105 [2] – Second Choral en si mineur, CFF 106 [4] – Troisième Choral en la mineur, CFF 107 [4] – Cinq Pièces, CFF 32 [5] – Offertoire en la, CFF 33 [5] – Quasi Marcia, CFF 35 [5] – Offertoire : Maestoso ma non lento, CFF 38A [5] – Offertoire sur un Noël breton en la mineur, CFF 34 [5] – Petit Offertoire en ut mineur, CFF 38 [5] – Entrée en mi, CFF 37 [5] – Pièce sans titre en ut mineur, CFF 39 [5] – L’Organiste, CFF 40 à 48 [5] – Prélude, Fugue et Variation (version originale), opus 18, CFF 30A [1]
Joris Verdin (orgue, harmonium), Jos van Immerseel (piano) [1]
Enregistré à Anvers (février 1990) [1], Rouen [2], San Sebastian [3] et Azcoitia [4] (septembre 1998), Heverlé (septembre 1999) [5] et Saint‑Omer (mai 2011) [6] – 360’34
Coffret de cinq disques Ricercar RIC 441 (distribué par Outhere)
« L’Œuvre d’orgue »
César Franck : Fantaisie en ut, opus 16, CFF 53 – Grande Pièce symphonique, opus 17, CFF 98 – Prélude, Fugue et Variation, opus 18, CFF 30B – Pastorale en mi, opus 19, CFF 99 – Prière en ut dièse mineur, opus 20, CFF 100 – Final en si bémol, opus 21, CFF 101 – Trois Pièces, CFF 102 à 104 – Premier Choral en mi, CFF 105 – Second Choral en si mineur, CFF 106 – Troisième Choral en la mineur, CFF 107
Michel Bouvard (orgue)
Enregistré à Toulouse (14‑17 février 2022) – 158’54
Album de deux disques La Dolce Volta LDV113.4
 Sélectionné par la rédaction
« 12 pièces pour grand orgue »
César Franck : Fantaisie en ut, opus 16, CFF 53 – Grande Pièce symphonique, opus 17, CFF 98 – Prélude, Fugue et Variation, opus 18, CFF 30B – Pastorale en mi, opus 19, CFF 99 – Prière en ut dièse mineur, opus 20, CFF 100 – Final en si bémol, opus 21, CFF 101 – Trois Pièces, CFF 102 à 104 – Premier Choral en mi, CFF 105 – Second Choral en si mineur, CFF 106 – Troisième Choral en la mineur, CFF 107
Olivier Vernet (orgue)
Enregistré à Caen (4‑6 mai 2021 et 29‑31 mars 2022) – 142’35
Coffret de deux disques Ligia Lidi 0104365‑22
Sélectionné par la rédaction
« Complete Organ Works »
César Franck : Fantaisie en ut, opus 16, CFF 53 – Grande Pièce symphonique, opus 17, CFF 98 – Prélude, Fugue et Variation, opus 18, CFF 30B – Pastorale en mi, opus 19, CFF 99 – Prière en ut dièse mineur, opus 20, CFF 100 – Final en si bémol, opus 21, CFF 101 – Trois Pièces, CFF 102 à 104 – Premier Choral en mi, CFF 105 – Second Choral en si mineur, CFF 106 – Troisième Choral en la mineur, CFF 107 – Variations symphoniques, CFF 137 (transcription Jörg Abbing) [*] – Symphonie en ré mineur, CFF 130 (transcription Heinrich Walther) [*]
Jean-Luc Thellin (orgue)
Enregistré à Liège (22‑23 décembre 2021) [*] et à Courbevoie (2‑6 mai 2022) – 240’44
Coffret de quatre disques BY Classique BY008
Le bicentenaire de la naissance de César Franck (1822‑1890) a été l’occasion de saluer le pianiste, le chambriste, le symphoniste ou le mélodiste, et même de découvrir le compositeur lyrique, avec la résurrection de son opéra Hulda. Il manque évidemment à ce portrait l’œuvre considérable de « l’organiste de Sainte‑Clotilde », où, arrivé en 1858, il inaugura dès l’année suivante un instrument fait par Aristide Cavaillé‑Coll (1811‑1899).
Dans ce domaine, pas moins de quatre « intégrales » ont été enregistrées ou rééditées à cette occasion. Les guillemets se justifient par le fait que la plupart des interprètes s’en tiennent aux douze grandes pièces regroupées en trois recueils : les Six Pièces de 1860‑1864 (Fantaisie en ut, Grande Pièce symphonique, Prélude, Fugue et Variation, Pastorale, Prière et Final), les Trois Pièces de 1878 (Fantaisie en la, Cantabile et Pièce héroïque) et les ultimes Trois Chorals de 1890. C’est bien sûr une acception tout à fait légitime de la contribution de Franck, premier organiste « symphonique » qui, on le sait, disait à propos du Cavaillé‑Coll de Saint-Jean-Saint-François du Marais dont il fut titulaire de 1853 à 1858, « mon orgue, c’est un orchestre ! ».
Mais hormis ce répertoire adapté aux grandes salles de concert, il existe plus d’une quarantaine d’autres pièces qui, à l’exception de quelques‑unes, ont fait l’objet d’une publication posthume. Joris Verdin (né en 1952) a eu le mérite de s’y atteler dans des enregistrements opportunément réédités et assortis d’une notice de Joël‑Marie Fauquet. Outre la version « originale » de Prélude, Fugue et Variation pour harmonium et piano (avec Jos van Immerseel), ils incluent un important album de pièces pour harmonium, bien mal nommé L’Organiste (1890), inachevé, de publication posthume et organisé en séries de sept pièces dont l’ambition était de couvrir l’ensemble du cycle des tonalités.
Les instruments sont choisis avec soin, des Cavaillé‑Coll, bien sûr – cathédrale Notre‑Dame de Saint‑Omer (1853), Sainte-Marie-du-Chœur de Saint‑Sébastien (1863), abbatiale Saint‑Ouen (et non Saint‑Omer comme indiqué dans la notice) de Rouen (1890), Sainte-Marie-la-Royale d’Azcoitia (1898) – ainsi que des harmoniums des facteurs Alexandre, Debain, Kasriel et Mustel. Se refusant à rechercher l’instrument parfait, unique et idoine, ce choix exclut en outre l’orgue de Sainte‑Clotilde, trop modifié au XXe siècle pour pouvoir paraître satisfaisant. Verdin assume également ses choix interprétatifs : « Il est évident que les données métronomiques de Franck indiquent un tout autre chemin que celui que l’on suit communément de nos jours, soit par conviction esthétique, soit par simple habitude. Il en résulte que notre perception de Franck change profondément : elle perd de sa gravité, voire de sa lourdeur, et gagne en lumière, mouvement, optimisme et virtuosité. » Ce n’est donc assurément pas ce à quoi on est habitué, avec un discours qui avance toujours.
Et il y a débat sur ce point, c’est le moins qu’on puisse dire. Olivier Vernet (né en 1964), titulaire des orgues de la cathédrale Notre-Dame-Immaculée de Monaco depuis 2006, estime ainsi que « tous ces contrastes, ces différents caractères disparaissent si l’on joue trop vite ». Evoquant l’influence de Gaston Litaize, Marie‑Claire Alain et Michel Chapuis, il tire des cinquante jeux du Cavaillé‑Coll de Saint‑Etienne de Caen (1885, restauré en 1999) des couleurs magnifiques et rayonnantes.
Michel Bouvard (né en 1958) évoque quant à lui André Isoir, ce qui n’a pas lieu de surprendre dans des interprétations à la fois sobres, sereines et très construites, au Cavaillé‑Coll de Saint‑Sernin à Toulouse (1889, restauré en 1996), dont il est titulaire depuis 1996.
Le Liégeois Jean‑Luc Thellin (né en 1979), titulaire des orgues de la cathédrale Notre‑Dame de Chartres depuis 2022, a opté pour le Cavaillé‑Coll de Saint-Maurice de Bécon‑les‑Bruyères à Courbevoie (1865, restauré en 2015). Peu avantagé par une prise de son trop lointaine, il s’enlise malheureusement dans des tempi lents et une approche crépusculaire qui ne rendent pas justice aux partitions. Comme on a pu dire plaisamment que Franck, l’organiste symphonique, orchestrait... comme un organiste, il y a une certaine logique à enregistrer également des arrangements pour orgue de deux pages orchestrales, cette fois‑ci sur l’instrument réalisé par Pierre Schyven (1827‑1916) pour la Salle philharmonique de Liège (1888, restauré en 2005). Idée presque aberrante que d’adapter ainsi une œuvre pour piano et orchestre, en l’occurrence les Variations symphoniques (1885), ce qu’a pourtant fait en 2009 Jörg Abbing (né en 1969), cantor et organiste de la collégiale Saint‑Arnual de Sarrebruck depuis 1995. C’est évidemment un tour de force mais hélas de façon bien lente, là aussi (plus de 19 minutes), pesante et triste. La Symphonie en ré mineur (1888) arrangée en 1987 par Heinrich Walther (né en 1959), qui a également transcrit Psyché, est moins insatisfaisante mais parfois assez déroutante, mais peut‑être faut‑il essayer d’oublier la version originale et d’apprécier cet arrangement comme un œuvre pour orgue en tant que telle.
Le site de Joris Verdin
Le site de Jean-Luc Thellin
Laurent Petit-Louis
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