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06/06/2001 Jean Sébastien Bach/Ferruccio Busoni : Chaconne en ré mineur Ludwig van Beethoven : Sonate pour piano n° 32, opus 111 Frédéric Chopin : Quatre scherzi, opus 20, 31, 39 et 54 Serge Rachmaninov : Etude-tableau, opus 39 n° 5 Alexandre Scriabine : Poème, opus 32 n° 1 Domenico Scarlatti : Sonate en ré mineur, K. 9 Moritz Moszkowski : Etude de virtuosité, opus 72 n° 6 Mily Balakirev : Islamey
Mikhail Pletnev (piano) 2 CD Deutsche Gramophon 471 157-2
Ce double album, enregistré en public à Carnegie Hall le 1er novembre 2000, sonne également comme un double défi : celui du programme, pantagruélique (il faut quand même oser Islamey en cinquième bis) et juxtaposant des univers très différents, mais peut-être aussi celui lancé par le pianiste à d’illustres prédécesseurs (Horowitz, Bolet, …) ayant laissé au disque des témoignages époustouflants de leur passage dans la grande salle new-yorkaise.
Pletnev possède bien entendu les moyens physiques et techniques de son défi : puissance, pour ne pas dire punch, et virtuosité fracassante. Ceci étant, tout au long du récital, prévaut le sentiment que le pianiste russe privilégie le détail et l’instant dans un discours que l’on pourra tenir pour rhapsodique si l’on veut voir le bon côté des choses, ou décousu et maniéré si l’on est moins sensible à la subjectivité de l’artiste.
Est-ce le propre du concert ? Voire, car Bolet, par exemple, conférait une toute autre dimension à cette même Chaconne de Bach arrangée par Busoni. De même, la Trente-deuxième sonate de Beethoven semble par trop anecdotique, mais les Scherzi de Chopin tolèrent mieux une approche personnelle comme celle de Pletnev.
Une performance indéniable, en somme, mais pas nécessairement au service de la musique. La notice rend d’ailleurs parfaitement compte de cet état de fait : le chef-pianiste-compositeur y est présenté dans un texte hagiographique assorti de pas moins de dix-neuf photos ; pas un mot, en revanche, sur les œuvres…
Simon Corley
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