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06/13/2023 « Miércoles de Tinieblas »
Juan García de Salazar : Incipit lamentatio
Alonso Tomé de Cobaleda : Vau. Et egressu est – Iod. Manum suam misit hostis – Christus factus est pro nobis – Miserere mei Deus Lina Marcela López Sánchez, Laura Martínez Boj, Brenda Sara Mau (sopranos), Gabriel Díaz Cuesta, Hugo Bolivar Abadias (altos), Ferran Mitjans Campmany, Andrés Miravete Fernández (ténors), Francisco Javier Jiménez Cuevas (basse), Ensemble Semura Sonora, Lucien Julien-Laferrière (direction)
Enregistré en l’Iglesia del Monasterio Sancti Spiritus el Real, Toro, Zamora (octobre 2022) – 50’40
Seulétoile SE07 (distribué par Socadisc) – Notice en espagnol et français
Sélectionné par la rédaction
Pour son tout premier disque, l’ensemble baroque Semura Sonora frappe un grand coup, à force de justesse narrative et émotionnelle, au service d’un répertoire méconnu, celui de la musique religieuse espagnole au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles. Créée en 2019 par la hautboïste Clara Espinosa Encinas et le corniste Lucien Julien-Laferrière, la formation regroupe des musiciens pour la plupart issus de la Schola Cantorum Basiliensis (Bâle). Leur installation à Zamora (Castille‑et‑León) explique leur intérêt pour la musique du plus fameux maître de chapelle de la cathédrale de la ville, Juan García de Salazar (1639‑1710), ainsi que celle de son élève Alonso Tomé de Cobaleda (1683‑1731).
En grand spécialiste des motets à quatre voix, dont peu ont malheureusement survécu, Salazar ouvre ce disque tout en sobriété et en recueillement, en de courtes pièces aux tempi apaisés, qui prennent le temps de soigner la diction et le sens. Peu à peu, le ton se fait plus enjoué, mais toujours en phase avec l’atmosphère de piété, d’une élégance toute chambriste, où les voix solistes dominent.
Plus largement représentée sur ce disque, la musique de Cobaleda s’épanouit sur les mêmes cimes de la polychoralité, entre rebonds rythmiques et ornementations lumineuses, sans aucune ostentation. L’accompagnement orchestral se fait ici un peu plus riche, mais en laissant toujours la primauté aux solistes, tous très investis au service de l’expressivité c’est là manifestement le grand atout de ce disque, qui sonne juste jusque dans ses moindres détails.
Florent Coudeyrat
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