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06/13/2001 Eduard Erdmann, volume III Sonate KV533/494 de Mozart, Sonate D960 et D959 de Schubert, Impromptus de Schumann, Concerto n°3 de Beethoven Eduard Erdmann (piano) Tahra 386/387, enregistrés entre 1944 et 1952, (2 CD)
Grand interprète des classiques (il participa à la « renaissance schubertienne »), défenseur des compositeurs de son temps, compositeur lui-même, ami des grands musiciens de son temps (Berg, Busoni, Furtwängler, Scherchen), cultivé (il fut surnommé le “pianiste philosophe”), bibliophile (à sa mort sa bibliothèque comptait 12.000 volumes), Eduard Erdmann (1896-1958) appartient à cette génération d’artistes complets, dont l’art était la vie même ou la vie un art, que l’on pouvait croiser à Berlin ou à Vienne dans l’entre deux guerres. Maintenant on demande aux musiciens d’avoir une bonne technique, pas d’être «philosophe», la musique d’aujourd’hui a divorcé de celle d’hier, les amitiés, quand elle existent, se nouent plus dans les avions que dans les salons... Autres temps ! Les amateurs de technique pure passeront leur chemin ; les autres écouteront, par exemple, l’Andante sostenuto de la D 960 de Schubert pour mesurer jusqu’à quel point peut aller l’intériorité, l’abandon de soi, la délicatesse du toucher. L’allégresse, la gaîté - sans fausses effusions – fait aussi partie de l’univers de Erdmann, qu’on en juge pas son Mozart ou, encore, le finale de la D 960. Loin de toute démonstration ou «performance», son Beethoven - ici le Troisième Concerto - déploie une lecture approfondie et subtile. Tous inédits, ces enregistrements sont accompagnés d’une discographie et d’un très beau texte de présentation.
Philippe Herlin
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