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12/11/2023
Francis Poulenc : Litanies à la Vierge noire, FP82 – Stabat Mater, FP148
Clément Janequin : O doulx regard, o parler gratieux – Toutes les nuits

Marianne Croux (soprano), Louis-Noël Bestion de Camboulas (orgue), Ensemble Aedes, Les Siècles, Mathieu Romano (direction)
Enregistré au Théâtre impérial de Compiègne (octobre 2022) et en l’abbaye de Royaumont (février 2023) – 44’47
Aparté AP323 – Notice en français et en anglais, textes chantés reproduits et traduits -à l’exception de Toutes les nuits)





L’ensemble vocal Aedes et Les Siècles sous la direction de Mathieu Romano proposent sur ce disque un nouvel enregistrement du Stabat Mater de Francis Poulenc (1899‑1963) associé à ses célèbres Litanies à la Vierge noire, également placées sous le patronage de la Vierge de Rocamadour, et, plus curieusement, à deux œuvres chorales de Clément Janequin (1483‑1558), sans aboutir pour autant à un minutage consistant. Sont ainsi rapprochées deux œuvres religieuses et deux œuvres profanes.


Les Litanies sont interprétées, apprend‑on à la lecture de la notice, à partir du manuscrit original conservé à la Bibliothèque nationale de France sans qu’on puisse en rien saisir où seraient les différences avec les pages imprimées et communément reprises. On remarquera au passage qu’elles ne sont pas chantées en compagnie de l’orgue de Notre‑Dame de Rocamadour, celui qu’a entendu Francis Poulenc car, s’il a été joué jusqu’en 1970, il a été démonté puis remplacé par un instrument moderne parce qu’il ne tenait pas les accords, semble‑t‑il. C’est l’orgue Cavaillé‑Coll de l’abbaye de Royaumont qui est ici employé dans une vision d’une parfaite clarté et sobriété. On aurait simplement aimé plus de recueillement, proprement religieux.


C’est sur instruments d’époque, comme le font savoir systématiquement Les Siècles, qu’est interprété en revanche le Stabat Mater (1950) de Francis Poulenc. Les artistes en donnent une lecture de grande qualité, âpre, dure voire violente, et du coup sans ferveur. Marianne Croux intervient par deux fois avec autant de délicatesse que de force. Elle s’intègre parfaitement dans la vision globale qui est proposée mais on trouvera un chant beaucoup plus frémissant, accablé et déchirant chez Régine Crespin (version de Georges Prêtre, Warner). Encore une fois, c’est très beau, tout est parfaitement maîtrisé, mais on a quand même affaire ici à une œuvre réduite à sa puissance dramatique, sa noirceur même, au‑delà de ses contrastes, le voyou Poulenc pointant parfois son nez. Au fond, il y manque au total une certaine intériorité. Le Vidit suum dulcem natum, assez terrifiant, pourrait presque illustrer un film comme Psychose.


Des deux brefs compléments de Clément Janequin, dont la présence est simplement justifiée aux yeux de Mathieu Romano par le fait que leur auteur était « estimé » par Francis Poulenc et que l’on peut rapprocher l’amour porté à la Vierge de celui porté à l’humanité, ce qui est assez vaseux, seule la chanson à quatre voix a cappella O doulx regard, o parler gratieux est annoncée. L’autre surgit bizarrement après un long blanc à l’issue du Stabat Mater, tel un bis. Cela étant, on apprécie dans les deux cas la pureté de l’approche et la remarquable tenue de l’ensemble Aedes.


Stéphane Guy

 

 

 

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