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09/17/2023
« Fanny M. »
Ludwig van Beethoven : Quatuor à cordes n° 1 en fa majeur, opus 18 n° 1
Richard Dubugnon : Lettre à l’Immortelle bien aimée, opus 88
Fanny Mendelssohn : Quatuor à cordes en mi bémol majeur (transcription Laurent Arandel)

Didier Sandre (récitant), Quatuor Anches Hantées : Nicolas Châtelain, Sarah Lefèvre (clarinette), François Pascal (cor de basset), Elise Marre (clarinette basse)
Enregistré à la Ferme de Villefavard en Limousin (1er‑5 novembre 2022) – 68’02
QAH (distribué par Inouïe)  – Notice en français





Le quatuor de clarinettes, au nom assez osé – Anches Hantées – et constitué il y a plus de vingt ans, défend ici avec son propre label une partition écrite pour lui par le compositeur suisse Richard Dubugnon (né en 1968) et inspirée par les lettres de Ludwig van Beethoven (1770‑1827) à une « immortelle bien‑aimée », mais jamais envoyées, et deux quatuors à cordes interprétés sur ses instruments, le premier dudit Beethoven et le second de Fanny Hensel, sœur de Felix Mendelssohn, dans une transcription de Laurent Arandel.


Les trois lettres d’amour écrites en 1812 par Beethoven à une inconnue et retrouvées après la mort du compositeur font l’objet d’une lecture in extenso par Didier Sandre, de la Comédie-Française, accompagnée ou entrecoupée de passages pour quatuor à vents. Le tout, créé en 2022, est curieusement regroupé sous un titre au singulier : Lettre à l’immortelle bien aimée. Si la diction du récitant est évidemment parfaite, on y sent quand même plus le désespoir que la passion du compositeur et les couleurs instrumentales, des plus sombres, n’améliorent pas les choses. Dans le genre, La morte di Borromini (1988) de Salvatore Sciarrino, un passionné du quatuor de saxophones au passage, est autrement plus intéressante.


La probité, la virtuosité et la distinction des musiciens ne font pas de doute mais le Premier Quatuor (1799) de Beethoven souffre un peu de la même impression, surtout si on a dans l’oreille la version pour cordes. Alors que les cordes initialement prévues octroient une fluidité et une finesse à l’œuvre, la lecture sur clarinettes et cor de basset la hache, la noircit de façon excessive et en rabote les nuances. Le deuxième mouvement n’a par exemple rien d’affectueux et se traîne ; on frise l’ennui.


Finalement, c’est avec le Quatuor (1834) de Fanny Mendelssohn (1805‑1847) que l’ensemble instrumental convainc le plus. L’influence du maître de Bonn et notamment de son Premier Quatuor à cordes ne fait pas de doute mais, ici, les hanches savent... enchanter. L’Allegretto, pétillant, est un pur bonheur. La Romance nous charme par sa douceur. Et l’Allegro final, virevoltant, nous emporte d’autant plus que les interprètes se lâchent et prennent un plaisir évident à nous le jouer. L’œuvre méritait effectivement un nouvel enregistrement, sans être, pour une fois, couplée avec les quatuors de Felix, même au travers d’une transcription. Fanny y apparaît comme une authentique compositrice ; elle ne doit rien à son frère.


Rien que pour Fanny, le disque mérite d’être acquis.


Le site du Quatuor Anches Hantées
Le site de Richard Dubugnon


Stéphane Guy

 

 

 

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