About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

11/01/2023
« Islamey »
Mili Balakirev : L’Alouette – Islamey, opus 18 – Au jardin – Mazurka n° 3 – Poustinya – Valse n° 2 – Scherzo n° 3 – Berceuse en ré bémol majeur – Phantasiestück – Humoresque – Fileuse

Katherine Nikitine (piano)
Enregistré à Coquin, Villethierry (date non précisée) – 62’12
Hortus 211 – Notice en français et en anglais





La pianiste Katherine Nikitine, formée à Lyon et enseignant à Genève, propose sous le titre de la plus célèbre pièce pour piano de Mili Balakirev (1837‑1910), membre du Groupe des Cinq, de dresser un panorama de la création du compositeur russe consacrée au clavier, de 1864 à 1906.


L’interprétation d’Islamey ne marque guère. Il est vrai que la concurrence est rude. Vladimir Horowitz – peut‑on faire mieux ? – et Claudio Arrau se sont illustrés jadis dans cette pièce d’une virtuosité redoutable. Plus récemment, Lang Lang, Ievgueni Kissine, et Yuja Wang évidemment, ont relevé le défi. Ici, Katherine Nikitine paraît quant à elle bien timide, sans doute aux limites de ses capacités techniques. Elle avale les notes et martèle le clavier de façon uniforme sans relancer le discours, sans fulgurance et sans charme non plus alors qu’un peu de sentiment et de fantaisie ne feraient pas de mal.


Plus intéressantes sont donc les autres pièces de Balakirev. Elles ne sont pas d’une originalité folle, Chopin et Tchaïkovski n’étant le plus souvent pas loin, mais s’écoutent fort agréablement et constituent comme autant de découvertes. Si L’Alouette, inspirée d’une mélodie populaire de Glinka, bénéficie de quelque renommée, tel n’est pas en effet le cas de la très chopinienne Troisième Mazurka comme la romance Poustinya, deux œuvres qui datent de l’époque où le compositeur, pour subvenir à ses besoins, devint chef de gare sur la ligne de Varsovie. Au jardin (Idylle), belle étude pour la main gauche, sans rien devoir au pianiste autrichien et manchot Paul Wittgenstein (1887‑1961) puisqu’elle date de 1884, n’est pas moins rare. Les Deuxième Valse, Troisième Scherzo et Berceuse sont des pièces de salon bien typées, entre élégance et rêve. Katherine Nikitine y est à son meilleur. La Pièce de fantaisie et l’Humoresque font songer à Schumann, le caprice en moins. La Fileuse qui clôt le récital réclame une grande agilité digitale. Un brin vaporeuse, elle paraît cependant bien survolée. Malgré ces réserves, le disque est l’occasion de révéler des pièces méconnues d’un compositeur à peine plus célèbre que César Cui, autre membre du Groupe des Cinq. Il s’agit donc somme toute d’un disque autant utile que plaisant, le son moelleux du piano de Stephen Paulello n’étant pas, au passage, le moindre de ses atouts.


Stéphane Guy

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com