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09/29/2023
« Pop meets Classical » (Vol. 1)
Johann Sebastian Bach : Suite pour luth en mi bémol, BWV 1006a : 1. Prélude
Bob Marley : Jamming
Ludwig van Beethoven : Sonate pour piano n° 14 « Clair de lune », opus 27 n° 2 : 1. Adagio sostenuto
Scorpions : Wind of Change (arrangement pour harpe)
Claude Debussy : Suite bergamasque : 3. « Clair de lune »
Red Hot Chili Peppers : Californication
Gioachino Rossini : Guillaume Tell : Ouverture
Daft Punk : Harder, Better, Faster, Stronger – Get Lucky (arrangement pour harpe)
Louis-Claude Daquin : Premier Livre de pièces de clavecin (Troisième Suite) : 1. « Le Coucou »
Nirvana : Smells Like Teen Spirit

Alexander Boldachev (harpe)
Enregistré au studio 12ter, Montreuil (17‑19 mars 2022) – 47’17
Indésens Calliope Records IC001 (distribué par Socadisc) – Brève présentation en français et anglais





Le harpiste, compositeur et arrangeur suisse et russe Alexander Boldachev propose sur ce disque une rencontre, plutôt qu’un dialogue, entre la pop et le classique par le seul truchement de son instrument, clairement fléché sur le classique et assez accessoirement la musique celtique, la harpe. Même s’il existe des arrangements de pièces classiques, en général des tubes comme la Cinquième Symphonie de Beethoven ou la Symphonie fantastique de Berlioz par exemple, pour l’instrumentation pop, si Bach a été mis à de nombreuses sauces instrumentales, toutes les frontières n’ont pas encore été franchies ; on n’imagine encore guère jouer le Requiem de Mozart et les Kreisleriana de Schumann à la guitare électrique. Cela viendra sans doute mais ici, l’interprète veut démontrer que le chemin inverse, que la rencontre entre les univers pop et classique, est possible via la harpe et, au passage, qu’il peut tout jouer avec son instrument, et donc de la musique pop.


Le disque alterne à ces fins cinq pages classiques et cinq pages pop. Evidemment, on ne sera pas étonné qu’il débute par une page de Bach, un prélude écrit pour luth par le compositeur lui‑même et souvent joué à la guitare, instruments à cordes pincées finalement peu éloignés de la harpe. Plus rares sont le premier mouvement de la Sonate « Clair de lune » de Beethoven, qui se traîne ici tout de même pas mal ; un autre « Clair de lune », celui de Debussy, et qui peut être joué sans altération à la harpe, à laquelle convient l’impressionnisme de la pièce ; l’Ouverture de Guillaume Tell de Rossini, malheureusement complètement aplatie nonobstant la virtuosité de l’artiste ; et, enfin, « Le Coucou » de Louis‑Claude Daquin, écrit initialement pour clavecin et dont il existe aussi des versions pour xylophone et marimba, ou deux ou trois violons ou accordéon ou duo de guitares. L’intérêt réside plutôt cependant dans l’approche des pièces pop, devenues si l’on ose ce paradoxe des « classiques » aux yeux des amateurs, à la harpe.


Le tube de Bob Marley (mort en 1981), maintes fois exploité, Jamming, passe assez bien, le sens du rythme d’Alexander Boldachev ne faisant pas de doute. Wind of Change du groupe allemand de rock Scorpions, dissous en 2020, est une ballade qui fait planer et dont on nous épargne le volet confié à la batterie, parfois remplacée par des frappes sur la caisse de résonnance. Californication du groupe américain de folk et rock Red Hot Chili Peppers, créé en 1982 et toujours actif, est autre ballade dont on ne peut que rappeler le titre grossier mais dont la plage sonore nous épargne cette fois la bêtise des paroles, la harpe n’ayant pas eu trop de mal à partir des lignes mélodiques confiées aux basses, assez simples. Les pièces électroniques de Daft Punk, groupe français actif entre 1993 et 2021, se retrouvent limitées à leur squelette, assez pauvre à vrai dire, à la suite de leur dégraissage. Mais elles s’écoutent sans déplaisir. Enfin, Smells Like Teen Spirit du groupe américain actif entre 1987 et 1994 Nirvana, revu par un Alexander Boldachev fort policé, malgré des lâchers de cordes et le soutien de l’électronique à la fin, donne envie d’écouter encore la version originale, formidable chanson rock, assez déchaînée.


On peut douter que les amateurs de classique et les fans de rock trouvent leur compte avec ce disque au minutage assez chiche, les réticences des uns et des autres face à l’univers qui n’est pas le leur devant se cumuler en toute logique, mais il y a là une maîtrise instrumentale qu’il faut saluer et un essai, peut‑être un peu naïf, qui ne laisse finalement pas indifférent.


Le site d’Alexander Boldachev


Stéphane Guy

 

 

 

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